Une chronique de Mathieu Bock-Côté sur la mode genrée n'était pas discriminatoire
MONTRÉAL, le 4 avril 2024 /CNW/ - Le Conseil de presse du Québec a publié cinq nouvelles décisions concernant des plaintes qu'on lui avait soumises. Il en a rejeté quatre et en a retenu une. Dans le dernier dossier, le manquement ayant été adéquatement corrigé, le média évite le blâme.
D2023-03-014 : Noémie Beaudoin c. Mathieu Bock-Côté, Le Journal de Montréal et Le Journal de Québec
Le Conseil de presse rejette la plainte de Noémie Beaudoin visant la chronique d'opinion « Je suis pour une mode genrée », du chroniqueur Mathieu Bock-Côté, publiée dans Le Journal de Montréal et Le Journal de Québec le 6 mars 2023, concernant deux griefs de discrimination envers les personnes trans et non binaires. « La plaignante interprète ici à sa façon les propos du chroniqueur, qui bénéficie d'une grande latitude dans la présentation de son point de vue. Même si ce qu'elle a ressenti peut être bien réel, ce qu'elle allègue en matière de discrimination ne se retrouve ni dans le passage visé par la plainte, ni ailleurs dans la chronique », peut-on lire dans la décision.
D2023-03-020 : François Leroux, directeur des communications du Parti québécois c. Jacaudrey Charbonneau, « Le Téléjournal Montréal » et ICI Télé (Radio-Canada)
Le Conseil de presse rejette la plainte de François Leroux, directeur des communications du Parti québécois, visant le reportage télévisuel « Partielle dans Saint-Henri-Sainte-Anne », de la journaliste Jacaudrey Charbonneau, diffusé lors du bulletin de nouvelles « Le Téléjournal Montréal » du 9 mars 2023, sur les ondes de Radio-Canada. Le plaignant affirmait que ce reportage, qui prenait le pouls de la population et abordait les enjeux sociaux du secteur à quelques jours de l'élection partielle, manquait d'équilibre en ne présentant pas la candidate du Parti québécois et faisait preuve de partialité. La décision fait valoir que « le choix des partis présentés dans le reportage n'est pas arbitraire. Il est plutôt basé sur les constats de ce qui se déroulait sur le terrain, c'est-à-dire une bataille entre le Parti libéral et Québec solidaire avec, en marge, la Coalition avenir Québec qui pouvait venir brouiller le tableau. [...] Le PQ ne constituait donc pas l'une des parties en présence. »
D2023-03-016 : Jean Hudon c. Patrick Masbourian, « Tout un matin » et ICI Première (Radio-Canada)
Le Conseil de presse rejette la plainte de Jean Hudon contre l'émission radiophonique « Tout un matin » et l'animateur Patrick Masbourian au sujet des entrevues avec les candidats à l'élection partielle dans Saint-Henri-Sainte-Anne Guillaume Cliche-Rivard (Québec solidaire) et Christopher Baenninger (Parti libéral du Québec), diffusées sur les ondes d'ICI Première les 7 et 10 mars 2023. Le plaignant déplorait un manque d'équilibre lié au fait que les candidats de la Coalition avenir Québec et du Parti québécois n'avaient pas été interviewés. « Considérant que l'angle de traitement adopté à l'émission "Tout un matin" dans la couverture de l'élection partielle dans Saint-Henri-Sainte-Anne était la "lutte à deux" entre QS et le PLQ, les parties en présence étaient donc les candidats de ces deux partis, Guillaume Cliche-Rivard et Christopher Baenninger. Par conséquent, le PQ et la CAQ ne constituaient pas des parties en présence dans le cadre de cet angle de la lutte à deux et leur point de vue n'avait pas à être présenté, contrairement à ce qu'allègue le plaignant. »
D2023-03-013 : Elisabeth Greene c. Guillaume Théroux et Noovo Info (Bell Média)
Le Conseil de presse rejette la plainte d'Elisabeth Greene au sujet de l'article « "Globalement acceptables", les nuisances sur le site de Ray-Mont Logistiques avant le développement? », du journaliste Guillaume Théroux, publié sur le site Internet de Noovo Info le 3 mars 2023 et modifié le lendemain. Les griefs d'informations inexactes, d'information incomplète et de conflit d'intérêts ont été jugés sans fondement. On souligne dans cette décision la nuance importante entre une imprécision et une information inexacte. « En affirmant [dans un rectificatif] que le titre [précédent de l'article] était "imprécis", le média n'a pas transmis d'information inexacte puisque, comme l'affirme la note de la rédaction, le titre pouvait être plus précis. Le qualificatif qu'il a choisi est fidèle aux faits. [...] Les modifications apportées par le média témoignent de sa volonté de présenter une information plus précise. Cette décision lui appartenait, même s'il n'y avait pas d'erreur. »
D2023-03-017 : Maxime Séguin c. Philippe Mercure et La Presse
Le Conseil de presse retient à la majorité (5 sur 6) la plainte de Maxime Séguin contre l'éditorial « Dernière chance pour les ambulances », du journaliste Philippe Mercure, relativement à un grief d'information incomplète. Il accorde toutefois l'absolution aux mis en cause car le manquement déontologique a fait l'objet d'une correction. « L'article traite des entreprises privées qui "refusent d'ouvrir leurs livres au gouvernement" et il est question des entreprises privées dans la première phrase du passage en cause. Il était donc important que l'éditorialiste précise, lorsqu'il mentionne que "la facture frôle le milliard de dollars chaque année", qu'il ne parlait pas uniquement du secteur ambulancier privé, mais aussi des autres acteurs des services préhospitaliers d'urgence, qui comprennent les services publics d'Urgence Santé, par exemple. [...] La Presse a modifié la version en ligne du texte et publié un rectificatif dès qu'elle a pris conscience qu'une erreur était survenue. [...] Le correctif est donc adéquat et le Conseil absout les mis en cause. »
Le Conseil de presse du Québec est un organisme privé, à but non lucratif, qui œuvre depuis 50 ans à la protection de la liberté de la presse et à la défense du droit du public à une information de qualité. Son action s'étend à tous les médias d'information distribués ou diffusés au Québec, qu'ils soient membres ou non du Conseil, qu'ils appartiennent à la presse écrite ou électronique. Le Conseil reçoit les plaintes du public et rend des décisions relativement à la déontologie journalistique. Mécanisme d'autorégulation de la presse, le Conseil ne peut être assimilé à un tribunal civil, il ne possède aucun pouvoir judiciaire, réglementaire, législatif ou coercitif; il n'impose aucune autre sanction que morale.
Le Conseil de presse remercie Cision d'avoir rendu possible l'envoi de ce communiqué.
SOURCE CONSEIL DE PRESSE DU QUEBEC
Geneviève Michaud, Conseil de presse du Québec, [email protected]
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