Une commission d'évaluation des universités indépendante pour améliorer la gestion universitaire
MONTRÉAL, le 14 avril 2012 /CNW Telbec/ - La Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) y va d'une deuxième proposition au gouvernement Charest afin d'améliorer la qualité de la gestion des universités. Elle propose de mettre en place une Commission d'évaluation des universités du Québec (CÉUQ) afin de s'assurer de la saine gestion des deniers publics. Cette commission serait indépendante des directions universitaires et relèverait du ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport (MELS). « Les scandales financiers se sont accumulés, le gouvernement Charest n'est visiblement pas capable de mettre les universités au pas et les audiences des recteurs devant la Commission de l'Éducation ont été une véritable farce. Il faut une commission indépendante qui s'assure du sain développement de notre système universitaire. Et c'est exactement ce que propose la FEUQ aujourd'hui », exige Martine Desjardins, présidente de la FEUQ.
Cette CÉUQ serait composée d'étudiants, de professeurs, de dirigeants ainsi que de fonctionnaires et aurait pour effet d'alléger le fardeau du ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) qui n'aurait plus à gérer les différentes demandes d'enquête ou de révision qui peuvent échoir sur son bureau. La CÉUQ permettrait d'assurer le suivi de la gestion des universités, prévenir les débordements et traiter les éventuels dérapages en y appliquant des mesures structurantes autrement moins sottes que de simples sanctions monétaires comme le fait le gouvernement Charest présentement. « Cette commission s'assurerait que l'argent investi par les contribuables et les étudiants ne se retrouve pas dans un panier percé. Elle s'assurerait d'une véritable reddition de compte envers la population. Les économies réalisées grâce à un contrôle plus serré permettraient d'améliorer la qualité de l'enseignement et de la recherche sans pénaliser les étudiants et leur famille. Au lieu d'endetter les générations futures comme le veut le gouvernement Charest, nous proposons une amélioration constante des universités », poursuit Mme Desjardins.
La nécessité d'une commission indépendante est encore plus évidente lorsqu'on sait que la Conférence des recteurs et principaux des universités du Québec (CRÉPUQ) est aussi un lobby qui défend les intérêts des dirigeants universitaires et non pas ceux des citoyens. « Il est complètement aberrant que ceux qui doivent s'assurer de la gestion des universités soient ceux-là mêmes qui dépensent l'argent des étudiants et des contribuables. Ces deux pouvoirs sont incompatibles », affirme la présidente de la FEUQ.
La CRÉPUQ, toujours dans l'erreur !
Afin d'éclairer les gestionnaires de nos universités, représentés par la CREPUQ, la FEUQ aimerait spécifier que, contrairement à ce qu'affirment les recteurs, les montants discutés dans sa publication du 11 avril ne sont pas de sommes accumulées, elles sont donc tout à fait comparables aux sommes supplémentaires qu'apporterait une hausse des droits de scolarité. « Encore une fois, la CRÉPUQ démontre son incompétence à bien gérer les budgets des universités. Il est plus que temps de mettre en place une Commission indépendante qui veillera à la saine gestion des établissements universitaires. La CRÉPUQ ne peut être juge et partie en ce domaine », condamne Martine Desjardins.
En effet, la méthodologie du calcul de la FEUQ consistait à laisser progresser les sommes à leur taux de croissance actuelle et ensuite, en déduire les sommes de 2011-2012. La différence ainsi obtenue, soit les 289,3 M$, est uniquement pour l'année 2016-2017. La même méthode trouve des économies de 48,4 M$, 101,1 M$, 158,4 M$ et 221,2 M$ pour les 4 premières années de l'exercice. « Les recteurs constateront, s'ils examinent consciencieusement leurs propres dépenses, que les sommes ne s'additionnent pas pour donner celles de l'année subséquente, comme le laisse entendre leur communiqué d'hier. D'ailleurs, le total de ces sommes donne 818,6 M$, soit près du double des sommes engrangées par la hausse projetée des droits de scolarité qui rapporterait 462,4 M$ aux universités, selon le ministère des Finances du Québec », explique la présidente de la FEUQ.
La CREPUQ affirme également que « toutes les dépenses faites au sein d'une université servent à accomplir ses missions d'enseignement, de recherche et de services à la collectivité ». Or, la FEUQ a expressément exclu du calcul toutes les enveloppes touchant directement à l'enseignement, à la recherche, aux bibliothèques et aux services aux étudiants.
« Nous ne proposons aucune coupe dans les dépenses actuelles des établissements. Nous demandons uniquement de veiller à ce que les enveloppes ciblées gardent le niveau de dépenses actuelles. Au lieu d'endetter les étudiants et leurs familles, est-ce qu'on peut couper, de manière ciblée, dans le gras que les universités n'arrêtent pas d'accumuler ? De toute évidence la CRÉPUQ ne peut pas jouer ce rôle de surveillance. Il faut une commission indépendante », conclut Mme Desjardins.
La note d'information est disponible au www.1625canepassepas.ca/argumentaire/ et sur le site de la FEUQ au www.feuq.qc.ca
Depuis plus de 20 ans, la FEUQ représente les étudiantes et les étudiants universitaires du Québec. Composée de 15 associations membres et forte de plus de 125 000 membres, la FEUQ est le plus important groupe jeunesse au Québec. www.feuq.qc.ca
Mathieu Le Blanc, attaché de presse FEUQ, bureau : (514) 396-3380, Cell. : (514) 609-3380
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