Une enquête conclut au licenciement injustifié du directeur de l'école
Balsillie par les universités Waterloo et Wilfrid-Laurier
Nouvelles fournies par
Association canadienne des professeures et professeurs d'université (ACPPU)29 oct, 2010, 06:34 ET
OTTAWA, le 29 oct. /CNW/ - Un rapport d'enquête a conclu que le directeur de la Balsillie School of International Affairs (BSIA) avait été licencié sans motif valable pour avoir défendu son autonomie académique en s'opposant aux pressions indues exercées par le principal partenaire privé de l'école, le Centre pour l'innovation dans la gouvernance internationale (CIGI).
L'enquête, commandée par l'Association canadienne des professeures et professeurs d'université et menée par Len Findlay, professeur de l'Université de la Saskatchewan et spécialiste en matière de liberté académique, a révélé que le licenciement du professeur Ramesh Thakur résultait d'« un sérieux manque de jugement et d'un grave manquement à l'engagement envers l'autonomie institutionnelle, l'intégrité académique, la procédure équitable et la justice naturelle » de la part des directions des universités Waterloo et Wilfrid-Laurier.
La BSIA a été créée en vertu d'un partenariat conclu entre les deux universités et le CIGI - le centre d'études de recherches privé du magnat du Blackberry, Jim Balsillie. Au travers du CIGI, ce dernier a versé 33 millions de dollars aux universités pour la mise en place de l'institut. Le professeur Thakur, éminent chercheur de réputation internationale et ancien vice-recteur principal de l'Université des Nations Unies (et secrétaire général adjoint des Nations Unies), a été nommé pour un mandat de deux ans directeur de l'école lors de sa création en septembre 2008.
En mars 2009, il a accepté l'offre de prolongation de trois ans de son mandat jusqu'en août 2013. Lorsque le conseil d'administration du CIGI a décidé d'assumer un rôle plus important dans la gouvernance de l'école, le professeur a manifesté son opposition à une telle mesure, évoquant qu'elle portait atteinte à l'autonomie institutionnelle, à la liberté intellectuelle et à l'intégrité académique. Plusieurs mois après avoir émis son objection, il a été licencié.
« Le professeur Thakur a été traité injustement [car] il avait indéniablement le droit de s'attendre à recevoir l'appui des recteurs des universités Waterloo et Wilfrid-Laurier […] lorsqu'il a tiré le signal d'alarme sur les propositions du CIGI », écrit Len Findlay dans son rapport. « Dès lors que sa liberté académique reposait sur les garanties inhérentes à l'autonomie institutionnelle, elle s'est trouvée de plus en plus exposée aux menaces de l'extérieur et à une complicité à l'interne. »
Le rapport d'enquête engage les deux universités et le CIGI à présenter des excuses publiques au professeur Thakur pour l'avoir licencié injustement et demande que la structure de gouvernance de la BSIA soit modifiée de sorte que les universités exercent un contrôle totalement indépendant sur la mission académique de l'école. Une telle démarche, souligne le rapport, commande l'établissement de lignes directrices claires et exhaustives qui régissent les liens avec les donateurs actuels ou éventuels de manière à préserver l'autonomie et l'intégrité académiques de tous les instituts, centres ou écoles associés aux universités.
Le rapport d'enquête intégral peut être consulté (en anglais) sur le site web de l'ACPPU.
Renseignements:
communiquez avec Kerry Pither au 613-726-5186 (bureau) ou au 613-294-2203 (portable)
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