Une entreprise pétrolière canadienne au banc des accusé-e-s en Colombie - En témoigne une délégation syndicale colombienne en visite à Montréal
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Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier02 mai, 2013, 12:30 ET
MONTRÉAL, le 2 mai 2013 /CNW Telbec/ - En visite à Montréal, des représentants de l'Union syndicale ouvrière (USO), syndicat des travailleurs-euses de l'industrie du pétrole en Colombie, en conflit de travail avec la pétrolière canadienne Pacific Rubiales Energy (PRE), dénoncent les agissements de cette entreprise. Dans le cadre du Tribunal populaire contre les politiques extractives en Colombie, une initiative populaire dénonçant la complicité d'entreprises étrangères avec des violations de droits humains, PRE sera mise en accusation le 13 juillet prochain. Une délégation canadienne participera à cette audience.
Le Canada complaisant
« Rappelons qu'en Colombie, où un conflit armé sévit depuis un demi-siècle, plus de 85% des réfugiés internes et des syndicalistes assassinés proviennent de régions d'exploitation minière et pétrolière, alors que plus de 50% des entreprises minières en Colombie sont canadiennes » déclare Ève-Marie Lacasse, du Projet Accompagnement Solidarité Colombie (PASC). Le Canada est clairement impliqué dans le soutien aux secteurs miniers et pétroliers. « Alors que l'ACDI a contribué aux changements législatifs colombiens ayant entraîné une augmentation de 500% des investissements étrangers dans le domaine extractif entre 2002 et 2009, le Canada est maintenant le premier pays d'origine des investissements étrangers en ordre d'importance » continue Mme Lacasse. Pourtant, le Canada ne possède aucun cadre règlementaire pour surveiller l'activité de ses entreprises à l'étranger.
Le PASC considère que les minières et pétrolières canadiennes profitent du climat de violence politique et de l'impunité qui sévit en Colombie. « C'est dans ce contexte que nous menons notre campagne Ciblons les profiteurs canadiens de la guerre en Colombie et mobilisons présentement une délégation canadienne pour aller sur le terrain afin de participer à l'audience contre Pacific Rubiales le 13 juillet prochain » explique Mme Lacasse.
Un conflit qui devient meurtrier
PRE exploite des champs pétrolifères où travaillent en sous-traitance 14 000 ouvriers. Le conflit de travail dont cette compagnie est responsable s'envenime toujours plus depuis deux ans. Pacific Rubiales Energy est d'ailleurs citée en exemple pour ses agissements peu éthiques dans le cadre du Rapport alternatif sur les impacts de l'Accord de libre-échange Canada-Colombie sur les droits de la personne, rendu public par le Conseil canadien de la coopération internationale (CCCI) en 2012.
En 2011, au plus fort du conflit de travail, les contrats de près de 7 000 ouvriers qui s'étaient affiliés à la USO pendant la grève n'ont pas été renouvelés. PRE utilise la sous-traitance et les agences de placement afin de contourner les normes du travail et de n'avoir aucune responsabilité directe envers les travailleurs-euses. À ce jour, des dirigeants syndicaux de la USO qui travaillent dans la région où perdure ce conflit continuent de recevoir des menaces de mort. En décembre 2012, M. Rivas Parra, travailleur d'une entreprise sous-traitante de PRE et leader syndical de la USO, fut assassiné.
Des journalistes muselés
PRE est connue pour ses campagnes publicitaires de grande envergure. Certains de ses actionnaires principaux ont récemment fait l'acquisition de plusieurs médias colombiens. D'ailleurs, un journaliste a été renvoyé en 2012 après avoir dénoncé les nombreuses tactiques utilisées par l'entreprise pour réduire au silence les critiques à son endroit, notamment celle d'entamer des procès contre des journalistes ayant révélé l'existence d'accusations judiciaires contre certains de ses actionnaires principaux.
SOURCE : Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier
Ève-Marie Lacasse 514-966-8421
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