Une étude, la première du genre, démontre que les produits de nettoyage polluent l'air intérieur et exposent la population canadienne à de graves risques pour la santé English
L'organisme Environmental Defence réclame la divulgation obligatoire des ingrédients contenus dans les produits toxiques, ainsi que la publication d'un règlement fédéral promis de longue date
TORONTO, le 17 juin, 2015 /CNW/ - Selon un nouveau rapport publié aujourd'hui, les produits de nettoyage courants peuvent engendrer une pollution de l'air intérieur susceptible de causer des maladies respiratoires comme l'asthme et d'affecter le développement des enfants à naître. La sale vérité : les produits de nettoyage nuisent à la santé des Canadiens est la première étude du genre à démontrer l'effet des produits de nettoyage sur la présence de composés organiques volatils (COV) dans l'air intérieur des domiciles au Canada.
« Lorsque les Canadiens font du nettoyage, ils devraient se soucier d'assainir leur environnement, plutôt que de se demander s'ils compromettent leur santé », déclare Maggie MacDonald, responsable du programme des substances toxiques chez Environmental Defence. « Les Canadiens passent 90 % de leur temps à l'intérieur, si bien que la salubrité de l'air revêt une importance primordiale. Le temps est venu pour le gouvernement et l'industrie de prendre des mesures vigoureuses pour protéger la santé humaine et assainir ces produits. »
Pour les besoins de l'étude, 14 volontaires des régions de Toronto, Montréal et Cobalt en Ontario ont nettoyé leur cuisine pendant 30 minutes en se servant de nettoyants courants, de produits écocertifiés ou de produits verts dont la composition n'est pas vérifiable. L'air de leur résidence a été testé le jour avant l'expérience et une deuxième fois pendant l'activité de nettoyage, puis on a comparé les échantillons.
On a constaté que l'usage des produits de nettoyage avait fait augmenter les taux de COV dans toutes les maisons. De plus, on a relevé une différence marquée entre les produits classiques et les produits écologiques.
- Après le nettoyage, 12 maisons sur 14 affichaient un taux de COV supérieur à la norme recommandée en Allemagne (il n'existe pas de norme canadienne).
- Dans huit maisons, la qualité de l'air est passée de convenable à médiocre pendant le nettoyage. L'augmentation des taux de COV était trois fois supérieure pour les produits classiques par rapport aux produits écologiques.
- Dans les neuf maisons où l'on a utilisé des nettoyants classiques, le taux de COV a grimpé en moyenne de 120 %.
- Dans les trois maisons où l'on a utilisé des produits écocertifiés, l'augmentation moyenne était de 35 %.
- Dans les deux maisons où l'on a utilisé des produits présentés comme étant écologiques, l'augmentation moyenne était de 100 %.
Les COV regroupent un vaste éventail de substances chimiques à base de carbone qui s'évaporent à la température ambiante. On associe des taux élevés de COV à des effets à long terme sur la santé, en particulier chez les enfants.
« J'ai senti une forte odeur dans la pièce pendant et après le nettoyage, assez pour qu'elle m'incommode », rapporte Shaun, de Toronto, l'un des volontaires qui a participé à l'expérience en se servant de produits classiques. « Je suis étonné de constater à quel point l'augmentation en COV est grande. Je n'utiliserai plus ces produits dorénavant. »
Selon Maggie MacDonald, « Les consommateurs ont le droit d'être renseignés sur les substances chimiques qui entrent dans la composition des produits qu'ils achètent. Il est temps que le gouvernement mette fin au jeu des devinettes en imposant la divulgation obligatoire des ingrédients sur l'étiquette. Nous réclamons également que le fédéral cesse de se traîner les pieds et publie le règlement promis sur les limites de concentration en COV dans les produits de consommation. »
Environmental Defence, l'organisme qui a réussi à obtenir l'interdiction du bisphénol A (BPA) dans les biberons et des phtalates dans les jouets, presse les responsables de la réglementation du fédéral et des provinces d'imposer la divulgation obligatoire sur l'étiquette de tous les ingrédients, y compris les parfums. Et s'il y a présence de substances cancérogènes ou génotoxiques, un message d'avertissement devrait également figurer sur le produit.
L'an dernier, la première ministre de l'Ontario, Kathleen Wynne, a promis « d'offrir à la population ontarienne de meilleurs renseignements sur les produits chimiques associés au cancer ». Environmental Defence invite le gouvernement ontarien à respecter sa promesse en imposant des règles plus sévères en matière d'étiquetage.
Le fédéral a reporté sans donner d'explication l'adoption du règlement promis sur les concentrations limites de COV dans certains produits. Environmental Defence demande au gouvernement de le publier sans plus attendre.
Le rapport La sale vérité : les produits de nettoyage nuisent à la santé des Canadiens est téléchargeable à l'adresse environmentaldefence.ca/saleverite.
Au sujet de l'organisme ENVIRONMENTAL DEFENCE (environmentaldefence.ca) : ENVIRONMENTAL DEFENCE est l'organisme le plus efficace en matière d'action pour l'environnement au Canada. Nous travaillons à convaincre les gouvernements, les entreprises et les individus d'opérer les changements requis pour garantir un mode de vie écologique, sain et prospère pour tous et toutes.
SOURCE Environmental Defence
Pour obtenir un complément d'information ou planifier une entrevue, veuillez contacter : Tim Ehlich, Environmental Defence, 416-323-9521, p. 223; 647-468-3641 (cell); [email protected]; Jen Mayville, Environmental Defence, 416-323-9521, p. 228; 905-330-0172 (cell); [email protected]
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