Une grande descente de la rivière Petite Nation pour réclamer un partage équitable de l'eau
SAINT-ANDRÉ-AVELLIN, QC, le 9 juin 2022 /CNW Telbec/ - Une mobilisation rassemblant des municipalités, des acteurs de l'industrie touristique, des résident.e.s riverain.e.s, des canoteurs et des kayakistes s'est tenue aujourd'hui pour exiger un partage équitable de l'eau dans la région de la rivière Petite Nation. Une trentaine de participant.e.s s'inquiètent du faible débit de la rivière Petite Nation et du manque d'eau domestique en été dans la municipalité régionale de comté (MRC) de Papineau et réclament une intervention ministérielle. Dans un geste de solidarité, ils et elles ont effectué une grande descente de la rivière.
Dû au faible débit, le projet de Route bleue sur cette rivière, développé par Canot Kayak Québec, est en péril. La Route bleue a pour objectif de « créer une expérience écotouristique enrichissante, à l'aide de parcours pagayables sécuritaires, facilement accessibles, le tout dans un cadre écoresponsable », peut-on lire sur leur site Web.
Du côté de la Société pour la nature et les parcs (SNAP) de l'Outaouais, on s'inquiète des impacts sur les écosystèmes que pourrait engendrer le bas niveau de l'eau.
Les participant.e.s réclament une mesure intérimaire prévoyant un débit minimal réservé de 15 m3/s d'ici à ce qu'une étude indépendante, un autre souhait formulé par le groupe, ne soit complétée. Il s'agit du minimum permettant un usage récréatif sécuritaire, selon le président du Club de Canot Camping et d'eau vive de l'Outaouais Pierre Radisson, Jean-François Venne et co-organisateur de l'événement de mobilisation.
« On se targue d'avoir de l'eau en abondance au Québec, mais ce n'est pas vrai partout. Ici, la ressource se fait rare l'été et il faut repenser le partage de son usage à l'échelle du bassin versant », indique le directeur de Fondation Rivières, André Bélanger.
Des citoyen.ne.s de Saint-André-Avellin manquent d'eau pour usage domestique par moments en période estivale. « Nous sommes de ceux qui n'ont plus d'eau et qui voient les berges baisser à vue d'œil », témoigne le co-organisateur de la manifestation, Roch Parent, appuyé par la porte-parole de l'Organisation des riverains, Dominique Simard.
Jusqu'à présent, la gestion du barrage par la municipalité de Lac-Simon, en amont, était perçue comme étant la source première du problème d'étiage dans la rivière. Une étude indépendante sur le débit écologique qui doit être réservé pour la rivière Petite Nation est nécessaire afin d'assurer le partage équitable de l'eau entre les usagers et usagères du lac Simon et les riverain.e.s de la rivière.
Suite à des échanges infructueux avec Lac-Simon sur la gestion du barrage, le regroupement se tourne vers le député de Papineau et ministre de l'Outaouais, Mathieu Lacombe, pour qu'il intervienne dans le dossier. « Il y a des solutions qui sont sur la table. La solution doit permettre à tous, tant pour ceux d'en haut que pour ceux d'en bas, de profiter des berges. Ne rien faire viendrait à dire que les gens d'en bas ont moins d'importance que ceux d'en haut », explique le maire de Saint-André-Avellin, Jean-René Carrière. S'étaient aussi joints à la mobilisation les maires de Duhamel, Papineauville et de Chénéville, ainsi que des conseillers municipaux de Ripon.
Le député Mathieu Lacombe et le maire de Lac-Simon n'ont pas donné suite à notre invitation à participer à l'événement. La municipalité de Lac-Simon a toujours soutenu se conformer à la Loi sur la sécurité des barrages. Le cabinet du ministre Lacombe indique qu'il revient à la MRC de Papineau de régler ce dossier. Seule la députée de Québec Solidaire, Marie-Claude Latourelle, était présente pour démontrer son soutien aux municipalités riveraines.
Le Plan régional des milieux humides et hydriques (PRMHH) de la MRC de Papineau doit être déposé dans les prochains mois, mais aucune mesure de conservation ne serait prévue pour la rivière Petite Nation.
Le débit de la rivière Petite Nation connaît des variations marquées en période estivale depuis de nombreuses années, d'après les données de la station hydraulique située à Ripon. Dans les dix dernières années, des périodes d'étiage sont observées en été : en 2020, 109 jours ont été comptabilisés lors desquels la rivière coulait à moins de 15 m3/s, entre juin et septembre.
Basé à Gatineau, le Club de canot-camping Pierre Radisson est un organisme à but non lucratif constitué en 1977, dont l'objectif est de regrouper des adeptes du canot-camping de la région de l'Outaouais. Ses membres cherchent à partager une expérience exceptionnelle de canot-camping dans un esprit d'équipe tout en favorisant l'apprentissage des techniques de canotage et de camping et ce, dans le respect de la nature et l'environnement.
Depuis 20 ans, Fondation Rivières œuvre à préserver, restaurer et mettre en valeur le caractère naturel des rivières et contribue à assurer la qualité de l'eau et l'accès à l'eau pour la population québécoise.
Signataires :
- Club de Canot Camping et d'eau vive de l'Outaouais Pierre Radisson
- Club de Canot Camping et d'eau vive Les Portageurs
- Canot Kayak Québec
- Eau Vive Québec
- Fondation Rivières
- Société pour la nature et les parcs - section Vallée de l'Outaouais
- Organisation des riverains de la Petite Nation
Visuels : https://bit.ly/30467N
SOURCE Fondation Rivières
Source : Jean-François Venne, Président du Club de Canot Camping et d'eau vive de l'Outaouais Pierre Radisson, (613) 408-4179, [email protected]; Sophie Lachance, Chargée de projet aux communications et à la mobilisation, Fondation Rivières, 514-272-2666, poste 307, [email protected]
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