UNE IMPORTANTE ÉTUDE INTERNATIONALE ATTEINT UN NOUVEAU JALON EN MATIÈRE DE
GESTION DE L'INSUFFISANCE CARDIAQUE
L'étude montre que diminuer la fréquence cardiaque réduit le risque de mortalité et d'hospitalisation de plus d'un quart - littéralement un changement de paradigme
TORONTO, le 30 août /CNW Telbec/ - Les résultats d'une importante étude internationale - résultats présentés à l'occasion du congrès de la Société Européenne de Cardiologie à Stockholm et publiés simultanément dans The Lancet - montrent, pour la première fois, qu'une diminution sélective de la fréquence cardiaque à l'aide d'un médicament novateur, ivabradine, réduit de manière significative le risque de mortalité et d'hospitalisation chez les gens souffrant d'insuffisance cardiaque. En outre, ces résultats ont permis de clore un débat de longue date à savoir si une diminution de la fréquence cardiaque pouvait réellement réduire le risque de progression des maladies du coeur.
L'étude, appelée SHIFT (Systolic Heart Failure Treatment with the If Inhibitor Ivabradine Trial), a comparé un médicament réducteur de la fréquence cardiaque spécifique, ivabradine, à un placebo, tous deux administrés de pair avec le traitement standard pour l'insuffisance cardiaque. Les conclusions de l'étude changeront la façon dont les patients seront gérés à l'avenir.
Les résultats montrent une réduction significative des décès par insuffisance cardiaque - de 26 %, p = 0,014 - ainsi qu'une diminution de plus du quart du risque d'hospitalisation en raison d'une insuffisance cardiaque qui s'aggrave (26 %, p < 0,0001) chez les patients qui ont reçu ivabradine. Ces avantages ont été observés après juste trois mois de traitement avec ivabradine, et les avantages persistaient par la suite.
La portion canadienne de cette étude de morbidité-mortalité portant sur les traitements de l'insuffisance cardiaque chronique, la plus importante étude jamais menée avec ses 6 500 participants provenant de 37 pays, a été dirigée par le Dr Peter Liu du Peter Munk Cardiac Centre, Réseau universitaire de santé. Les données issues des nombreux centres canadiens à avoir participé à l'étude SHIFT ont été coordonnées par l'équipe de l'Institut de Cardiologie de Montréal.
« L'étude SHIFT constitue un jalon important qui marquera un changement sur le plan du traitement et de la gestion de l'insuffisance cardiaque par les médecins dans le futur. Pour la première fois, nous disposons de données qui confirment que la fréquence cardiaque joue un rôle clé dans la progression de l'insuffisance cardiaque, et cela représente un réel changement de paradigme pour les médecins et les patients, raconte le Dr Peter Liu, aussi président de l'International Society of Cardiomyopathy and Heart Failure de la World Heart Federation et ancien président du comité scientifique de la Heart Failure Society of America. Ajouter un médicament réducteur de la fréquence cardiaque sélectif, ivabradine, au traitement standard de façon précoce réduit spectaculairement le risque de mortalité et d'hospitalisation pour cause d'insuffisance cardiaque. Cela ajoute une approche potentielle totalement nouvelle aux traitements disponibles pour gérer cette épidémie mortelle d'insuffisance cardiaque qui affecte déjà une personne sur cinq au Canada. »
Ivabradine n'est pas encore approuvé pour utilisation clinique au Canada.
À propos de l'insuffisance cardiaque
L'insuffisance cardiaque est un problème de santé chronique commun dans lequel le muscle cardiaque s'affaiblit progressivement et diminue la capacité du coeur à pomper le sang adéquatement afin de satisfaire les besoins du corps. Comme la population est vieillissante, ce problème devient de plus en plus commun. En fait, au Canada, une personne sur cinq décédera éventuellement des suites d'une insuffisance cardiaquei. Une fois l'insuffisance cardiaque diagnostiquée, le taux de mortalité se situe entre 20 % et 30 % par année, un taux qui peut être supérieur à celui de beaucoup de cancers communsii. Les symptômes d'insuffisance cardiaque comprennent la fatigue et la dyspnée d'effort, et peuvent générer un excès de liquide dans les poumons, exigeant une admission d'urgence à un hôpital.
On estime que 500 000 Canadiennes et Canadiens vivent actuellement avec une insuffisance cardiaque, et au moins 50 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque annéeiii. Le coût direct pour le système de soins de santé surpasse les 8 milliards de dollars par aniv.
À propos de l'étude SHIFT
L'étude SHIFT (Systolic Heart Failure Treatment with the If Inhibitor Ivabradine Trial) regroupait plus de 6 500 patients de 37 pays souffrant d'une insuffisance cardiaque modérée à grave et présentant une fréquence cardiaque supérieure à 70 battements par minute. Ces participants ont été suivis pendant une période d'une durée moyenne allant jusqu'à 23 mois. L'étude était conçue pour évaluer le potentiel d'ivabradine à améliorer les symptômes et les résultats cardiovasculaires ainsi que la qualité de vie lorsqu'on l'ajoutait au traitement standard chez les patients aux prises avec une insuffisance cardiaque chronique et présentant un coeur dilaté. Le traitement standard de base comprenait l'un ou tous les suivants : des inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine (ECA) et/ou des bloqueurs de récepteur d'angiotensine (ARB), des bêtabloquants et/ou des antagonistes de l'aldostérone. L'objectif principal était le décès par maladie cardiovasculaire ou l'hospitalisation due à une insuffisance cardiaque qui s'aggrave.
L'étude a été financée par Servier et coordonnée par le Conseil exécutif de l'étude SHIFT, un groupe international d'experts en insuffisance cardiaque.
Le Peter Munk Cardiac Centre
Le Peter Munk Cardiac Centre est le principal centre de cardiologie au Canada. Depuis son ouverture en 1997, le Centre a sauvé et amélioré la vie de gens de partout dans le monde souffrant d'un problème cardiaque. Chaque année, l'équipe multidisciplinaire en soins cardiaques du Peter Munk Cardiac Centre prodigue avec compassion des soins novateurs à environ 17 000 patients. Par ailleurs, le Peter Munk Cardiac Centre forme plus de cardiologues et de chirurgiens cardio-vasculaires que tout autre hôpital au Canada. Le Centre est établi au Toronto General Hospital - un hôpital membre du Réseau universitaire de santé dont font aussi partie le Toronto Western Hospital et le Princess Margaret Hospital. Ces trois hôpitaux de recherche sont affiliés à l'Université de Toronto.
i Lloyd-Jones DM, Larson MG, Leip EP, Beiser A, D'Agostino RB, Kannel WB, Murabito JM, Vasan RS, Benjamin EJ, Levy D. Lifetime risk for developing congestive heart failure: the Framingham Heart Study. Circulation. 2002;106:3068-72.
ii Jong P, Gong Y, Liu PP, Austin PC, Lee DS, Tu JV. Care and outcomes of patients newly hospitalized for heart failure in the community treated by cardiologists compared with other specialists. Circulation. 2003;108:184-91.
iii Fondation des maladies du cœur. Statistiques, [En ligne]. [http://www.fmcoeur.qc.ca/site/c.kpIQKVOxFoG/b.3669917/k.9F47/Statistiques.htm]
(Consulté le 23 août 2010).
iv Arnold JM, Liu P, Demers C, Dorian P, Giannetti N, Haddad H, Heckman GA, Howlett JG, Ignaszewski A, Johnstone DE, Jong P, McKelvie RS, Moe GW, Parker JD, Rao V, Ross HJ, Sequeira EJ, Svendsen AM, Teo K, Tsuyuki RT, White M. Canadian Cardiovascular Society consensus conference recommendations on heart failure 2006: diagnosis and management. Can J Cardiol. 2006;22:23-45.
Renseignements:
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Nicole Bodnar Communications et affaires publiques Peter Munk Cardiac Centre 416-340-4800 poste 3417 [email protected] |
Katherine Vanda HKDP Communications et affaires publiques 514-395-0375, poste 232 [email protected] |
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