Une loi qui mise sur la prohibition et favorise le marché illégal au détriment des dépanneurs
Nouvelles fournies par
Association québécoise des dépanneurs en alimentation (AQDA)26 nov, 2015, 10:53 ET
POINTE-CLAIRE, QC, le 26 nov. 2015 /CNW Telbec/ - Comme ce fut le cas pour l'imposition de taxes excessives sur le tabac au début des années 2000, l'interdiction du menthol, des saveurs de même que les restrictions votées aujourd'hui sur l'emballage auront toutes pour effet de favoriser l'éclosion et la croissance du marché illégal du tabac au Québec au détriment des 6 400 dépanneurs responsables et légaux, des contribuables et même des politiques de santé. Avec la présence à 5 km de Montréal du plus vaste complexe industriel de contrebande en Amérique du Nord en plein cœur de la réserve autochtone de Kahnawake, il est écrit dans le ciel que cette législation va profiter d'abord aux fabricants, distributeurs et détaillants illégaux qui jouissent présentement d'une immunité complète et totale aux yeux du gouvernement et vers lesquels se tourneront une portion de plus en plus grande de fumeurs.
« Le gouvernement et les parlementaires font preuve d'un entêtement remarquable à répéter les mêmes erreurs, soit de miser sur la prohibition plutôt que l'éducation et la prévention », a déclaré Michel Gadbois, président de l'Association québécoise des dépanneurs en alimentation (AQDA). « Si nous avons l'un des pires taux de tabagisme au pays, c'est en grande partie dû à la contrebande de tabac qui demeure très élevée et présente avec la proximité de la réserve autochtone de Kahnawake et en grande partie aussi parce qu'il y a un grand défi d'éducation et de changement de culture à opérer et que ce défi est autrement plus difficile à relever que de changer des lois ».
Dans la foulée de l'adoption aujourd'hui du projet de loi 44 sur le tabac, la plus importante association de dépanneurs au Québec dresse un bilan désolant et inquiétant du consensus politique actuel qui est littéralement obsédé par les interdits, la limitation du libre choix et la prohibition au détriment de l'éducation et de la prévention.
Les statistiques démontrent en effet que la lutte au tabagisme n'est pas un concours de lois prohibitives, mais bien un enjeu d'éducation, de prévention et d'acculturation de la population dans lequel la vente légale et responsable du tabac fait partie de la solution. Par exemple, on constate aujourd'hui que le taux de tabagisme est plus bas aux États-Unis (18 % en 2013) qu'au Québec (20 % en 2014) et ce, bien que nos voisins du sud n'aient jamais eu à cacher leur étalage de tabac à la vue des clients comme ici. Par ailleurs, la Colombie-Britannique a un taux de tabagisme beaucoup plus faible que le Québec soit 14 % versus 20 % en 2014, et ce, malgré un cadre législatif similaire.
« Cette loi irréfléchie est démesurée et inopinée. Elle incite les consommateurs à s'approvisionner chez les contrebandiers et néglige le fait important que les dépanneurs sont des partenaires de premier plan et qu'ils font partie de la solution. Avec une telle philosophie, la contrebande a de belles années devant elle et les fumeurs pourront continuer de s'alimenter sur le marché illicite à moindres frais, sans payer de taxes », a souligné M. Gadbois.
SOURCE Association québécoise des dépanneurs en alimentation (AQDA)
Guy Leroux, AQDA, Cell : (514) 993-1729, courriel : [email protected]
Partager cet article