Une marche symbolique pour réclamer une vraie négociation - Des centaines de
délégués de la CSQ préviennent le gouvernement qu'ils l'auront à l'œil
QUÉBEC, le 4 déc. /CNW Telbec/ - À quelques jours du dépôt des propositions patronales pour les travailleuses et travailleurs des secteurs de l'éducation et de la santé au Québec, quelques centaines de déléguées et délégués de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), armés d'une loupe géante, ont tenu aujourd'hui une marche symbolique jusqu'à l'Assemblée nationale pour prévenir le gouvernement qu'ils l'auront à l'œil au cours de la prochaine négociation.
Près de 300 déléguées et déléguées de la Centrale ont profité du fait qu'ils étaient réunis en Conseil général de négociation à Québec pour livrer ce message coloré au gouvernement Charest et réclamer qu'il s'engage dans une vraie négociation en vue du renouvellement de leurs conventions collectives.
Un gouvernement qui doit rattraper quatre années perdues
Le président de la CSQ, M. Réjean Parent, qui se trouvait à la tête des marcheurs, s'est fait le porte-parole des dizaines de milliers de travailleuses et de travailleurs de l'éducation et de la santé regroupés au sein de son organisation et qui revendiquent des améliorations notables à leurs conditions de travail.
"Lors de la dernière négociation, le gouvernement Charest a raté une belle occasion de se mettre réellement au travail et commencer à régler les nombreux problèmes qui affectent quotidiennement les employés de l'éducation et de la santé et qui ont des conséquences réelles sur la qualité des services offerts à la population. C'est malheureux, mais nous avons perdu quatre ans et pendant ce temps, la situation dans nos établissements d'éducation et de santé n'a fait que continuer à se dégrader", déplore M. Parent.
Un grand coup à donner en éducation
Le leader syndical a soutenu que, tant en éducation qu'en santé, l'ensemble des travailleuses et des travailleurs réclame que soit porté un grand coup.
"Lorsque le nombre d'élèves par classe est trop élevé, lorsqu'on intègre les élèves handicapés et en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage (HDAA) en trop grand nombre dans les classes régulières, lorsqu'il n'y a pas suffisamment de professionnels pour aider les élèves en difficulté, lorsqu'on maintient un grand nombre d'enseignants, de professionnels et de personnel de soutien dans des postes à statut précaire, ce sont les élèves et les étudiants qui ne reçoivent pas le soutien et la qualité de services qu'ils méritent. À tous les niveaux de notre système d'éducation, le manque de personnel enseignant, professionnel et de soutien n'est pas sans gravité et entrave la réussite éducative du plus grand nombre", prévient le président de la CSQ.
Un problème de plus en plus flagrant
M. Réjean Parent ajoute que la situation n'est pas plus rose dans le réseau de la santé et des services sociaux où l'insuffisance de personnel est un problème de plus en plus flagrant qui pèse lourd sur les travailleuses et les travailleurs.
"Les conditions de travail du personnel de la santé et des services sociaux se sont détériorées à un point tel qu'on peine à garder notre monde dans le réseau et le défi est tout aussi grand d'essayer d'attirer une relève. Ça saute aux yeux de tout le monde qu'il faut apporter de sérieuses améliorations aux conditions de travail du personnel et permettre une meilleure conciliation famille-travail. Malheureusement, il semble qu'il n'y ait que le gouvernement et les directions d'établissements qui n'ont pas encore compris", accuse le président de la CSQ.
Le devoir du gouvernement à l'égard des services publics
M. Réjean Parent tient à rappeler au gouvernement qu'il devrait être le premier défenseur, et celui le plus acharné, de la qualité de nos services publics au Québec.
"Les gens élisent un gouvernement parce qu'ils choisissent de lui faire confiance, notamment pour maintenir et améliorer la qualité des services publics qu'ils reçoivent. Mais ce n'est certainement pas pour qu'il devienne lui-même leur fossoyeur, de manière directe ou indirecte, soit en effectuant des coupures, soit en adoptant des lois pour accentuer de plus en plus la présence du privé dans les services publics. Un gouvernement ne devrait pas se comporter ainsi, mais c'est malheureusement ce à quoi nous a habitués le gouvernement Charest au fil des ans", mentionne M. Parent.
Un gouvernement averti
Le président de la CSQ termine donc en prévenant le gouvernement Charest que son organisation syndicale n'hésitera pas à le dénoncer publiquement s'il était tenté à nouveau de ne pas négocier sérieusement et de laisser la situation des services publics se dégrader.
Profil de la CSQ
La CSQ représente près de 170 000 membres, dont près de 100 000 font partie du personnel de l'éducation. Elle est l'organisation syndicale la plus importante en éducation au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.
Renseignements: Claude Girard, Agent d'information, CSQ, Cell.: (514) 237-4432, [email protected]
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