Une note signée de la main du directeur général de la Ville de Québec vient bousiller les négociations entre l'administration municipale et ses cols bleus
QUÉBEC, le 13 avril 2012 /CNW Telbec/ - Même si elles n'étaient pas faciles, les négociations entre la Ville de Québec et les cols bleus se déroulaient dans le respect… jusqu'à hier. Les pourparlers, en présence d'une médiatrice du ministère du Travail, se sont abruptement arrêtés jeudi midi. Les représentants syndicaux des employés n'ont pas du tout apprécié le double discours de l'administration Labeaume. Et ils l'ont fait savoir directement au premier intéressé, soit le directeur général de la Ville, signataire d'une note interne adressée aux directeurs d'arrondissements et datée du 14 mars dernier.
Deux jours auparavant, les cols bleus avaient reçu une enveloppe anonyme contenant une note signée de la main du directeur général. Sur six pages, la note dresse une longue liste de privatisations, impartitions et de compressions que la Ville envisage d'ici 2016 et dont les cols bleus feraient les frais. Questionné par les négociateurs syndicaux, le directeur général de la Ville n'a pas nié l'existence de cette note.
« Je négocie avec la Ville de Québec depuis de 20 ans, rappelle Denis Plante conseiller syndical SCFP. C'est du jamais-vu, le directeur général de la Ville, qu'on respectait, nous tient son discours, nous on veut bien le croire. Mais le chat vient de sortir du sac. Ce qu'on vient de découvrir, c'est que son programme, c'est la privatisation tous azimuts. En réalité, le DG fait tout ce qu'il peut pour éliminer le maximum des emplois des cols bleus. Difficile de négocier sur cette base-là. Peut-on négocier avec quelqu'un qui veut nous éliminer? »
Le président du syndicat, Marc-André Dufour renchérit. Il explique que « dans ces circonstances, vous comprendrez que nous avons convoqué notre assemblée générale. En réplique à cette position inacceptable de la Ville, nous allons demander à nos membres un mandat de grève générale à être exercé au moment opportun. Et je n'ai aucun doute que nous allons l'obtenir. »
Rappelons que les négociations entre les cols bleus et la Ville de Québec durent depuis plus d'un an. Treize séances de négociation ont eu lieu entre les parties depuis février 2011, dont quatre en présence d'une médiatrice nommée par la ministre du Travail.
La convention collective des cols bleus est échue depuis le 31 décembre 2010. Les cols bleus de Québec n'ont pas exercé de droit de grève depuis plus de 25 ans. Sans conflit de travail, la précédente ronde de négociation s'était terminée par la signature d'un nouveau contrat entre les parties à la fin mai 2009. Les cols bleus sont au nombre d'environ 1350.
Comptant plus de 111 000 membres au Québec, le SCFP représente environ 70 % de l'ensemble des employés municipaux au Québec, soit 29 400 membres. Le SCFP est de plus présent dans les secteurs suivants : les affaires sociales, les communications, l'éducation, l'énergie, les sociétés d'État et organismes publics, les transports aérien et urbain, le secteur mixte, ainsi que les universités.
SOURCE : SYNDICAT CANADIEN DE LA FONCTION PUBLIQUE (FTQ)
Renseignements : Marc-André Dufour, président SCFP 1638, 418 624-5305
ou Robert Bellerose, Information SCFP, cell.514 247-9266
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