Des experts déclarent que le système de santé canadien n'est pas prêt à faire face à une hausse de 60 % du coût total des soins de santé au cours des deux prochaines décennies
TORONTO, le 27 mai 2014 /CNW/ - La Fondation canadienne du foie (FCF) a annoncé aujourd'hui la publication d'une nouvelle analyse sur l'incidence à long terme de l'infection par le virus de l'hépatite C au Canada. Cette analyse, préparée par d'éminents spécialistes, indique que le Canada connaîtra une hausse significative du nombre de patients atteints d'une maladie hépatique avancée liée à l'hépatite C au cours des 20 prochaines années. Les coûts associés aux soins de santé augmenteront également considérablement, ce qui est principalement attribuable à la cirrhose et ses complications comme le cancer du foie et à la transplantation hépatique.
D'après l'article « Le fardeau et le coût de l'infection chronique par le virus de l'hépatite C au Canada » publié dans le Journal canadien de gastroentérologie et hepatologie (mai 2014), d'ici 2035, la population atteinte d'hépatite chronique C présentant une cirrhose et d'une maladie plus avancée liée à l'hépatite C passera à 23 %, alors qu'elle était de 8,7 % en 2013. Comparativement à 2013, le Canada connaîtra une hausse de 89 % du nombre de cas de cirrhose compensée (cicatrisation du foie sans perte de fonction) et une hausse de 80 % du nombre de cas de cirrhose décompensée (grave cicatrisation du foie avec symptômes avancés et perte de fonction). L'analyse prévoit une hausse de 205 % du nombre de cas de cancer du foie ainsi qu'une hausse de 160 % du nombre de cas de décès liés à une maladie hépatique. Les auteurs rapportent que ces hausses sont « considérablement plus importantes » que celles précédemment projetées par l'Agence de la santé publique du Canada qui sous-estime le véritable fardeau de l'hépatite C au Canada.
Alors que le nouveau rapport révèle que la prévalence de l'infection par le virus de l'hépatite C a atteint un sommet en 2003, les coûts associés aux soins de santé à plus long terme augmenteront de 60 % pour culminer à 258,4 millions de dollars en 2032, comparativement à 161,4 millions de dollars en 2013, à mesure que les patients vieillissent et que leur maladie hépatique évolue (remarque : les prévisions de coûts n'incluent pas le traitement antiviral, les examens virologiques et les coûts médicaux indirects). D'après l'analyse, d'ici 2032, 81 % du coût total des soins de santé associés à l'hépatite C seront attribuables à une maladie hépatique de stade plus avancé, comparativement à 56 % en 2013. En outre, les auteurs estiment qu'en 2013, les frais à vie pour un homme âgé entre 35 et 39 ans atteint d'hépatite C seraient de 64 694 $. Toutefois, ces frais varient considérablement en fonction du stade de la maladie, allant de 51 946 $ si le patient ne présente aucune fibrose à 327 608 $ s'il requiert une transplantation hépatique.
« Le système de santé canadien n'est pas prêt à faire face à l'épidémie imminente de maladies avancées liées à l'hépatite C et aux coûts des soins de santé connexes », a déclaré le Dr Robert Myers, directeur de la clinique d'hépatologie de l'Université de Calgary et principal auteur de l'article. « Il est urgent de mettre en œuvre des stratégies visant à améliorer le dépistage des nouveaux cas et des cas existants d'hépatite C, ainsi qu'à optimiser l'utilisation de nouveaux traitements antiviraux qui traitent de multiples génotypes d'hépatite C, et qui ont un taux de guérison très élevé et provoquent très peu d'effets secondaires. »
D'après l'article, si le niveau actuel de diagnostic et de traitement se maintient au Canada, les patients feront face à un risque considérable de décès dû à des complications de l'hépatite C au cours des prochaines années. En fait, les auteurs estiment que plus de 32 000 patients atteints d'hépatite C mourront des suites de complications hépatiques entre 2013 et 2035, et que le nombre de décès prématurés sera important, les patients ne vivant seulement que jusqu'à l'âge moyen de 68 ans, comparativement à l'espérance de vie moyenne au Canada de 81 ans.
« Nous observons déjà une hausse de la proportion de cancers du foie liés à l'infection par le virus de l'hépatite C, et sans un effort concerté pour dépister et traiter les patients, nous serons confrontés à des conséquences désastreuses, tant pour les personnes touchées que pour le système de santé », a déclaré le Dr Morris Sherman, président du conseil, Fondation canadienne du foie et co-auteur de l'article. « Aujourd'hui, nous voyons bien plus de patients atteints de cirrhose compensée que de cirrhose décompensée, mais les coûts annuels associés au traitement de la cirrhose décompensée sont quatre fois plus importants. Ainsi, l'augmentation prévue de la prévalence de la cirrhose décompensée de 80 % d'ici 2035 met l'accent sur la nécessité d'un diagnostic et d'un traitement précoces. »
« Comme on estime qu'environ 75 % des patients atteints d'hépatite C présenteront une maladie au stade précoce à tout moment au cours de leur vie, cela représente une occasion d'intervenir avant que leur santé ne commence à rapidement décliner », a déclaré le Dr Marc Bilodeau, professeur agrégé de médecine de l'Université de Montréal et co-auteur de l'article. « Étant donné ce court délai, des traitements bien tolérés étant déjà disponibles qui pourront bientôt guérir plus de 95 % des infections, nous devons trouver des solutions pour rendre ces traitements accessibles à ceux qui en ont besoin. »
Une autre stratégie soulignée dans l'article et recommandée par la FCF vise à s'assurer que les Canadiens nés entre 1945 et 1975 font l'objet d'un dépistage pour l'hépatite C. La FCF exhorte le gouvernement fédéral à collaborer avec les provinces pour mettre au point des stratégies visant à éliminer l'hépatite C.
« L'hépatite C peut être guérie chez la plupart des patients. Nous avons la possibilité d'agir dès maintenant et d'être proactifs pour traiter davantage de patients, avant que leur maladie n'évolue vers des stades plus avancés où le traitement sera moins efficace et moins bien toléré », a indiqué le Dr Myers. « Ces nouvelles prévisions du fardeau et des coûts de l'hépatite C montrent qu'il est temps de modifier notre mode de penser, du sacrifice à court terme associé aux coûts du dépistage et des traitements antiviraux au gain à long terme attribuable à la prévention des complications liées à l'hépatite C. »
La Fondation canadienne du foie
Fondée en 1969 par un groupe de médecins et chefs d'entreprises préoccupés par l'incidence croissante de la maladie du foie, la Fondation canadienne du foie (FCF) a été le premier organisme au monde à se consacrer au soutien de la recherche et de l'éducation sur les causes, les diagnostics, la prévention et le traitement de toutes les maladies du foie. Par l'entremise de ses sections partout au pays, le mandat de la FCF est de promouvoir la santé du foie, d'améliorer la sensibilisation et la compréhension des maladies du foie, de collecter des fonds pour la recherche et de tendre la main aux personnes atteintes d'une maladie du foie.
Bas de vignette : "Fardeau de l'hépatite C : Les futurs coûts en l'absence de traitement (Groupe CNW/Fondation canadienne du foie)". Lien URL de l'image : http://photos.newswire.ca/images/download/20140527_C7019_PHOTO_FR_40781.jpg
Bas de vignette : "Fardeau de l'hépatite C : Les futures victimes de la maladie (Groupe CNW/Fondation canadienne du foie)". Lien URL de l'image : http://photos.newswire.ca/images/download/20140527_C7019_PHOTO_FR_40782.jpg
SOURCE : Fondation canadienne du foie
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