Une nouvelle recherche dévoile que l'Ontario n'est pas prêt à pleinement bénéficier d'un traitement à venir pour la maladie d'Alzheimer English
Se préparer à une thérapie à venir pouvant modifier le cours de la maladie d'Alzheimer contribuera à réduire le temps d'attente et à éviter la progression de la maladie.
TORONTO, le 22 sept. 2022 /CNW/ - Une étude de la University of Southern California publiée hier, à l'occasion de la Journée mondiale de la maladie d'Alzheimer, a révélé que l'Ontario pourrait économiser jusqu'à 9,9 milliards de dollars en coûts associés aux soins de longue durée sur 20 ans avec un traitement pouvant modifier le cours la maladie d'Alzheimer; cependant, aujourd'hui, l'Ontario est mal placé pour profiter de tout traitement approuvé par Santé Canada.
« Nos résultats suscitent à la fois de l'espoir et de l'inquiétude, a déclaré le docteur Soeren Mattke, expert en soins innovants pour les maladies chroniques et chercheur principal de l'étude. Ils suscitent de l'espoir, car une thérapie pour la maladie d'Alzheimer a le potentiel de modifier fondamentalement la façon dont l'Ontario s'occupe des personnes âgées vivant avec un trouble neurocognitif. Mais ils suscitent également de l'inquiétude, car la province est manifestement en retard par rapport à ses pairs internationaux en matière de préparation pour cette percée. »
Il n'existe aucun traitement préventif, curatif ou qui permettrait de freiner la progression de la maladie d'Alzheimer, le type de trouble neurocognitif le plus courant en Ontario et dans le monde, dont l'utilisation a été autorisée au Canada. Actuellement, quatre médicaments sont approuvés par Santé Canada : trois sont financés par les deniers publics en Ontario, mais chacun de ces médicaments cible les symptômes de la maladie d'Alzheimer au stade avancé et ne traite pas les premiers symptômes ni ne ralentit la progression de la maladie elle-même. Bien que les approches non pharmacologiques, telles que l'exercice, l'engagement cognitif et les interactions sociales, puissent conférer des avantages au cerveau, elles ne remplacent pas le besoin de médicaments pouvant modifier le cours de la maladie d'Alzheimer.
En juin 2021, les États-Unis sont devenus le premier pays au monde à approuver un traitement pharmacologique pouvant modifier le cours de la maladie d'Alzheimer. Plusieurs de ces médicaments sont à divers stades d'examen au Canada, et l'Ontario est potentiellement à des années, et non à des décennies, de son tout premier traitement pouvant modifier le cours de la maladie d'Alzheimer.
« Les plus de 260 000 Ontariens atteints d'un trouble neurocognitif aujourd'hui, ainsi que leur famille, suivent de près les nouvelles concernant un traitement potentiel, a déclaré Mme Cathy Barrick, cheffe de la direction de la Société Alzheimer de l'Ontario. Les familles s'attendent à ce que les gouvernements provincial et fédéral travaillent de concert pour préparer l'approbation et le déploiement d'un traitement pouvant modifier le cours de la maladie d'Alzheimer. Les gens ont de l'espoir, et si un traitement est approuvé et utilisé ailleurs tandis que l'Ontario a du mal à rattraper son retard, cet espoir se transformera rapidement en désespoir et en colère. »
Les résultats de la recherche montrent que l'Ontario dépensera 27,8 milliards de dollars entre 2023 et 2043 pour les coûts liés aux autres niveaux de soins (ANS) et aux soins de longue durée (SLD) associés aux personnes atteintes d'un trouble neurocognitif. Avec l'approbation théorique d'un traitement pouvant modifier le cours de la maladie d'Alzheimer en 2023, ces coûts diminueraient de 6,1 milliards de dollars, soit une réduction de 22 % sur 20 ans. Toutefois, si l'Ontario supprime toutes les contraintes portant sur la détection et le diagnostic des cas de troubles neurocognitifs, la province économisera 3,8 milliards de dollars supplémentaires au cours de la même période, pour des économies totales se montant à 9,9 milliards de dollars.
« Les traitements actuellement en phase avancée de développement, et pour lesquels on attend des approbations, devront être initiés lorsque la maladie d'Alzheimer est encore au stade léger, a expliqué la Dre Sharon Cohen, neurologue et directrice médicale du Toronto Memory Program. La capacité de détecter et de diagnostiquer la maladie d'Alzheimer à ses premiers stades est cruciale afin de tirer parti des avantages des traitements à venir. Cependant, aujourd'hui, la plupart des Ontariens vivant avec la maladie d'Alzheimer reçoivent un diagnostic tardif, après plusieurs années de symptômes, de manière imprécise ou pas du tout. Le statu quo pour le diagnostic de cette maladie n'est ni opportun ni précis et nécessitera une révision substantielle pour permettre à la population touchée de bénéficier de thérapies révolutionnaires. »
Selon les résultats* plus tôt cette année, les temps d'attente pour recevoir un diagnostic de trouble neurocognitif au Canada devraient être les plus longs de tous les pays du G7. Avec l'introduction d'un traitement pouvant modifier le cours de la maladie, les temps d'attente pour un diagnostic culmineront à plus de sept ans et demi d'ici 2029, soit plus longtemps que la durée de vie prévue de nombreux Ontariens qui sont aujourd'hui préoccupés par les troubles neurocognitifs. Ce temps d'attente signifierait que l'Ontarien moyen n'aurait pas accès à un traitement pour la maladie d'Alzheimer. La dure réalité : au moment où ils reçoivent un diagnostic, la maladie aura presque certainement progressé à un point tel où le traitement ne sera plus efficace.
« Cette recherche est un avertissement précoce, poursuit Mme Barrick. Un traitement arrive. L'Ontario n'est pas prêt. »
Voyez l'intégralité de l'étude à : https://alzheimer.ca/on/en/take-action/policy-advocacy/statements-releases-resources (anglais seulement)
Au sujet de la Société Alzheimer
La Société Alzheimer est une fédération de 26 prestataires de services de soutien communautaire de première ligne, opérant dans toutes les communautés de l'Ontario. L'année dernière, nous avons soutenu plus de 95 000 clients, y compris des partenaires de soins et des personnes vivant avec un trouble neurocognitif. Nous sensibilisons et offrons des formations sur les troubles neurocognitifs aux médecins et autres professionnels de la santé, ainsi qu'au grand public, et travaillons à réduire la stigmatisation qui y est trop souvent associée. En tant que prestataires de services de santé, nous aidons les gens à s'orienter dans le système de santé, et offrons du répit aux partenaires de soins, des programmes de jour pour les adultes, des loisirs thérapeutiques et bien plus encore à peu de frais ou gratuitement pour les familles, et cela dans presque tous nos programmes. Avec des centaines de membres du personnel et des milliers de bénévoles, nous cherchons à atténuer les conséquences personnelles et sociales de la maladie d'Alzheimer et des autres troubles neurocognitifs. Nous œuvrons également à promouvoir la recherche pour trouver un traitement curatif.
* Mattke S, Wang M. Why would Canada have the longest wait times for an Alzheimer's treatment among the G7 countries? Canadian Health Policy. 2022 (JAN) doi : https://doi.org/10.54194/AKQT5456
Des représentants de la Société Alzheimer et des chercheurs de l'USC sont disponibles pour commenter les résultats de l'étude en anglais et en français.
Divulgation
Les résultats de l'étude ont fait l'objet d'un examen par les pairs en double aveugle et ont été publiés dans le Canadian Health Policy Journal. L'étude a été financée par un contrat avec la Société Alzheimer de l'Ontario, grâce au généreux soutien d'un donateur individuel. Le personnel de la Société Alzheimer a examiné et fourni des commentaires sur une ébauche d'étude, mais ni la Société ni le donateur n'ont eu d'influence sur sa méthodologie ou ses résultats. Les auteurs avaient un contrôle total sur la conception, l'analyse, le manuscrit final et la décision de soumettre pour publication.
SOURCE Alzheimer Society of Ontario
Contact pour les médias : Beth Merrick, ZAZOU Communications, [email protected], (416) 473-9881
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