Une quinzaine d'organismes s'unissent pour soutenir le projet de laïcité
MONTRÉAL, le 24 sept. 2013 /CNW Telbec/ - La création d'un Rassemblement pour la laïcité, favorable à l'adoption d'une charte de la laïcité pour le Québec, a été annoncée ce matin à Montréal.
Le Rassemblement appuie à la fois l'inclusion du principe de la laïcité de l'État dans la Charte des droits et libertés de la personne, les balises encadrant les demandes d'accommodements religieux notamment pour les soumettre au principe de l'égalité entre hommes et femmes, ainsi que l'interdiction du port de signes religieux de la part des employés des services publics et parapublics. Les membres souhaitent également que le droit de retrait soit remplacé par une période de transition et que, par souci de cohérence, le crucifix de l'Assemblée nationale soit relocalisé dans un autre lieu du parlement.
Prenant la parole au cours de la conférence de presse, la chroniqueuse Martine Desjardins, ex-présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec, a apporté son appui à la fois « en tant que féministe et démocrate. Il est important d'affirmer la neutralité de l'État avec une charte de la laïcité et de préserver des règles communes du savoir vivre ensemble ainsi que le respect des droits et libertés de tous citoyens », a-t-elle déclaré.
Le sociologue Guy Rocher a souligné pour sa part que l'affichage des convictions religieuses en milieu scolaire ne doit pas primer sur le droit des enfants et des parents à une éducation neutre sur le plan religieux. La même logique s'applique aux employés des services publics qui ont à servir les citoyens et les citoyennes. L'idée selon laquelle la laïcité s'impose aux institutions et non aux individus qui y travaillent apparaît donc comme un faux-fuyant conduisant à nier le principe de laïcité, selon l'énoncé du Rassemblement.
Pour Leila Bensalem, enseignante d'origine Algérienne dans une école secondaire multiethnique de Montréal, « le port de signes religieux ostentatoires dans les institutions publiques nous place devant un projet de société incohérent qui menace la paix sociale et qui ne fera que nourrir la xénophobie. Dans ce débat, nous oublions l'essentiel à savoir que les vraies victimes sont les petites filles voilées ici au Québec. C'est vers elles que nous dirigeons notre compassion. »
Cofondateur de l'Association québécoise des Nord-Africains pour la laïcité, Ali Kaidi a pour sa part déclaré : « nous voulons être identifiés comme citoyens et non par notre appartenance religieuse. La Révolution tranquille a donné naissance à une société moderne et laïque où prévaut l'égalité entre les femmes et les hommes. Ce sont ces valeurs qui font du Québec une société inclusive. »
L'appel à soutenir le projet de laïcité est lancé par une quinzaine d'organismes dont la Coalition laïcité Québec, le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec, Les Intellectuels pour la laïcité, le collectif pour la laïcité de Québec solidaire, Citizens in Action, le SPQ libre et le Mouvement laïque québécois.
Une soixantaine de personnalités de divers horizons sont également du nombre dont Claire L'Heureux-Dubé (ex-juge à la Cour suprême), Nabila Ben Youssef, Gyslaine Desrosiers (ex-présidente de l'OIIQ), Bernard Émond, Me Julie Latour, Réjean Parent, Victor Teboul et Lorraine Pagé. La liste complète est publiée sur le site laicitequebec.org où tous peuvent signer la pétition.
SOURCE : Rassemblement pour la laïcité
Daniel Baril : 514-256-7487
Michèle Sirois : 514-388-7592; cell 514-756-5662
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