Une rencontre historique, menottée par les politiques de déficit zéro
MONTRÉAL, le 7 mars 2013 /CNW Telbec/ - À l'occasion de la Journée internationale des femmes, les représentantes du Collectif 8 mars (APTS, CSD, CSN, CSQ, FFQ, FIQ, FTQ, SFPQ, SPGQ) ont rencontré la Première ministre, Pauline Marois ainsi que la ministre responsable de la Condition féminine, Agnès Maltais afin de faire le point sur l'avancement du droit des femmes à l'égalité et présenter des revendications. «C'est la première fois que le mouvement des femmes rencontre la Première ministre à l'occasion du 8 mars. Nous avons convenu que cela devrait devenir une tradition» indique la porte-parole du Collectif, Alexa Conradi, également présidente de la Fédération des femmes du Québec.
Nous avons présenté des demandes sur le détournement des pensions alimentaires, sur le Régime des rentes du Québec, sur la conciliation travail-famille ainsi que sur le financement des groupes de femmes. « Notre constat : Mesdames Marois et Maltais sont généralement d'accord avec les mesures proposées, mais s'engagent peu, car la priorité gouvernementale n'est pas la lutte aux inégalités mais au contrôle des dépenses et de ne pas brusquer le patronat. Ce choix politique nous déçoit » déplore la porte-parole.
Conciliation travail-famille
Le Collectif 8 mars propose au gouvernement d'instaurer une loi-cadre sur la conciliation travail-famille qui obligerait les employeurs à mettre en place des mesures de conciliation adaptées à chaque milieu de travail. À cette demande, la première ministre a indiqué qu'elle a mandaté la ministre de la Famille, Nicole Léger, à faire avancer ce dossier mais n'a précisé ni le contenu des travaux, ni l'échéancier. Le Collectif 8 mars demande que la conciliation travail-famille fasse partie des priorités du gouvernement. « En 2003, le PQ proposait l'adoption d'une loi-cadre dans sa plateforme électorale, on ne veut pas attendre encore 10 ans pour avancer » d'affirmer Alexa Conradi.
La retraite
Le gouvernement s'est engagé, en campagne électorale, à bonifier le Régime des rentes du Québec, ce qui aurait pour effet de mieux tenir compte du parcours des femmes sur le marché du travail que les mesures comme le RVER. Or ce dossier n'avancera pas avant l'automne. Pourtant, les femmes demeurent pénalisées, alors que les femmes continuent de recevoir seulement 65% des revenus des hommes à la retraite. Même le président de la CIBC est prêt à aller de l'avant» note la porte-parole.
Pensions alimentaires et aide sociale
Le Collectif du 8 mars a demandé au gouvernement de cesser l'appauvrissement des personnes à l'aide sociale et de mettre fin au détournement des pensions alimentaires chez les femmes monoparentales bénéficiant des programmes d'aide sociale, d'aide juridique, d'aide financière aux études et à l'aide au logement. À l'heure actuelle, les pensions alimentaires pour enfants sont toujours calculées comme un revenu pour le parent gardien qui bénéficie de ces programmes sociaux, ce qui implique que ces familles ne peuvent toucher que 100$ de la pension alimentaire par mois par enfant. Or, tous les autres enfants du Québec peuvent bénéficier pleinement de leur pension alimentaire puisque celle-ci n'est pas comptabilisée aux fins d'impôts dans le revenu du parent gardien.
Le gouvernement prévoit plutôt investir chez les personnes seules. « Tout en étant d'accord qu'il y a urgence d'augmenter les revenus des personnes seules, le Collectif 8 mars conteste l'idée qu'il faille choisir entre les deux. La fin du détournement des pensions alimentaires semble repoussée aux calendes grecques. » note la porte-parole. Le collectif a également abordé les récents changements à l'aide sociale en demandant à la ministre d'abroger le règlement. Madame Maltais a affirmé ne pas vouloir appauvrir personne, sans pour autant revenir sur sa décision.
Ministère de la Condition féminine et financement des groupes de femmes
Le Collectif a également demandé au gouvernement de créer un ministère de la Condition féminine afin de donner à la Condition féminine tout le poids nécessaire au sein du cabinet et de la fonction publique. Sur cette demande, le gouvernement a mieux compris que cette mesure pourrait donner des moyens à l'état de mieux intégrer une analyse qui tient compte des discriminations systémiques à l'endroit des femmes dans l'adoption de l'ensemble de leurs politiques. Aucun engagement n'a été formulé de la part du gouvernement.
Le financement des groupes de femmes, particulièrement en défense collective des droits, qui jouent un rôle moteur dans l'avancement de l'égalité et la justice pour toutes les femmes, s'étiole. Le gouvernement s'est engagé à garantir les sommes consacrées au financement de l'action communautaire autonome, sans indiquer en quoi il pourrait améliorer la situation des groupes en défense collective des droits. Le gouvernement s'est, par ailleurs, engagé à financer les États généraux de l'action et de l'analyse féministes en raison de 25 000$ pour l'année en cours.
Madame Maltais a fait une annonce inattendue à l'effet qu'elle compte déposer un projet de loi pour encadrer les conditions de travail des aides domestiques. Il s'agit d'une bonne nouvelle.
« Le Collectif entend le souci que le gouvernement a pour le droit des femmes à l'égalité mais est déçu de constater que les mesures concrètes viennent après les politiques de déficit zéro »
Représentantes du Collectif 8 mars
- Alexa Conradi, présidente de la Fédération des femmes du Québec
- Denise Boucher, vice-présidente de la CSN
- Louise Mercier, vice-présidente de la FTQ
- Manon Therrien, 2e Vice-présidente du SPGQ
- Johanne Prémont, adjointe à la présidente du SFPQ
- Louise Chabot, présidente de la CSQ
- Renée Rodrigue, responsable nationale à la condition féminine de la CSD
- Carole Dubé, présidente de l'APTS
- Régine Laurent, présidente de la FIQ
SOURCE : FEDERATION DES FEMMES DU QUEBEC
Nastasia Deleville, Responsable des communications
Fédération des femmes du Québec
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