TORONTO, le 31 juill. 2013 /CNW/ - Pendant les derniers mois et les derniers jours de la vie d'un patient, les membres des équipes de soins palliatifs soulagent sa douleur et ses autres symptômes physiques à l'aide des meilleurs traitements qui existent. Toutefois, en ce qui concerne les états psychologique et émotionnel des patients, une nouvelle étude révèle que les patients à qui l'on pose une simple question pourraient recevoir plus d'empathie de la part de leurs aidants, leur assurant ainsi de vivre leurs derniers jours dans la dignité.
Cette question est connue sous le nom de Question sur la dignité du patient (QDP) : « Qu'est-ce que je dois savoir sur vous en tant que personne pour vous donner les meilleurs soins possible? » Financée par la Société canadienne du cancer, l'étude a été menée par le Dr Harvey Max Chochinov, un expert en soins palliatifs reconnu à l'échelle mondiale. Dr Chochinov est directeur de l'Unité de recherche en soins palliatifs du Manitoba (URSPM) d'Action Cancer Manitoba et titulaire d'une chaire de recherche du Canada en soins palliatifs.
Selon le Dr Chochinov, peu d'études ont été faites pour déterminer des moyens pratiques par lesquels les professionnels de la santé peuvent offrir des soins de manière plus empathique aux patients atteints de cancer qui sont en phase terminale. L'objectif de son étude était de constater si la Question sur la dignité du patient pouvait aider les professionnels de la santé à ressentir et à agir avec plus d'empathie à l'égard de leurs patients. « Les premiers résultats indiquent que, grâce à une action très courte et peu coûteuse, on peut accroître l'empathie chez la majorité des professionnels de la santé », affirme le Dr Chochinov.
Au cours des deux dernières années, le Dr Chochinov et son équipe ont recueilli les réponses de patients à la Question sur la dignité du patient et, lorsque les patients étaient d'accord, ils ont inclus ces renseignements dans leur dossier médical. Presque tous les patients étaient d'avis qu'il s'agissait là d'une information importante pour les professionnels de la santé qui s'occupaient d'eux et que ces renseignements pouvaient avoir une influence sur les soins qu'ils recevaient. Chaque patient a déclaré qu'il recommanderait cette méthode à d'autres.
Les réponses à la QDP étaient variées, allant du pragmatique au spirituel. Alors qu'une patiente a avoué qu'elle craignait de mourir seule et qu'elle espérait qu'un membre de l'équipe médicale soit présent à ses côtés au moment où elle décèderait, une autre a révélé qu'elle avait de la difficulté à faire confiance aux médecins et qu'elle croyait qu'ils pouvaient penser qu'elle était incapable de prendre ses propres décisions. Un patient a demandé qu'on lui serve ses repas du côté droit du plateau en raison d'un trouble du champ de vision. Un proche qui répondait pour un membre de sa famille a mentionné que le patient éprouvait une grande fierté à apporter du soutien au sein de sa communauté et qu'il regrettait de ne plus pouvoir y contribuer.
Comme leur charge de travail est importante, les médecins se dépêchent souvent pour passer au patient suivant, risquant ainsi de ne pas accorder le temps nécessaire pour apprendre quoi que ce soit de personnel sur chacun de leurs patients. Toutefois, après avoir lu les réponses des patients, la grande majorité des professionnels de la santé ont déclaré que l'expérience les avait touchés émotionnellement et qu'elle avait eu un effet sur leur sentiment d'empathie. « Cette simple action permet de mieux connaître la personne dont on prend soin et aide à comprendre ce qui lui tient le plus à cœur pendant ces moments probablement très difficiles. Dans ma pratique, la QDP fait maintenant partie de la routine. Elle apporte de précieux renseignements qui améliorent les soins aux patients tout en enrichissant ma propre expérience en tant que médecin », explique la Dre Robin McClure, médecin traitant du Programme de soins palliatifs de l'Office régional de la santé de Winnipeg, où l'étude a eu lieu.
L'équipe du Dr Chochinov a déjà commencé à mettre la QDP à l'essai auprès de patients atteints de cancer qui sont à divers stades de la maladie. Les professionnels de la santé peuvent trouver des ressources sur la QDP sur le site Web de Dignité dans les soins.
« La Société canadienne du cancer est très fière d'appuyer ces importants travaux de recherche, déclare la DRE Siân Bevan, directrice de la recherche à la Société canadienne du cancer. Dr Chochinov et son équipe ont atteint des résultats extraordinaires en recherche sur les soins de fin de vie qui peuvent changer la façon dont les gens touchés par le cancer sont pris en charge au cours de cette période particulièrement délicate. »
Grâce à la générosité et aux dons des Canadiens, la Société canadienne du cancer finance les travaux du Dr Chochinov depuis 1999. Ceux-ci sont importants et sont susceptibles de changer la pratique médicale. Au cours des quinze dernières années, le Dr Chochinov et son équipe se sont penchés sur plusieurs questions, dont celle cherchant à assurer aux patients qu'ils meurent dans la dignité. Leurs recherches ont mené au développement du Modèle pour la dignité des patients en phase terminale, de l'ABCD de la Dignité dans les soins et de la Thérapie de la dignité. Cette dernière, une brève intervention personnalisée s'adressant aux patients en phase terminale, est utilisée dans de nombreux programmes de soins palliatifs, et ce, dans le monde entier.
Le Dr Chochinov n'est pas le seul chercheur de grande influence que la Société canadienne du cancer subventionne. Pour d'autres histoires de succès en recherche, visitez cancer.ca/75ans.
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SOURCE : Société canadienne du cancer (Bureau National)
Sasha Anopina
Spécialiste des communications bilingue
Société canadienne du cancer
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