TORONTO, le 11 déc. 2014 /CNW/ - Aujourd'hui, GM a annoncé un investissement important au Mexique.
« Chez Unifor, nous sommes déçus de cette annonce, mais nous demeurons déterminés à collaborer avec la société GM pour lui assurer un brillant avenir au Canada », déclare Jerry Dias, président national d'Unifor.
Selon GM, sa production canadienne occupe le 6e rang mondial, et le Canada constitue l'un de ses marchés les plus solides.
« Nous sommes convaincus que GM reconnaît l'avantage concurrentiel de ses installations au Canada et qu'elle demeurera investie dans ce pays à long terme », ajoute M. Dias.
Toutefois, le syndicat demeure inquiet, car la décision de GM s'ajoute à l'avalanche d'annonces de nouveaux investissements au Mexique au cours de la dernière année. De nombreuses autres entreprises (dont Audi, BMW, Kia, Daimler, Nissan, Honda et Mazda) ont récemment annoncé la construction d'installations d'assemblage automobile au Mexique.
Bientôt, plus d'une voiture sur cinq en Amérique du Nord sera fabriquée au Mexique. Dans le contexte de l'ALENA, l'assemblage de véhicules a pris beaucoup d'importance au Mexique, aux dépens des investissements et de la production au Canada et aux États-Unis.
Dans l'industrie automobile, le Canada subit déjà un déficit d'échange commercial avec le Mexique (soit 9 milliards de dollars en 2013 et, selon les prévisions, plus de 10 milliards de dollars cette année). Ce déficit découle du fait que l'industrie mexicaine est axée sur l'exportation, et que les salaires des Mexicains sont si faibles qu'ils ne peuvent pas se permettre d'acheter des produits fabriqués au Canada. En effet, le Canada importe du Mexique près de 15 dollars en produits automobiles pour chaque dollar qu'il gagne en exportations vers ce pays.
« En somme, le Canada offre de nombreux avantages à GM pour ce qui est d'une production rentable, concurrentielle et de grande qualité. Les prix accordés aux usines canadiennes pour leur productivité et leur qualité sont sans égal dans les autres installations de GM ailleurs dans le monde », remarque M. Dias.
Le syndicat a également souligné que le déclin du dollar canadien implique que les tarifs au Canada sont désormais parfaitement concurrentiels par rapport à ceux de tout autre pays industrialisé. La présence de l'entreprise au Canada lui est très profitable, tant du côté des ventes que de celui de la fabrication.
« En 2009, GM a été sauvée principalement grâce aux sacrifices de ses travailleurs canadiens, de ses retraités canadiens, des contribuables canadiens et d'autres parties intéressées au Canada (y compris des fournisseurs et des concessionnaires), rappelle M. Dias. Le gouvernement fédéral et celui de l'Ontario ont versé plus de 10 milliards de dollars pour venir à la rescousse de GM en 2009. Nous sommes très déçus que GM songe à un investissement d'une telle ampleur au Mexique aujourd'hui, tandis que l'avenir de ses usines de fabrication canadiennes est incertain. »
Les gouvernements fédéral et ontarien demeurent propriétaires à 7 % de GM, ce qui fait d'eux le plus important actionnaire ordinaire de l'entreprise. À ce jour, les gouvernements ne se sont pas servis de cette influence pour assurer des investissements futurs au Canada. Plutôt, ils ont laissé entendre qu'ils allaient possiblement vendre leurs parts (avant même de récupérer la pleine valeur des fonds investis dans GM). Unifor exhorte les gouvernements à conserver leurs parts dans GM et à les utiliser plus activement afin que l'entreprise investisse davantage au Canada.
« L'annonce d'aujourd'hui est un appel à l'action pour les gouvernements fédéral et provincial, qui doivent jouer un rôle plus actif pour assurer la présence à long terme de GM au Canada, affirme M. Dias. Les travailleurs, les fournisseurs et les collectivités du Canada feront tout ce qu'ils peuvent pour que nos usines offrent la meilleure qualité et la plus haute productivité au monde tout en demeurant rentables. Mais nous ne pouvons pas offrir des salaires équivalant à ceux des Mexicains. Nous ne devrions d'ailleurs même pas essayer. Il nous faut une stratégie automobile à l'échelle nationale ainsi que des ententes commerciales saines, plutôt qu'une voie à sens unique comme ce qu'est devenu l'ALENA. »
Unifor a réitéré son engagement à faire en sorte que le dialogue avec GM demeure productif et constructif afin de tirer pleinement parti de ses actifs au Canada.
Représentant plus de 305 000 travailleurs, Unifor est le plus grand syndicat du secteur privé au Canada. Il a été fondé pendant la fin de semaine de la fête du Travail de 2013, par la fusion du Syndicat des Travailleurs canadiens de l'automobile et du Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier.
SOURCE : Unifor
Sarah Blackstock, directrice des Communications d'Unifor, [email protected] ou (cell.) 416-949-1072
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