TORONTO, le 9 oct. 2015 /CNW/ - Face à la préoccupation grandissante du public à l'idée que le gouvernement fédéral dissimule des détails clés de l'entente du Partenariat Transpacifique (PTP) qui vient d'être signée, Unifor s'est joint à d'autres parties pour réclamer la publication immédiate du texte intégral afin de laisser aux Canadiens suffisamment d'occasions d'examiner cet accord commercial sans précédent et ce, bien avant l'élection fédérale.
Les conservateurs de Harper ont déjà reconnu que d'importants détails du PTP ont été cachés dans les séances d'information du gouvernement. Dans le cas du secteur automobile, les conservateurs de Harper ont admis que tous les détails des nouvelles règles relatives au contenu régional n'ont pas été rendus publics. Par exemple, les conservateurs de Harper ont reconnu que dans certains cas le seuil du contenu régional pour les pièces d'auto sera aussi bas que 35 % (ce qui veut dire que jusqu'à 65 % de composants peuvent être fabriqués en dehors du PTP) - bien que ceci n'ait jamais été mentionné dans les séances d'information du gouvernement sur l'entente du PTP plus tôt cette semaine. Des détails sur d'autres dispositions touchant le secteur automobile sont aussi restés secrets.
« Le PTP fait peser une lourde menace sur le secteur canadien de l'automobile, et plus nous en apprenons, plus c'est inquiétant », a déclaré Jerry Dias, président national d'Unifor. « Nous parlons de la perte potentielle de quelque 20 000 emplois. Les Canadiens méritent de connaître les détails du PTP et qu'on leur donne le temps de les étudier avec soin. »
Plus tôt cette semaine, les conservateurs de Harper ont annoncé que, s'ils sont réélus, ils bonifieront les programmes destinés à l'industrie automobile de 100 millions de dollars par an pendant 10 ans, à compter de 2017-2018, pour l'aider à contrer les effets du PTP, notamment l'affaiblissement des règles de contenu et l'élimination rapide des droits de douane sur les produits automobiles. Cependant, les détails de ce programme n'ont pas été communiqués non plus et on ne sait pas s'il s'agit de nouvelles ressources (ou du report de précédentes allocations de fonds qui n'ont pas été engagées).
« Il semble que les conservateurs de Harper ne font que poursuivre un ancien programme qui n'a pas été suffisant pour protéger la présence de l'industrie automobile du Canada, en essayant pourtant de convaincre les Canadiens que c'est un nouveau programme », a ajouté M. Dias. « La plupart des fonds alloués précédemment au Fonds d'innovation pour le secteur de l'automobile n'ont pas été dépensés. La part du Canada dans l'assemblage en Amérique du Nord a diminué et le déficit commercial du secteur automobile a explosé, alors même que ces fonds non dépensés s'accumulaient. Ce n'est qu'une nouvelle preuve que les conservateurs de Harper n'exercent pas le leadership dont nous avons besoin pour protéger l'une des industries les plus importants du Canada. »
Unifor estime que les dispositions du PTP relatives à l'automobile auront pour effet final de menacer 20 000 emplois bien rémunérés dans le secteur de l'automobile au Canada. Le PTP signé plus tôt cette semaine à Atlanta éliminera les droits de douane de 6,1 % perçus par le Canada sur les importations de véhicules d'Asie sur une période d'à peine cinq ans (soit beaucoup plus vite que l'élimination des droits dans d'autres pays du PTP, comme l'élimination progressive sur 30 ans négociée par les États-Unis), en plus d'affaiblir considérablement les règles relatives au contenu régional des voitures et des pièces. Aux termes du PTP, les véhicules et les pièces fabriqués majoritairement en Chine et dans d'autres pays non membres du PTP auraient un libre accès aux marchés nord-américains.
Unifor, principal syndicat du secteur privé au Canada, représente plus de 310 000 travailleurs, dont 40 000 dans le secteur de l'automobile. Il a été fondé pendant la fin de semaine de la fête du Travail de 2013, par la fusion du Syndicat des Travailleurs canadiens de l'automobile et du Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier.
SOURCE Le Syndicat Unifor
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