Universités canadiennes : des collaborations qui bafouent des principes fondamentaux, selon un rapport English
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Association canadienne des professeures et professeurs d'université (ACPPU)20 nov, 2013, 06:00 ET
OTTAWA, le 20 nov. 2013 /CNW/ - En quête de nouvelles sources de revenus, des universités canadiennes se tournent vers le secteur privé, des donateurs et des gouvernements, et concluent des accords qui portent de graves atteintes à la liberté académique et bafouent des principes académiques fondamentaux, selon un rapport que publie aujourd'hui l'Association canadienne des professeures et professeurs d'université (ACPPU).
Intitulé Ouvertes au monde des affaires : à quelles conditions, le rapport passe en revue douze accords de collaboration en matière de recherche et de programmes conclus entre des universités, des entreprises, des donateurs et des gouvernements, et examine dans quelle mesure les universités y ont protégé leur intégrité académique.
« Nos constatations sonnent l'alarme sur les campus d'un bout à l'autre du pays, a déclaré James Turk, directeur général de l'ACPPU. Dans la majorité des accords que nous avons examinés, les universités ont convenu de conditions qui violent les valeurs académiques fondamentales. »
Selon M. Turk, sept des douze accords n'offrent aucune protection de la liberté académique, et un seul exige la divulgation des conflits d'intérêts. Seulement cinq des accords confèrent au personnel académique le droit absolu de publier leurs résultats de recherche, et l'université ne conserve la mainmise sur les affaires académiques qui touchent le corps professoral et les étudiants que dans la moitié des accords.
« Les universités ont permis aux donateurs privés et aux entreprises partenaires de s'arroger des rôles qui appartiennent au personnel académique, a poursuivi M. Turk. Elles ont signé des accords qui contournent les processus décisionnels classiques des universités et compromettent la liberté académique. »
En conclusion, le rapport recommande des principes directeurs en matière de collaboration universitaire qui visent à mieux protéger l'intégrité des établissements d'enseignement et l'intérêt public.
« Les collaborations peuvent être bénéfiques pour le corps professoral, les étudiants, les établissements d'enseignement et le public, si elles sont établies dans les règles de l'art, a ajouté M. Turk. Les universités se doivent, dans l'intérêt de la communauté universitaire et du public, d'adopter des pratiques aptes à protéger l'autonomie et l'intégrité de l'enseignement et de la recherche. »
Le rapport examine les collaborations au titre de la recherche et de programmes suivantes :
- Alberta Ingenuity Centre for In-Situ Energy (AICISE)
- Centre for Oil Sands Innovation (COSI)
- Consortium for Heavy Oil Research by University Scientists (CHORUS)
- Consortium de recherche et d'innovation en aérospatiale au Québec (CRIAQ)
- Enbridge Centre for Corporate Sustainability
- Mineral Deposit Research Unit (MDRU)
- Vancouver Prostate Centre
- Balsillie School of International Affairs
- Munk School of Global Affairs
- Partenariat : Institut universitaire de technologie de l'Ontario/Collège Durham/Ontario Power Generation
- Partenariat : Université de Toronto/Pierre Lassonde-Goldcorp Inc.
- Partenariat : Université Western/Cassels Brock & Blackwell LLP
Le rapport est accessible en ligne.
L'Association canadienne des professeures et professeurs d'université est le porte-parole national des quelque 68 000 membres du corps professoral et du personnel en poste dans plus de 120 universités et collèges établis d'un océan à l'autre.
SOURCE : Association canadienne des professeures et professeurs d'université (ACPPU)
Angela Regnier, agente des communications, 613-726-5186, [email protected]
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