Universités et cégeps - Un moratoire s'impose avant de nouveaux déploiements
MONTRÉAL, le 9 mars 2020 /CNW Telbec/ - Après la multiplication de centres d'études collégiales et d'antennes universitaires au cours des dernières années, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) et la Fédération des professionnèles (FP-CSN) s'interrogent sur les intentions du ministère de l'Enseignement et de l'Éducation supérieure (MEES) de permettre la création de nouveaux campus universitaires sans consultation et sans étude approfondie.
« C'est avec stupéfaction que nous avons appris dans les médias le projet de création d'un campus de l'Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) à Terrebonne alors que l'UQAM et l'Université de Montréal offrent déjà des programmes dans la région de Lanaudière. Tout cela se passe vraisemblablement avec la complicité intéressée des autorités politiques locales poussées par le développement immobilier. Les établissements d'enseignement supérieur sont publics et les créations de campus satellites créent une concurrence indue entre eux », déclare le vice-président, regroupement université à la FNEEQ-CSN, Richard Bousquet.
Un moratoire s'impose
Si les créations de campus ont, par le passé, assuré une plus grande accessibilité de l'enseignement supérieur, la majorité des initiatives des dernières années n'ont aucune visée académique : elles relèvent davantage d'une course à la clientèle sans considération sur la cohésion de l'offre de programmes d'un territoire donné, sur les conditions d'études et de travail ainsi que sur la vie au sein des campus. L'ouverture de nouveaux points de service même à Montréal par les établissements d'enseignement des régions doit aussi être réévaluée.
« Nous exigeons un moratoire sur le déploiement des centres d'études collégiales et universitaires. La construction de nouveaux campus accroît les dépenses immobilières et il ne semble pas qu'elle s'accompagne d'une augmentation des effectifs étudiants. Si un nouveau campus peut sembler attrayant, il faut tout de même s'assurer que celui-ci n'en videra pas un autre », soutient la vice-présidente, secteur universitaire à la FP-CSN, Louise Briand.
Rappelant le rapport des États généraux de l'enseignement supérieur, la FNEEQ-CSN et la FP-CSN réitèrent la nécessité de créer des organismes de coordination du développement des réseaux collégial et universitaire, composés majoritairement de membres issus de la communauté collégiale et universitaire (professeur-es, chargé-es de cours, personnel professionnel et de soutien, étudiantes et étudiants) afin de freiner la compétition entre les établissements et assurer un déploiement basé sur l'intérêt public et la formation des étudiantes et étudiants.
À propos
La Fédération des professionnèles est née en 1964 et compte un des plus larges éventails de disciplines et professions. Les syndicats qu'elle regroupe représentent 9000 professionnèles, techniciennes et techniciens oeuvrant dans cinq grands secteurs: santé et services sociaux, éducation, organismes gouvernementaux, économie sociale et action communautaire, ainsi que le secteur privé. Dans le milieu universitaire, la FP-CSN représente les professeur-es de l'UQAM et de l'UQO, ainsi que les professionnèles de l'Université Concordia.
Fondée en 1969, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec-CSN regroupe quelque 35 000 membres dans 46 cégeps, 41 établissements privés et 13 syndicats d'université. Elle est l'organisation syndicale la plus représentative de l'enseignement supérieur au Québec. La fédération est l'une des huit fédérations affiliées à la Confédération des syndicats nationaux.
SOURCE Fédération des professionnèles (FP-CSN)
Sonia Beauchamp, conseillère aux communications à la FNEEQ-CSN, [email protected], 514 971-0767; Chu Anh Pham, conseillère aux communications à la FP-CSN, [email protected], 514 216-2017
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