Universités québécoises - Le Conseil du patronat du Québec plaide pour un financement accru
MONTRÉAL, le 17 janv. 2013 /CNW Telbec/ - À la veille de sa participation à la troisième rencontre de travail thématique, à Sherbrooke, en vue du Sommet sur l'enseignement supérieur que tiendra, en février, le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie (MESRST), M. Pierre Duchesne, le Conseil du patronat du Québec rend publics aujourd'hui ses commentaires et ses propositions sur les thèmes qui seront discutés lors de la rencontre, à savoir la gouvernance et le financement.
Pour le Conseil du patronat, la priorité est de préserver la qualité des universités au Québec. Ces dernières constituent, en effet, de véritables moteurs de création de richesse et de prospérité du Québec, notamment en formant des diplômés qualifiés pour répondre adéquatement aux besoins du marché du travail. Le Conseil tient à rappeler d'ailleurs que le Québec est particulièrement choyé à cet égard, grâce, entre autres, à un réseau d'enseignement supérieur hautement performant.
Concernant la gouvernance
Le Conseil est d'avis que la situation des universités québécoises en matière de gouvernance est comparable à celle de leurs homologues aux échelles canadienne et internationale, bien qu'il y ait toujours place pour de l'amélioration. Alors que certains acteurs concernés par le dossier de l'enseignement supérieur au Québec ont laissé entendre au cours des dernières semaines que la gestion de l'ensemble des institutions universitaires était déficiente, le Conseil du patronat rappelle qu'il n'est pas opportun de généraliser à partir de quelques cas d'exception.
Soulignons par ailleurs que le gouvernement a déjà mis en place plusieurs mécanismes de reddition de comptes pour les universités québécoises, ce qui génère un fardeau administratif et bureaucratique énorme pour les institutions; dans ce contexte, il semble donc inutile, voire malvenu, d'en imposer de nouveaux. Selon le Conseil du patronat, il est plus pertinent de se questionner sur la façon dont le MESRST utilise l'information recueillie par ces mécanismes de reddition de comptes, entre autres au chapitre de l'analyse, et de la communication à la population et à la communauté universitaire elle-même.
Parmi les pistes d'amélioration potentielles à explorer en matière de gouvernance dans les universités, le Conseil suggère, par exemple, d'étendre à toutes les institutions la nomination en majorité de membres externes reconnus pour leurs compétences aux conseils d'administration (ce qui est d'ailleurs déjà le cas dans la majorité des établissements universitaires québécois). Le Conseil recommande également de clarifier les indicateurs de performance comparables convenus entre le MESRST et les universités, et de mettre en place des mécanismes (tableau de bord) qui permettraient de suivre particulièrement la situation financière et l'atteinte des objectifs institutionnels. Le Conseil estime néanmoins que ces mécanismes doivent s'inscrire dans une perspective de réglementation intelligente, en respectant l'autonomie et la diversité des établissements, et en évitant d'appliquer de la bureaucratie supplémentaire aux institutions.
Pour un financement adéquat où chacun paie sa juste part
Si, au chapitre de la gouvernance, la situation des universités est sous contrôle, le Conseil du patronat constate que ce n'est pas le cas sur le plan de leur financement. Selon les dernières données disponibles, notamment celles présentées plus tôt cette semaine par la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ), il est clair, en effet, que les universités québécoises demeurent sous-financées, ce qui nuit à l'atteinte de leur mission première, surtout en matière de fonctionnement.
Dans un contexte où le gouvernement du Québec ne dispose d'aucune marge de manœuvre sur le plan de ses finances publiques pour combler cet écart, le Conseil du patronat insiste sur la nécessité d'avoir une meilleure répartition des sources de financements pour les universités, tout en rappelant l'importance de suivre de près les dépenses, en particulier celles d'immobilisations.
À ce titre, le Conseil réitère son appui à une hausse de la contribution des étudiants, qui sont les premiers bénéficiaires de l'investissement dans leur formation. Cependant, le Conseil du patronat estime que cette augmentation devrait être progressive, asymétrique, accompagnée d'une indexation obligatoire dans le futur et assortie de mesures compensatoires (amélioration du régime d'aide financière aux études, bourses à la performance, système de remboursement proportionnel au revenu, etc.).
En ce qui concerne les employeurs et les entreprises, le Conseil du patronat rappelle qu'ils contribuent déjà largement aux finances publiques par leurs impôts et les taxes sur la masse salariale, qui sont 45 % plus élevées au Québec qu'ailleurs au Canada. Afin de préserver la compétitivité de l'économie québécoise dans son ensemble, on ne peut donc pas leur demander de contribuer davantage. Toutefois, la communauté des affaires peut continuer à assumer pleinement sa part et même faire davantage en subventionnant, entre autres, des activités de recherche, en favorisant le maillage avec les institutions d'enseignement, en faisant des dons et en encourageant leurs employés à le faire, et, finalement, en créant le développement économique nécessaire pour que les retombées fiscales en découlant puissent améliorer la capacité financière de l'État québécois.
Les commentaires intégraux du Conseil sur la gouvernance et le financement des universités sont disponibles sur le site Web de l'organisme (www.cpq.qc.ca).
Regroupant plusieurs des plus grandes entreprises du Québec, le Conseil du patronat du Québec réunit également la vaste majorité des associations patronales sectorielles, en faisant ainsi la seule confédération patronale du Québec.
SOURCE : Conseil du patronat du Québec
et entrevues :
Patrick Lemieux
Conseiller - Communications
Cell. : 438 886 9804
Partager cet article