Urgence physique et psychiatrique du CHUL: la sécurité des travailleurs et des usagers n'est pas assurée
Nouvelles fournies par
Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN)03 févr, 2023, 09:15 ET
QUÉBEC, le 3 févr. 2023 /CNW Telbec/ - Le Syndicat des travailleuses et travailleurs du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Capitale-Nationale - CSN (STT du CIUSSS-CN - CSN) et le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CHU de Québec-CSN (STT CHU de Québec) unissent leur voix pour dénoncer les situations de violence qui sévissent à l'urgence physique et psychiatrique du Centre hospitalier de l'Université Laval (CHUL) depuis trop longtemps. Les deux syndicats dénoncent la lenteur des changements demandés et les incohérences administratives mettant à risque les usagers et le personnel. Malgré le fait qu'ils n'aient pas été invité à rencontrer M. Carmant, ministre responsable des services sociaux, lors de sa visite prévue au CIUSSS, ils espèrent être entendus. Les syndicats proposent notamment la mise en place de détecteurs de métal individuels, d'une salle sécurisée de même que la présence en tout temps d'agents d'intervention formés au lieu de gardes de sécurité provenant de firmes privées. Les syndicats demandent de plus que la trajectoire d'admission des patients soit revue afin que la sécurité de tous soit assurée.
Rappelons qu'à la suite de la réforme Barette en 2015, différentes fermetures ont eu lieu dont le département et l'urgence psychiatrique de l'Hôpital du Saint-Sacrement ainsi qu'à l'Hôpital de l'Enfant-Jésus. Les urgences psychiatriques de la région ont été concentrées, entre autres au CIUSSS-CN, amenant ainsi une surcharge pour le personnel. L'urgence psychiatrique se retrouve ainsi au milieu de l'urgence régulière du CHUL, qui est sous la responsabilité d'une autre direction, celle du CHU de Québec.
Ainsi, les soins psychiatriques adultes et ceux de nature pédiatrique partagent la même salle d'attente. '' Ça donne lieu à des situations où des personnes très instables, souvent intoxiquées et présentant un fort potentiel d'agressivité se retrouve à côté de jeunes enfants qui deviennent témoins malgré eux de situations complètement surréalistes et potentiellement dangereuses. Est-ce qu'une personne doit mourir pour que les choses changent? '' de s'indigner les deux syndicats. Cette situation est inconcevable d'autant plus qu'il existe des budgets pour améliorer la prévention et l'aménagement sécuritaire des lieux dans la convention collective actuelle.
Il y a plus d'un an, à la suite d'un évènement traumatique survenu dans la salle d'attente en présence d'une vingtaine enfants, mais aussi à la suite à de nombreuses agressions subies par leurs membres, le STT du CHU de Québec avait déposé une plainte. ''Des histoires de menaces envers des préposées aux bénéficiaires ou encore d'arrêt de travail à la suite de coups de pied reçus de patients, j'en ai des centaines'' d'illustrer Frederic St-Hilaire, agent syndical au CHUL. ''Ça fait plus d'un an que l'employeur s'est engagé à bâtir une salle sécurisée et à ajouter de détecteurs de métaux, mais à ce jour rien n'a été mis en place.
Même son de cloche du côté du syndicat du CIUSSS qui avait aussi déposé une plainte. ''Encore, le soir et la nuit, c'est entre autres des préposées aux bénéficiaires qui doivent intervenir s'il y a des agressions. Il y a quelques agents de sécurité d'une compagnie privée, mais aucun directement sur place. Ils arrivent le plus souvent quand la situation est revenue sous contrôle, et de toute façon, ils ne sont pas formés pour intervenir auprès des usager-es en psychiatrie. Ils bousillent nos interventions. Ça donne quoi de payer une entreprise privée pour ça? '' de déclarer Roger Laprise, président par intérim du STT du CIUSSS-CN-CSN. Les deux syndicats sont d'avis que l'ajout d'agent d'intervention, formé pour intervenir auprès d'usager-es violents ou armés, présent en tout temps à l'urgence du CHUL et à l'urgence psychiatrique est essentiel.
En pleine pénurie de main-d'œuvre, il devient urgent de redresser la situation, car les difficultés de rétention et d'attraction du personnel s'accentuent. Les syndicats s'attendent à des changements rapides pour que leurs membres puissent travailler dans un environnement sain et sécuritaire.
Le Syndicat des travailleuses et travailleurs du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Capitale-Nationale - CSN (STT du CIUSSS-CN - CSN) représente plus de 10 000 membres œuvrant dans le réseau de la santé et des services sociaux dans l'ensemble du territoire couvert par la Capitale-Nationale. Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CHU de Québec-CSN (STT CHU de Québec-CSN) représente 3 200 membres. Les membres des syndicats sont notamment des préposé(es) aux bénéficiaires, des assistants techniques au soins de la santé, des préposé(es) à l'entretien ménager, des préposés en retraitement des dispositifs médicaux, des ouvriers spécialisés etc.
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) est en appui aux revendications de ses deux syndicats. La FSSS-CSN compte plus de 145 000 membres dans les secteurs public et privé, dont plus de 120 000 dans le réseau public de la santé et des services sociaux, partout au Québec, et ce, dans toutes les catégories de personnel. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux ainsi que dans celui des services de garde. La FSSS-CSN agit en faveur d'une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.
SOURCE Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN)
Geneviève Lambert-Pilotte, conseillère à l'information et à la recherche, 514 266-7855, [email protected]
Partager cet article