Utiliser le surplus pour réduire la pauvreté et stimuler les dépenses, voilà un plan d'action qui tient la route English
OTTAWA, le 26 nov. 2013 /CNW/ - Selon le plus récent rapport de Campagne 2000 sur la pauvreté des enfants et des familles, le gouvernement fédéral, dans le cadre de son plan d'action économique pour le Canada, doit prendre l'initiative afin de sortir les enfants de la pauvreté et d'éviter aux Canadiens et Canadiennes de sombrer dans une pauvreté plus profonde.
Le rapport Le véritable plan d'action économique du Canada commence par l'élimination de la pauvreté présente les statistiques les plus récentes sur la pauvreté des enfants et des familles au Canada et révèle que 967 000 enfants et leurs familles vivaient en situation de pauvreté en 2011 (MFR après impôt). Le taux de pauvreté infantile actuel de 14,3 p. cent, c'est-à-dire environ un enfant sur sept, est plus élevé que le taux de 13,7 p. cent en 1989, lorsque tous les députés de la Chambre des communes se sont engagés à éliminer la pauvreté des enfants au Canada avant l'an 2000. La situation des enfants autochtones au Canada est désastreuse : quatre enfants autochtones sur dix vivent en situation de pauvreté. Les leçons tirées des cycles économiques passés nous apprennent que pour réaliser des progrès soutenus en vue d'éliminer la pauvreté, il faut un engagement sur plusieurs années et des ressources qui y sont dédiées, surtout en période de faible croissance économique.
« Les bébés nés en 1989, quand tous les députés ont voté pour éliminer la pauvreté infantile au Canada, sont maintenant des adultes et ils voient les effets de cette promesse brisée sur leurs enfants. Ils demandent pourquoi le gouvernement fédéral ne prend pas de mesures pour mettre fin à la pauvreté des enfants au Canada », dit Laurel Rothman, coordonnatrice nationale de Campagne 2000. « Il y a plusieurs raisons convaincantes d'agir maintenant. D'abord, la pauvreté nous coûte cher à tous et à toutes. En période de faible croissance économique comme actuellement, le fait d'augmenter le revenu des personnes au bas de l'échelle améliore le pouvoir d'achat, profite aux entreprises et renforce l'économie. C'est avantageux pour tout le monde ».
« Deuxièmement, le Canada a les moyens de dépenser », soutient madame Rothman. « Au cours des deux dernières années, il y a eu des milliards de dollars de surplus faute de dépenser les budgets alloués. Et, pendant ce temps, les enfants ont dû recourir aux banques alimentaires et aux refuges pour sans-abri. Par ailleurs, le ministre des Finances prévoit un surplus de 10 milliards de dollars en 2018-2019. Il y a donc une marge de manœuvre pour dépenser avec prudence. La pauvreté des enfants coûte beaucoup trop cher et cause des maladies tout au long du cycle de la vie ».
« Troisièmement, informés par les nombreux rapports des gouvernements, des organismes non gouvernementaux et des universitaires et par les témoignages de personnes qui ont vécu la pauvreté, nous savons ce qu'il faut faire ». Faire fi de ce que coûte la pauvreté ne constitue rien de moins que mal gérer l'économie et nous continuerons tous et toutes d'en payer les coûts financiers et les autres coûts. « Le temps est venu pour le gouvernement fédéral de prendre l'initiative », conclut madame Rothman.
Les preuves sont claires et convaincantes : la situation économique d'un enfant est un déterminant important de sa réussite scolaire. Des études récentes ont confirmé que les enfants en situation de pauvreté sont beaucoup moins susceptibles que les autres de réussir à l'école. Pour réduire les inégalités croissantes et améliorer la mobilité économique, il faut de meilleures perspectives éducatives à compter de la naissance jusqu'aux études postsecondaires. « Plus on avancera dans la réduction de la pauvreté, mieux ce sera pour les enfants au Canada et pour tout le monde », dit Diane Woloschuk, présidente de la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants.
« La pauvreté des enfants est une préoccupation pour tous les Canadiens et Canadiennes », explique le docteur Andrew Lynk, président de la Société canadienne de pédiatrie. « La pauvreté infantile a une incidence directe sur notre mieux-être social et notre prospérité future en tant que pays. La pauvreté étouffe les occasions d'améliorer son sort. Elle est une cause directe de problèmes de santé futurs et de coûts de santé inutiles. Nous pouvons faire mieux si nos dirigeants fédéraux, provinciaux et locaux font preuve d'initiative. Beaucoup mieux ».
« Beaucoup de provinces et quelques municipalités ont mis au point leurs propres stratégies de réduction de la pauvreté. Grâce à leurs efforts, nous commençons à observer un certain nombre d'améliorations dans ces endroits », ajoute madame Rothman. « Mais elles ne peuvent pas y parvenir seules. Faute d'un plan d'action fédéral coordonné qui établit des objectifs clairs et fournit les ressources nécessaires, la crise de la pauvreté infantile persistera ».
Ce rapport annuel de Campagne 2000 décrit des mesures pratiques que peut prendre le gouvernement canadien dès maintenant qui réduiraient de 50 p. cent le taux de pauvreté des enfants. Il met aussi en relief la nécessité de se doter d'une stratégie nationale en matière de logement abordable ainsi que d'un plan pour créer un système public de services éducatifs et de garde à l'enfance abordables et accessibles à tous les enfants âgés de zéro à douze ans.
« Car, la réalité est que la pauvreté infantile est persistante même chez les familles dont les deux parents travaillent à temps plein », précise madame Rothman. « Et c'est particulièrement vrai dans les centres urbains au Canada où, à cause d'emplois à bas salaire et du coût élevé du logement, les familles ont du mal à joindre les deux bouts. Trente-six pour cent des utilisateurs de banques alimentaires sont maintenant des enfants, même s'ils ne représentent que vingt pour cent de la population ».
Pour le rapport complet, rendez-vous à campaign2000.ca
Pour de plus amples renseignements : Laurel Rothman, 416-575-9230 (cell.) ou 416 595-9230, poste 228 ou Liyu Guo, 416 624-1885 (cell.) ou 416-595-9230, poste 244)
DOCUMENT D'INFORMATION
Faits saillants du rapport Le véritable plan d'action économique du Canada commence par l'élimination de la pauvreté
- Des politiques publiques pour réduire la pauvreté. Une prestation pour enfants augmentée jusqu'à 5 400 $ réduit le taux de pauvreté infantile de 15 % et sort 174 000 enfants de la pauvreté.
- Le Canada a encore besoin de ce programme national de garde à l'enfance. Encore aujourd'hui, il y a tout juste assez de places en services de garde réglementés pour accueillir environ 20 p. cent des enfants âgés de zéro à douze ans.
- La pauvreté touche les gens différemment. Les enfants de familles racialisées, autochtones et d'immigration récente ainsi que les enfants qui ont des incapacités sont à risque plus élevé de vivre en situation de pauvreté, ce qui engendre des inégalités sociales et économiques persistantes.
- Le Canada ne répond pas aux besoins des familles en matière de logement. Une famille sur deux dont le revenu annuel est inférieur à 30 350 $ vit dans un logement inadéquat, non convenable ou inabordable.
Des rapports provinciaux sur la pauvreté des enfants et des familles sont également rendus publics aujourd'hui en Colombie-Britannique, en Alberta (à Edmonton et à Calgary), en Ontario, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse. On peut se procurer tous les rapports à www.campaign2000.ca.
Campagne 2000 est un réseau pancanadien non partisan de plus de 120 organismes nationaux, provinciaux et communautaires engagés à travailler à l'élimination de la pauvreté des enfants et des familles.
SOURCE : Campagne 2000
Laurel Rothman - coordonnatrice nationale, Campagne 2000; Liyu Guo, adjointe au programme, Campagne 2000
Personnes-ressources pour les rapports provinciaux : -
Colombie-Britannique - First Call: BC Child and Youth Advocacy Coalition - Adrienne Montani 604-873-8437; Alberta - John Kolkman, Edmonton Social Planning Council 780-423-2031, poste 350 et 587-989-4442 (cell.); Bill Moore-Kilgannon, Public Interest Alberta 780-420-0471 et 780-993-3736 (cell.); Ontario - Anita Khanna, Campagne 2000 Ontario (416) 595-9230, poste, 241 ou 416 783-3439 (cell.); Nouveau-Brunswick - Randy Hatfield, Human Development Council 506-636-8540 ou 506 - 645-1145 (cell.); Nouvelle-Écosse - Lesley Frank, 902-585-1431 ou 902-698-3653 (cell.)
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