Vers une nouvelle politique québécoise en matière d'immigration : Le CIQ souhaite un meilleur arrimage entre le MIDI et les ordres professionnels
MONTRÉAL, le 29 janv. 2015 /CNW Telbec/ - « Le Déclaration d'intérêt a le potentiel d'améliorer significativement l'arrimage entre l'immigration et les besoins en emplois. Cependant, pour optimiser les résultats escomptés, la Déclaration d'intérêt devrait intégrer la reconnaissance des compétences professionnelles obtenue d'un ordre professionnel par le demandeur » C'est ce qu'a déclaré Mme Diane Legault, présidente du Conseil interprofessionnel du Québec (CIQ) devant les membres de la Commission des relations avec les citoyens dans le cadre des auditions publiques sur le document « Vers une nouvelle politique québécoise en matière d'immigration, de diversité et d'inclusion ».
C'est pourquoi la première recommandation que le CIQ adresse à la Commission est de « s'assurer que le fait pour une personne d'avoir obtenu la reconnaissance complète ou partielle de ses compétences par un ordre professionnel soit inclus parmi les critères d'évaluation de la Déclaration d'intérêt ».
Un défi important pour le Québec
La reconnaissance des compétences professionnelles est un dossier majeur pour le CIQ, et ce, afin de protéger l'accès à des services professionnels pour tous les citoyens du Québec. « D'ici 2017, 725 000 emplois requérant une formation professionnelle, technique ou universitaire seront disponibles au Québec. Sans l'apport des personnes immigrantes, le Québec ne peut relever ce défi alors que les départs massifs à la retraite et la baisse de natalité créent une rareté de main-d'œuvre », explique Mme Legault.
Selon le CIQ, pour améliorer la reconnaissance des compétences professionnelles des candidats à l'exercice d'une profession réglementée, au moins cinq actions sont requises : « mieux recruter; mieux évaluer, mieux accompagner, mieux intégrer, et enfin, mieux documenter ».
Mieux recruter
Pour mieux recruter, le CIQ recommande que le ministère de l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion (MIDI) consulte les ordres professionnels dans le cadre de la mise en vigueur du Règlement sur la sélection des ressortissants, au chapitre de la révision périodique de la liste des « domaines de formation » en demande. « Les 45 ordres professionnels du Québec encadrent 53 professions réglementées. Ils sont en mesure d'identifier différents secteurs où le recrutement de nouveaux professionnels atteint un seuil critique ».
Mieux évaluer
Afin de mieux évaluer, le CIQ demande notamment que le cadre réglementaire des ordres soit modernisé afin de qu'ils puissent s'appuyer davantage sur l'approche par compétences et l'évaluation des acquis expérientiels, plutôt que sur l'approche traditionnelle de la comparaison des acquis scolaires, lors de l'étude des demandes soumises par les personnes immigrantes. « Les règlements actuels des ordres sont surtout construits autour de la comparaison des acquis scolaires. Or, les pratiques en reconnaissance des acquis vont maintenant beaucoup plus loin. On se base de plus en plus sur une approche par compétences pour évaluer un candidat et on tient davantage compte de son expérience de travail ».
Mieux accompagner
À l'heure actuelle, les ordres reçoivent près de 5 000 demandes de reconnaissance de compétences professionnelles par année. « La très grande majorité des demandes, soit près de 96 %, sont acceptées. Près de la moitié des demandeurs font l'objet d'une reconnaissance partielle de leurs compétences et l'ordre concerné leur prescrit une formation d'appoint conformément à la réglementation en vigueur », précise Mme Legault. Pour le CIQ, il est donc nécessaire de mieux accompagner ces personnes, notamment en maintenant le soutien financier gouvernemental consacré à la formation d'appoint et en trouvant des solutions aux difficultés d'accès aux stages requis aux fins d'obtention d'un permis professionnel. « Nous avons sonné l'alarme quant à l'existence de difficultés majeures d'accès aux stages qui mettent en péril la réussite du parcours du candidat en vue de l'obtention de son permis professionnel. Cet accès au stage est en quelque sorte la part de contrat du Québec à l'égard de la personne immigrante. Nous avons donc une obligation de résultat », insiste Mme Legault.
Mieux intégrer
« Une fois que la personne immigrante a complété ses démarches et qu'elle est membre d'un ordre professionnel, il lui reste une étape importante à franchir : se trouver un emploi », souligne Mme Legault. À ce chapitre, selon le CIQ, les partenaires, incluant les employeurs, doivent se mobiliser afin de soutenir l'intégration des membres des ordres professionnels issus de l'immigration en augmentant leurs chances d'obtenir un premier emploi dans leur profession.
Mieux documenter
Finalement, le CIQ demande que des mesures soient mises en place afin de mieux documenter la situation des personnes en démarche de reconnaissance de leurs compétences professionnelles. « À cette fin, il est important de maintenir les possibilités de financement de projets de recherche en vue de mieux documenter le parcours des candidats à l'exercice d'une profession », conclut Mme Legault.
Pour consulter le mémoire du CIQ : cliquez ici.
À propos du Conseil interprofessionnel du Québec
Le Conseil interprofessionnel du Québec regroupe les 45 ordres professionnels qui comptent collectivement plus de 371 000 membres. Il est la voix collective des ordres sur des dossiers d'intérêt commun et agit à titre d'organisme-conseil auprès du gouvernement.
SOURCE Conseil interprofessionnel du Québec
Carole Marcil, Directrice de projets, Conseil interprofessionnel du Québec, 514-288-3574, poste 233
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