Vieillir dans la dignité - La CSN en campagne pour de meilleurs services publics aux aîné-es
MONTRÉAL, le 19 mars 2012 /CNW Telbec/ - La Confédération des syndicats nationaux lance aujourd'hui une campagne nationale de mobilisation visant à convaincre le gouvernement québécois d'améliorer concrètement les services offerts aux aîné-es du Québec. Sur le thème Vieillir dans la dignité, la CSN privilégie trois pistes de solutions concrètes pour améliorer la situation et s'assurer que tous les aîné-es ont accès aux services de qualité auxquels ils sont en droit de s'attendre.
Dans un dépliant dévoilé aujourd'hui et qui sera largement distribué, la CSN promeut :
- Une augmentation des sommes consacrées au soutien à domicile ;
- Une bonification de l'offre de différents types d'hébergement adaptés aux besoins réels des aîné-es ;
- Une meilleure coordination régionale des différents services afin de mieux répondre aux besoins.
Pour le vice-président de la CSN, responsable des dossiers de la santé et des services sociaux, Jean Lacharité, il est nécessaire de revoir nos pratiques, au Québec, au niveau des services sociaux et de santé offerts aux aîné-es. « Le Québec est la province canadienne qui consacre le moins d'argent au soutien à domicile. Parmi les pays industrialisés, nous avons un retard considérable. Nous estimons qu'un investissement de 500 millions $ permettrait de quadrupler le niveau de services en soutien en domicile. Ainsi, tous les aîné-es qui le peuvent auront la possibilité de demeurer un peu plus longtemps dans leur maison, ce qu'ils souhaitent de manière générale. Par le fait même, cela permettra de libérer des unités dans les hôpitaux et les centres d'hébergement pour ceux qui en ont vraiment besoin. »
Pour améliorer le soutien à domicile, il faut bonifier les programmes visant les aidants naturels ainsi que renforcer les services à domicile offerts par les CSSS, qu'il s'agisse d'aide à l'hygiène corporelle, de services alimentaires, de soins infirmiers, ou de la disponibilité de psychologues, d'ergothérapeutes et de physiothérapeutes, entre autres. « Ce sont les aîné-es qui nous ont légué le Québec que nous connaissons. Ils ont payé taxes et impôts toute leur vie. Ils ont créé toute cette richesse par leur travail acharné. Ils nous ont éduqué, soigné. Ils ont mis en place les services publics et le filet de sécurité sociale que nous avons. Ils ont construit les bases du Québec moderne. Nous leur devons de nous assurer qu'ils pourront vieillir dans la dignité », explique Jean Lacharité.
Hébergement public
La majorité du personnel syndiqué qui travaillent dans les ressources d'hébergement pour aîné-es est membre de la Fédération de la santé et des services sociaux de la CSN. La présidente de la FSSS, Francine Lévesque, croit qu'il faut donner les moyens aux travailleuses et aux travailleurs de donner les services de qualité auxquels on s'attend. « Alors que la population est vieillissante, le nombre d'unités d'hébergement publiques par personne décroît d'année en année. Le ratio est passé de 7 unités pour 100 aîné-es, il y a 20 ans, à 3,8 unités aujourd'hui. La situation est intenable. Il faut créer de nouvelles places, tant dans les CHSLD qui prennent soin des personnes en lourde perte d'autonomie que dans les unités plus petites, plus près de la notion milieu de vie. Malheureusement on constate que le gouvernement laisse la situation empirer en s'en remettant de plus en plus au secteur privé pour combler les besoins grandissants. Ce choix nous coûte beaucoup plus cher, collectivement, et nous n'avons pas le même niveau de contrôle sur la qualité des services offerts. On le voit bien avec l'exemple des CHSLD en PPP. »
Le retard pris dans la création de nouvelles unités publiques entrainent plusieurs conséquences, notamment :
- Une surreprésentation des aîné-es aux services d'urgences ;
- Des risques d'infection et de complication pour les personnes en attente d'hébergement ;
- Des transferts improvisés vers des ressources d'hébergement « transitoires » qui peuvent s'avérer néfastes pour la santé des bénéficiaires les plus vulnérables ;
- L'alourdissement de la tâche de tous les travailleurs et les travailleuses qui assurent les services.
Meilleure intégration des services
Pour la vice-président de la Fédération des professionnèles-CSN, Ginette Langlois, le ministère de la Santé et des Services sociaux doit en même temps guider les CSSS vers une meilleure prise en charge des aîné-es sur leur territoire. Il s'agit non seulement de mieux coordonner les services, mais aussi de recenser plus adéquatement les besoins de la population vieillissante afin d'offrir le bon type de soutien au bon type de clientèle. « Des exemples de bons coups dans les services aux aîné-es, il y en a, au Québec. Comment se fait-il que les différents CSSS ne s'en inspirent pas davantage afin d'améliorer leurs pratiques ? C'est souvent sur le terrain que voient le jour les meilleures idées pour améliorer les services. Et ce n'est pas toujours une question de sous. Souvent, il s'agit de revoir l'organisation du travail ou de mieux coordonner les interventions : c'est plus une question de volonté. Nous appelons le gouvernement à entreprendre ce virage dès maintenant. »
Mobilisation
La CSN invite donc ses 2000 syndicats affiliés à se mobiliser pour amener le gouvernement a faire les choix qui s'imposent en matière de soins et de services sociaux aux aîné-es. Au cours des prochaines semaines, ils inviteront la population à rallier la cause par l'entremise d'une déclaration à signer qui sera ensuite acheminée aux décideurs. Les 13 conseils centraux de la CSN dévoileront prochainement des revendications plus précises au niveau régional afin de répondre aux besoins dans leur communauté respective.
À propos
La FP-CSN représente 5000 techniciennes, techniciens et professionnel-les de la santé et des services sociaux. Quant à la FSSS, elle regroupe plus de 110 000 travailleuses et travailleurs de toutes les catégories d'emploi dans ce secteur. Elles sont deux des huit fédérations composant la Confédération des syndicats nationaux. La CSN, ce sont 300 000 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d'activité.
Renseignements : Jean-Pierre Larche, Communications-CSN, 514 605-0757
Source : Confédération des syndicats nationaux
COMMUNIQUÉ POUR DIFFUSION IMMÉDIATE
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