Village des Tanneries - La mobilisation prend de l'ampleur
MONTRÉAL, le 13 sept. 2015 /CNW Telbec/ - Le mouvement pour la sauvegarde des vestiges archéologiques du Village des Tanneries s'accentue. De nombreuses personnes et organismes ont décidé de joindre leur voix à celles déjà coalisées autour du maire de l'arrondissement du Sud-Ouest, Benoit Dorais, et des élus du conseil. Leur but : sauver de la destruction les vestiges de grande qualité découverts lors des travaux de construction de l'échangeur Turcot.
« Déjà les travaux de Turcot ont un impact important sur le quotidien des résidents du Sud-Ouest, il ne faudrait pas qu'en plus ils soient responsables de l'effacement de notre histoire », de dire Benoit Dorais. « C'est une grande découverte qui a été faite et son importance dépasse le Sud-Ouest et la ville de Montréal. Elle éclaire une partie de l'histoire de la Nouvelle-France et du Québec, et retrace les premiers pas de l'occupation du territoire montréalais hors les murs de Ville-Marie puis de son industrialisation. Nous devons nous mobiliser pour que des vestiges aussi significatifs ne disparaissent pas », a expliqué le Maire Dorais.
«Il est navrant de devoir se battre contre le gouvernement du Québec qui est le responsable des travaux de l'échangeur Turcot. Or, c'est lui qui devrait s'assurer de la sauvegarde de notre patrimoine, de sa conservation et de sa protection. Son rôle de protecteur devrait primer sur la construction d'une autoroute. Il est essentiel que le village des Tanneries soit préservé », souligne Phyllis Lambert, directeur fondateur émérite du Centre Canadien d'Architecture.
L'Association canadienne d'archéologie (ACA) n'a d'ailleurs pas hésité à interpeller le maire Denis Coderre pour qu'il intervienne. « Il n'y a aucun site comparable et jamais on ne pourra le recréer une fois détruit. Il fait partie de la mémoire historique d'une ville unique en son genre » a expliqué Christian Gates St-Pierre, président du Comité de défense de l'intérêt public à l'ACA et professeur à l'Université de Montréal. « La consternation atteint aussi les cercles d'archéologues, d'historiens, d'urbanistes, de muséologues et de plusieurs autres professionnels ayant à cœur la conservation et la mise en valeur du patrimoine Montréalais. Cette inquiétude trouve même écho chez nos collègues archéologues du Canada anglais, des États-Unis et d'Europe, tous abasourdis devant la disparition prochaine d'un ensemble patrimonial aussi vaste, rare et précieux » a-t-il ajouté.
« Il faut arrêter la banalisation de notre histoire et penser que quelques artéfacts peuvent compenser la perte de tout un site archéologique comme le Village des Tanneries » s'est exclamé Gilles Proulx, animateur et chroniqueur bien connu. « Ce ne sont pas de simples pierres qui ont été découvertes, ce sont des pierres qui nous parlent. Malheureusement nos dirigeants refusent de les entendre. Ces pierres sont des outils pour comprendre nos racines comme peuple et garder notre mémoire vivante » de noter l'animateur.
Pour sa part, Héritage Montréal n'a pas hésité à écrire au ministre des Transports ainsi qu'à celle de la Culture et des Communications. « Force est de constater que cette découverte réelle dépasse le potentiel théorique évoqué lors des audiences du BAPE sur le projet Turcot. Dans ce contexte, le gouvernement du Québec, conformément à ses lois sur le patrimoine et sur le développement durable ainsi qu'aux chartes et recommandations internationales, de différer et revoir l'aménagement détaillé de ce secteur pour compléter les fouilles, en dégager une analyse préliminaire et identifier les avenues envisageables pour ce site patrimonial » d'écrire Dinu Bumbaru, directeur des politiques à Héritage Montréal.
Tous les membres du Conseil d'arrondissement seront présents à la vigie. « Il est inconcevable qu'après deux mois de fouilles, le MTQ puisse faire disparaître sous des remblais les origines du quartier Saint-Henri », ont martelé Sophie Thiébaut et Craig Sauvé, conseillers de Saint-Henri-La Petite-Bourgogne-Pointe-Saint-Charles. « Nous sommes face au plus vaste chantier archéologique du Québec; nous ne pouvons pas permettre que soit enfoui un tel trésor historique », ont déclaré Anne-Marie Sigouin et Alain Vaillancourt, conseillers du district Saint-Paul-Émard.
Mobilisation
La population est invitée à se joindre au maire Benoit Dorais et aux conseillers Sophie Thiébaut, Craig Sauvé, Anne-Marie Sigouin et Alain Vaillancourt ainsi qu'à Marcel Tessier, historien bien connu du public, pour une vigie à la chandelle, le lundi 14 septembre, à 19 h, au coin des rues Cazelais et Saint-Rémi.
Dinu Bumbaru d'Héritage Montréal, Jean Décarie, urbaniste retraité de la Ville de Montréal, Guy Giasson, président de la Société historique de Saint-Henri, Louise Harel, ex-ministre du gouvernement du Québec, Sœur Madeleine Juneau CND, directrice générale de la Maison Saint-Gabriel, Christian Gates St-Pierre, de l'Association canadienne d'archéologie professeur à l'université de Montréal, et David B. Hanna, géographe urbain professeur à l'UQAM ont confirmé leur présence. Des chandelles seront distribuées sur place.
Rappelons qu'une lettre ouverte de plusieurs signataires a paru, la semaine dernière dans le Journal de Montréal.
SOURCE Ville de Montréal - Arrondissement du Sud-Ouest
Éric Cimon, Conseiller politique du maire Benoit Dorais, (514) 923-5688; Marie Otis, Directrice de cabinet, 514 984-7333
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