Villes sûres et inclusives - De nouveaux projets qui proposeront des stratégies de réduction de la violence urbaine English
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Centre de recherches pour le développement international11 sept, 2013, 11:39 ET
OTTAWA, le 11 sept. 2013 /CNW/ - Des townships de l'Afrique du Sud aux favelas de Rio de Janeiro, en passant par les rues de Mumbai, la violence urbaine fait partie des grands défis de notre époque en matière de développement. Dans ce contexte, 15 nouveaux projets ont été annoncés dans le cadre de Villes sûres et inclusives, une initiative dotée de 11 millions CAD financée par le Centre de recherches pour le développement international (CRDI), organisme canadien, et le Department for International Development (DFID) du Royaume-Uni. Le CRDI et le DFID s'associent à des partenaires de recherche des quatre coins du monde pour relever les liens qui existent entre la violence, les inégalités et la pauvreté dans les centres urbains et pour proposer des stratégies en vue de réduire la violence urbaine.
D'éminents spécialistes des questions de sécurité estiment que des conflits surgiront dans les villes incapables de composer avec leur croissance démographique effrénée. La violence criminelle et la violence organisée, amplifiées dans certains pays par le trafic des stupéfiants, s'insinuent jusque dans la vie politique nationale. Dans certaines villes, les gangs et les milices ont remplacé les autorités publiques, et ce sont eux qui offrent services et protection aux habitants. Mais le tribut à payer est souvent très lourd. La violence sociale et la violence conjugale sont également d'importants problèmes et touchent en particulier les plus vulnérables que sont les femmes, les filles et les jeunes. Une étude de fond commandée par le CRDI a révélé que les répercussions directes de la violence urbaine sur les pauvres sont bien connues. On commence aussi à comprendre les répercussions indirectes de la violence, notamment les déplacements de populations, la perturbation des services sociaux, la baisse de la croissance économique et l'exode des cerveaux, ainsi que les coûts qu'elle engendre, dont l'augmentation des sommes consacrées à l'application de la loi.
D'une durée de cinq ans, l'initiative Villes sûres et inclusives proposera des stratégies et des solutions susceptibles de réduire la violence dans 40 villes d'Afrique subsaharienne, d'Asie et d'Amérique latine. Les bénéficiaires de subvention s'emploieront à cerner les principales lacunes dans les connaissances, à mettre à l'épreuve des stratégies de réduction de la violence urbaine et à déterminer ce qui fonctionne - et ce qui ne fonctionne pas - pour réduire la violence dans les centres urbains.
« En réalité, on en sait bien peu au sujet des liens qui existent entre la violence, les inégalités et la pauvreté, d'expliquer John de Boer, chef du programme Gouvernance, sécurité et justice du CRDI. Non seulement l'initiative Villes sûres et inclusives va-t-elle permettre de documenter ces liens, mais elle aidera aussi à déterminer les stratégies les plus efficaces pour s'attaquer à ces problèmes. »
« La rapidité et l'ampleur de l'urbanisation mondiale sont stupéfiantes, et cela a des implications considérables en ce qui concerne la lutte contre la pauvreté, d'affirmer Iain King, CBE, conseiller supérieur en gouvernance au sein de la Research and Evidence Division du DFID. Il importe que la communauté internationale comprenne mieux la dynamique de l'urbanisation de même que les stratégies qui fonctionnent si l'on veut améliorer le sort des citadins pauvres ».
Une trentaine de chercheurs participant à l'initiative Villes sûres et inclusives prendront part à un atelier de lancement à Ottawa du 10 au 13 septembre en vue d'échanger sur les recherches en cours ayant trait à la violence urbaine. L'atelier n'est pas public, mais les médias pourront s'adresser aux chercheurs à l'occasion du débat d'experts qui aura lieu le 13 septembre 2013. Les journalistes et le grand public pourront participer aux échanges sur Twitter #VillesSûres et sur Facebook.
Pour plus de précisions, rendez-vous à www.crdi.ca/villes et prenez connaissance du document d'information intitulé Le CRDI et le DFID du Royaume-Uni s'unissent pour réduire la violence urbaine.
De la recherche à l'action
Le Centre de recherches pour le développement international (CRDI), organisme canadien, finance des travaux de recherche appliquée dans les pays en développement afin d'y accroître la prospérité et la sécurité et d'y favoriser la démocratie et la primauté du droit, contribuant ainsi à l'action du Canada en matière de développement international. Le CRDI favorise la croissance et le développement et veille à promouvoir la diffusion des connaissances auprès de responsables des politiques, de chercheurs et de collectivités de par le monde. Il en résulte des solutions novatrices et durables, porteuses de changement pour les personnes qui en ont le plus besoin.
Document d'information
Villes sûres et inclusives
Le CRDI et le DFID du Royaume-Uni s'unissent pour réduire la violence urbaine
Quinze équipes de recherche se sont vu octroyer une subvention pluriannuelle allant jusqu'à 500 000 CAD qui leur permettra d'entreprendre des travaux dans quarante villes d'Afrique subsaharienne, d'Asie du Sud et d'Amérique latine. Ensemble, elles s'emploieront à cerner les lacunes existantes au chapitre des connaissances, à tester l'efficacité des stratégies de réduction de la violence urbaine et à proposer des solutions complètes à la violence urbaine, aux inégalités et à la pauvreté en se fondant sur une analyse et une collecte rigoureuses des données recueillies.
Dans le township de Khayelitsha, au Cap, en Afrique du Sud, par exemple, des chercheurs examineront les retombées que l'amélioration des environnements urbains et des espaces publics peut avoir sur la réduction des taux élevés de violence et d'homicides. Au Pakistan, des spécialistes s'intéresseront à la manière dont la perception des rôles sexospécifiques traditionnels peut contribuer à alimenter la violence faite aux femmes chez les jeunes citadins des quartiers ouvriers d'Islamabad, de Rawalpindi et de Karachi, l'une des villes du monde les plus violentes et connaissant la plus forte croissance. À Rio de Janeiro, à Durban et à Mumbai, des chercheurs examineront la façon dont un mauvais aménagement urbain peut contribuer à entraîner des expulsions forcées et des réinstallations massives, qui à leur tour peuvent mener à différentes formes de violence - manifestations, émeutes, actes de pillage, actes d'agression sexuelle, actes criminels - pour l'obtention de services et d'espace.
Aperçu des projets
AFRIQUE
- Des chercheurs sud-africains du Centre for the Study of Violence and Reconciliation (CSVR) s'emploieront à déterminer dans quelle mesure les programmes gouvernementaux de réduction de la pauvreté ont permis de lutter contre la violence à Johannesburg, à Tshwane et au Cap.
- Des chercheurs de l'Université du Cap, en Afrique du Sud, s'emploieront à susciter la participation de collectivités locales en vue d'améliorer les environnements urbains et les espaces publics en rehaussant la qualité des infrastructures, notamment en assurant un meilleur éclairage et un meilleur accès aux toilettes publiques et aux points d'eau. Le projet vise aussi à évaluer les retombées de services tels que des patrouilles de quartier pour les victimes de crimes violents.
- Des chercheurs d'Oxfam Canada, du Southern and Eastern African Regional Centre for Women's Law de la Faculté de droit de l'Université de Harare, et du Musasa Project, une ONG locale luttant pour les droits des femmes, examineront les liens qui existent entre le chômage, la surpopulation des quartiers, le manque de services et la violence faite aux femmes dans six centres urbains du Zimbabwe.
- Au moyen de technologies telles que les systèmes d'information géographique, l'Institute of Statistical, Social and Economic Research de l'Université du Ghana créera une carte de la criminalité et s'intéressera aux liens entre le revenu moyen et les taux de criminalité dans des quartiers donnés de trois villes du Ghana.
- Des chercheurs de l'Université Alassane Ouattara, en Côte d'Ivoire, examineront l'influence que le conflit civil exerce depuis 30 ans sur les tendances nouvelles et émergentes en matière de violence criminelle dans trois villes du pays.
- Le centre de recherche Chaire de dynamique sociale, en République démocratique du Congo, explorera et documentera les causes et les auteurs des actes de violence perpétrés à Kinshasa et à Mbuji-Mayi. La recherche visera principalement à comprendre les dynamiques qui interviennent entre les jeunes, y compris les femmes, les rebelles et les civiles militarisés, au regard de la violence.
ASIE
- En Inde, des chercheurs du Center for Environmental Planning and Technology et de l'Institute for Human Development Funding s'intéresseront aux stratégies que les citadins pauvres mettent en oeuvre pour survivre et aux efforts qu'ils déploient pour que l'on améliore l'aménagement des bidonvilles et des établissements spontanés d'Ahmedabad, de Delhi, de Guwahati et de Patna. Ils évalueront la façon dont l'aménagement des villes en collaboration avec les pauvres peut réduire les tensions sociales et la violence.
- L'Institute of Business Administration du Pakistan cherchera à comprendre la façon dont les rôles sexospécifiques traditionnels sont perçus dans les quartiers urbains pauvres de Karachi et d'Islamabad, et la manière dont cette perception peut contribuer à différentes formes de violence. Faisant fond sur les données probantes qu'ils auront recueillies sur ces deux éléments, les chercheurs proposeront des modifications concrètes que l'on pourrait apporter aux services publics pour réduire la violence faite aux femmes dans les zones urbaines au Pakistan.
- Des travaux de recherche menés par l'International Centre for Ethnic Studies, au Sri Lanka, et le Centre for Development Studies, en Inde, examineront la façon dont les populations déplacées composent avec les risques afférents à l'expulsion, à la nutrition, aux besoins de base des femmes et des enfants, au statut juridique et à la protection dans trois zones urbaines du Sri Lanka et de l'Inde.
AMÉRIQUE LATINE
- Des chercheurs de la Facultad Latinoamericana de Ciencias Sociales, au Costa Rica, examineront les raisons pour lesquelles des collectivités urbaines présentant des conditions d'exclusion sociale similaires affichent des degrés de violence différents. L'étude permettra de comparer six villes de tailles différentes du Costa Rica et du Salvador.
- Le Centro de Estudios en Seguridad Ciudadana de l'Instituto de Asuntos Públicos, au Chili, cherchera à déterminer si la ségrégation urbaine, conjuguée à un manque d'accès aux programmes gouvernementaux, contribue à une intensification de la violence à Bogotá, en Colombie, à Lima, au Pérou, et à Santiago, au Chili.
- Des chercheurs du Laboratorio de Ciencias Sociales, au Venezuela, s'attacheront à comprendre pourquoi Caracas, au Venezuela, constitue une exception à la règle voulant qu'il existe un lien étroit entre les fortes inégalités de revenu et une criminalité élevée. Ils se pencheront en outre sur les rôles que jouent les institutions vénézuéliennes pour ce qui est d'atténuer la violence.
PROJETS TRANSRÉGIONAUX
- Des travaux de recherche dirigés par l'Human Sciences Research Council, en Afrique du Sud, permettront de relever les liens qui existent entre les inégalités, la pauvreté et les crimes violents à Rio de Janeiro, au Brésil, et au Cap, en Afrique du Sud, en mesurant les retombées et le rapport coût-efficacité des interventions concrètes de prévention de la violence. L'objectif : comprendre l'importance de la cohésion sociale et de l'action concertée en tant que stratégies de réduction de la violence urbaine.
- Un projet dirigé par le Tata Institute of Social Sciences, en Inde, l'Université du KwaZulu-Natal, en Afrique du Sud, et l'Instituto de Pesquisa e Planejamento Urbano e Regional, au Brésil, introduira la notion de justice spatiale en vue de réduire les taux de violence à Mumbai, en Inde, à Rio de Janeiro, au Brésil, et à Durban, en Afrique du Sud. Il examinera les stratégies d'adaptation adoptées par les groupes marginalisés - les femmes, les travailleurs du secteur non structuré, les aînés, les migrants et les enfants - pour composer avec la violence, la pauvreté et les inégalités.
- L'Instituto Promundo, au Brésil, entreprendra des travaux de recherche à Rio de Janeiro, au Brésil, et à Maputo, au Mozambique, en vue de comprendre les raisons pour lesquelles les hommes sont deux fois plus souvent auteurs ou victimes d'homicides et d'autres crimes violents que les femmes. Il tentera aussi de déterminer la façon dont les inégalités entre les sexes contribuent à la forte criminalité reliée aux gangs
SOURCE : Centre de recherches pour le développement international
Isabelle Bourgeault-Tassé
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