Violence dans les centres jeunesse - La F4S-CSQ confirme la situation
difficile vécue par les éducatrices et éducateurs
MONTRÉAL, le 26 mars /CNW Telbec/ - Réagissant à l'étude dévoilée aujourd'hui sur les ondes de Radio-Canada démontrant que les éducatrices et les éducateurs travaillant dans les centres jeunesse sont régulièrement victimes de violence, la Fédération des syndicats de la santé et des services sociaux (F4S-CSQ) confirme la situation en précisant que la violence verbale et physique est un phénomène quotidien pour ces travailleuses et travailleurs.
M. René Beauséjour, président de la F4S-CSQ, affiliée à la Centrale des syndicats du Québec, rappelle que son organisation syndicale regroupe des éducatrices et éducateurs œuvrant en centre jeunesse.
"Une enquête menée en octobre 2008 auprès de nos membres nous avait révélé que c'est sur une base quotidienne que ces travailleuses et travailleurs doivent faire face à des manifestations de violence de la part des jeunes auprès desquels ils interviennent. Il est bien sûr question de violence verbale, mais ça ne s'arrête malheureusement pas là. Il y a aussi des cas de violence physique qui surviennent et qui peuvent être d'une grave intensité à l'occasion", dénonce M. Beauséjour.
Bousculades, coups de pieds et coups de poing
Éducateur spécialisé au Centre jeunesse Gaspésie/Les Îles depuis près de vingt ans et président du Syndicat du personnel de réadaptation de cet établissement, Serge Curadeau est bien placé pour témoigner de ce qui se passe entre les murs de ces institutions.
"Outre le fait de devoir subir les cris à répétition à notre endroit, nous devons travailler en endurant une véritable violence psychologique qui s'exprime par des menaces et des insultes de toutes sortes. Malheureusement, il arrive que ça va beaucoup plus loin, c'est-à-dire jusqu'aux agressions physiques à commencer par les simples bousculades jusqu'aux coups de pied, coups de poing et morsures. C'est ce que je vis depuis vingt ans et je continue à le vivre", raconte M. Curadeau.
Deux gardiens de nuit agressés
M. Curadeau va beaucoup plus loin et raconte une sauvage agression dont ont été victimes deux membres de son syndicat.
"Il s'agit de deux gardiens de nuit qui ont été attaqués par un jeune. L'un des deux a été blessé légèrement puis enfermé. Il est aujourd'hui à la retraite et il en garde un pénible souvenir. L'autre gardien fut blessé beaucoup plus gravement ayant subi une fracture du crâne, une commotion cérébrale et de nombreuses ecchymoses. Il est d'ailleurs toujours en arrêt de travail", rapporte le président du syndicat.
M. Serge Curadeau précise que les deux gardiens ont conservé des séquelles psychologiques graves à la suite de cet événement.
"L'un comme l'autre vit maintenant dans la peur, dans la méfiance et craint de se retrouver dans des endroits publics. À des degrés divers, ces personnes sont aux prises avec un syndrome de choc post-traumatique", mentionne M. Curadeau.
Des employeurs frileux
Pour sa part, le président de la F4S-CSQ, M. René Beauséjour, déplore l'attitude habituelle des employeurs dans de telles situations.
"Les employeurs hésitent à reconnaître que cette forme de violence puisse affecter l'employé et la plupart du temps, leur réaction est de dire que cela "fait partie de la job". Ils considèrent que l'employé doit être en mesure de faire face à cette violence par sa formation", explique M. Beauséjour.
Une politique contre la violence inappliquée
Le président de la F4S-CSQ conclut en reconnaissant que la plupart des employeurs ont adopté une politique contre la violence et le harcèlement, mais malheureusement, il est plutôt rare que de telles politiques soient réellement mises en application.
"Les employeurs n'assurent pas pour autant un suivi aux incidents violents. Ils préfèrent banaliser les situations de violence ou attendre qu'un événement plus grave survienne avant de passer aux actes", termine M. René Beauséjour.
Renseignements: Claude Girard, Agent d'information CSQ, Tél. cell.: (514) 237-4432
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