Vives inquiétudes au sujet du projet de loi sur la législation en matière d'alcool : Un exercice inachevé qui commande plus de leadership en matière de responsabilité et de sécurité selon Éduc'alcool
MONTRÉAL, le 25 avril 2012 /CNW Telbec/ - Éduc'alcool exprime de vives inquiétudes à l'égard du projet de loi no 68 modifiant la Loi sur les permis d'alcool déposé hier par le ministre de la Sécurité publique, M. Robert Dutil. L'introduction trop hésitante de la formation sur la vente et le service d'alcool qui est différée à une réglementation à venir de même que la suppression de l'exigence de la présence des parents avec des mineurs sur des terrasses des bars interpellent tout particulièrement l'organisme.
« On s'attendait sincèrement à un projet de loi à la colonne plus solide. Dans sa forme actuelle, on enlève au moins une vertèbre alors qu'une autre est beaucoup trop molle », résume le directeur général d'Éduc'alcool, M. Hubert Sacy qui ne peut dissimuler sa déception. Ce dernier insiste sur la nécessité que les consultations parlementaires entourant le projet mènent à la correction de ce qu'il appelle une « œuvre inachevée » qui génèrerait dans sa forme actuelle des reculs en matière de sécurité.
ACCÈS AUX TERRASSES POUR LES MINEURS SANS LA PRÉSENCE PARENTALE
« Si la modification prolongeant les heures de tolérance des mineurs sur une terrasse peut être compréhensible, celle qui soustrait les enfants de la surveillance et du contrôle parental est particulièrement inquiétante », explique Hubert Sacy. En clair, cette mesure permettrait à des jeunes de se trouver sur une terrasse jusqu'à 23 heures, à partir du moment où l'un d'eux vient de célébrer son dix-huitième anniversaire.
Pour Éduc'alcool, cette mesure augmenterait sensiblement les risques d'une banalisation de la consommation d'alcool chez les jeunes et pourrait saper une partie du travail d'éducation réalisé par l'organisme depuis des années. On cherche toujours à comprendre à quel problème répond cette disposition et l'intérêt de qui sert-elle. « Nous ne croyons pas que ce soit là l'intention du Ministre, aussi sommes-nous confiants de le voir corriger rapidement cette erreur », a-t-il ajouté.
L'INTRODUCTION TROP AMBIGUE DE LA FORMATION SUR LE SERVICE D'ALCOOL
Reconnue comme l'un des moyens les plus efficaces d'enrayer la conduite avec les facultés affaiblies et dispensée d'ailleurs dans la presque totalité des pays occidentaux, l'obligation de suivre des cours de formation par tout le personnel qui sert de l'alcool est essentielle. La mesure est malheureusement introduite avec une ambiguïté et un manque de transparence incompréhensibles.
Hubert Sacy souligne que « le projet de loi est très pointu sur bien des détails mineurs et secondaires, mais préserve un flou inquiétant sur l'obligation de la formation en renvoyant à un règlement qui sera défini ultérieurement, derrière des portes closes. » À la différence des articles d'un projet de loi qui sont débattus publiquement en commission parlementaire, le règlement pourrait faire l'objet de toutes les pressions en privé, menant à une dilution de la portée de la formation. « Le cours existe depuis 12 ans. Il s'intitule « Action Service » et est dispensé par Éduc'alcool et l'Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec sur une base volontaire. Tout ce qui reste à faire est de le rendre obligatoire », a-t-il poursuivi.
Éduc'alcool reconnaît d'autre part la cohérence de deux autres nouveautés du projet de loi qui favorisent la modération et l'éducation, c'est-à-dire la possibilité de quitter un établissement avec une bouteille entamée et de permettre l'usage de boissons alcooliques à des fins pédagogiques.
« Les gens inquiets du projet de loi peuvent compter sur notre intention de faire valoir ces points de manière aussi constructive que vigoureuse à l'occasion des consultations particulières sur le projet de loi », a conclu M. Sacy qui se dit néanmoins confiant que le ministre Dutil fera preuve du leadership nécessaire pour que son projet le Loi ait une véritable portée et, surtout, ne génère aucun recul pour la prévention des problèmes liés à l'alcool.
Source : Éduc'alcool
Renseignements :
Rosalie Bergeron
581 982-5539
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