Vous sentez-vous en sécurité à Montréal ? « Les Montréalais se sentent moins en sécurité qu'il y a dix ans » - Yves Francoeur
MONTRÉAL, le 21 sept. 2013 /CNW Telbec/ - La Fraternité des policiers et policières de Montréal a rendu publics les résultats d'un sondage sur le sentiment de sécurité des Montréalais. « Les Montréalais se sentent moins en sécurité aujourd'hui qu'il y a dix ans. C'est préoccupant » constate Yves Francoeur, président de la Fraternité.
Les résultats confirment que la sécurité publique est un enjeu prioritaire pour les Montréalais et les Montréalaises. « La sécurité publique se classe au 2e rang (31%) des priorités et c'est une composante essentielle de leur qualité de vie » rappelle Yves Francoeur. « Les candidats à la mairie doivent prendre cet état de fait en considération, sinon les promesses pour retenir les jeunes familles à Montréal sont vouées à l'échec » ajoute-t-il. Notons que la sécurité publique est au premier rang des priorités dans treize arrondissements et villes liées : Montréal-Nord, Anjou, St-Léonard, Lachine, LaSalle, Côte-des-Neiges/Notre-Dame-de-Grâce, Côte-St-Luc, Hampstead, Kirkland, Montréal-Est, Montréal-Ouest, Mont-Royal et Ste-Anne-de-Bellevue.
« Si la qualité de vie des Montréalais est au cœur des préoccupations des candidats, ils doivent démontrer qu'ils comprennent l'importance de la sécurité publique aux yeux des Montréalais et des Montréalaises.»
L'étude révèle également que 69% des Montréalais considèrent qu'il y a des endroits où ils ne se sentent pas en sécurité à Montréal. Cette proportion est plus élevée chez les 18-24 ans (80%) ainsi que chez les 25-34 ans (74%) qui sont plus nombreux à affirmer qu'il y a des endroits où ils ne se sentent pas en sécurité. « Sur ce plan, le sentiment de sécurité est moins bon chez les plus jeunes, qui feront les jeunes familles de demain » soutient le président de la Fraternité. Un taux de 80 % est atteint pour les arrondissements d'Ahuntsic-Cartierville et Lachine.
Plus du tiers des Montréalais (37%) croient que la ville est moins sécuritaire qu'il y a dix ans. Ce taux atteint 57% dans les arrondissements de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles et de Montréal-Est, 51% à LaSalle et 49% à St-Léonard et à l'Île-Bizard-Ste-Geneviève. « Les candidats doivent parler de sécurité publique à ces Montréalais » ajoute-t-il.
La grande disparité du sentiment de sécurité entre les arrondissements est très préoccupante selon le président de la Fraternité des policiers. « On ne peut pas négliger un tel enjeu. Les candidats doivent dévoiler leurs engagements sur cette question qui est au cœur des préoccupations des Montréalais et des Montréalaises» affirme monsieur Francoeur.
Sans grande surprise, ce sont les gangs de rues et les groupes criminalisés (72 %) qui constituent aux yeux des Montréalais la principale menace à la sécurité publique. « Avec ces chiffres, ce n'est pas le temps de couper dans les unités spécialisées qui œuvrent à intervenir dans ces milieux criminalisés complexes » souligne le président de la Fraternité.
Satisfaits des policiers qui font un travail pas ordinaire
Yves Francoeur est par ailleurs heureux de l'appréciation du travail des policiers à Montréal. « Malgré tout ce que certains ont pu dire, les Montréalais savent faire la part des choses et 3 sur 4 sont satisfaits de notre travail ». De plus, 84 % des Montréalais considèrent que les policiers font un travail difficile. « Les policiers ne sont pas des travailleurs comme les autres et ce point de vue est compris par les Montréalais. Les candidats doivent aussi comprendre qu'être policier à Montréal n'a rien d'ordinaire ou de facile» ajoute-t-il.
Le sentiment de sécurité se construit sur la présence quotidienne des milliers de policiers et policières de première ligne au service direct de la population. « Être policier à Montréal n'est pas facile. C'est une tâche toujours complexe, intense et parfois dangereuse» souligne Yves Francoeur.
Des investissements en sécurité publique
Il faut savoir que tant per capita que par kilomètre carré, les investissements de Montréal en matière de police sont clairement inférieurs à ceux de Toronto et Vancouver.
« En 2013, à Toronto, pour la police, c'est 389$ per capita, à Vancouver c'est 385$ per capita tandis qu'à Montréal, c'est seulement 355$ per capita. Toujours en 2013, Toronto investit 1,6 M$ par km carré pour sa police, Vancouver 2 M$ par km/carré tandis qu'à Montréal, c'est seulement 1,3 M$ par km carré » souligne le président de la Fraternité.
Yves Francoeur constate par ailleurs que 64% des Montréalais considèrent nécessaire d'investir en sécurité publique et 64% pensent que le gouvernement du Québec devrait investir directement à Montréal en sécurité publique, ce qu'il ne fait pas actuellement.
« Nous avons un problème d'équité fiscale au Québec en matière de sécurité publique. Si Montréal était traitée comme les villes qui reçoivent des services de base de la SQ, on recevrait annuellement plus de 200 M$ du gouvernement du Québec. D'ailleurs, 58% des Montréalais pensent que, puisque le gouvernement du Québec finance les services de base dans les Villes couvertes par la SQ, Montréal devrait aussi recevoir un financement » explique Yves Francoeur.
Des balises, pas d'ingérence
Au cours de la dernière année, notamment avec le cas de la pression exercée par l'ancien directeur général pour que les policiers donnent plus de contraventions, on a pu constater une certaine ingérence dans la gestion quotidienne. À ce sujet, 60% des répondants pensent que les élus et la direction générale de la Ville devraient se limiter à établir les grandes orientations et laisser la gestion quotidienne du service au SPVM. De plus, 65% des Montréalais pensent que la commission de la sécurité publique devrait avoir un pouvoir de surveillance à l'égard des interventions de la direction générale de la Ville dans la gestion du SPVM. « Nous avons dénoncé l'ingérence. La population est d'accord avec nous. J'invite maintenant les futurs élus à s'assurer que de telles ingérences ne se reproduisent plus » demande Yves Francoeur.
« La sécurité publique est un dossier trop important aux yeux des Montréalais et Montréalaises pour être absent de la campagne électorale. Je demande aux candidats d'intervenir rapidement et de façon claire sur cet enjeu prioritaire pour les Montréalais » de conclure le président de la Fraternité des policiers de Montréal.
Le sondage a été réalisé par Léger du 13 juin au 1er juillet 2013 auprès de 3 264 répondants résidants de l'île de Montréal via un échantillon hybride téléphonique et panel web.
Un échantillon probabiliste de cette taille comporte une marge d'erreur maximale de +/- 1,72 % dans un intervalle de confiance de 95 % (19 fois sur 20).
Les données finales ont été pondérées à l'aide des données du recensement de 2011 (source : Statistique Canada) selon l'âge, le sexe, le degré de scolarité, la langue maternelle et l'arrondissement ou la municipalité de résidence, de façon à garantir un échantillon représentatif de la population de l'île de Montréal.
SOURCE : Fraternité des policiers et policières de Montréal
Martin Desrochers
Directeur des communications et de la recherche
Fraternité des policiers et policières de Montréal
514 527-4161 #235
Cell : 514 913-0708
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