Les Cris contestent le geste de Strateco visant à contourner le processus relatif aux traités English
NEMASKA, QC, le 18 janv. 2013 /CNW/ - Ressources Strateco a annoncé hier qu'elle avait entamé des procédures judiciaires pour forcer le ministère de l'Environnement du Québec à prendre une décision concernant l'autorisation à l'égard du projet d'exploration avancée de la mine d'uranium Matoush. Les procédures visent aussi à annuler l'une des conditions recommandées par le COMEX - la commission d'évaluation environnementale conjointe Cris-Québec établie aux termes du traité de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois (CBJNQ) - selon laquelle Strateco doit démontrer l'acceptabilité sociale de son projet au moyen d'un accord écrit avec la Nation crie de Mistissini.
La Nation crie d'Eeyou Istchee a toujours affirmé son opposition à l'extraction d'uranium sous toutes ses formes sur le territoire Eeyou Istchee Baie-James. Au mois d'août 2012, la Nation crie a décrété un moratoire permanent sur l'uranium, soit l'exploration, l'extraction, le broyage et l'enfouissement des déchets d'uranium, dans Eeyou Istchee. Les risques pour l'environnement et la santé humaine résultant de l'extraction de l'uranium et de la gestion des déchets sont d'une échelle et d'une durée uniques, et ils représentent un fardeau pour les générations futures que la Nation crie n'est pas prête à assumer.
« La Nation crie est favorable au développement durable et équitable sur le plan environnemental et social dans notre territoire, y compris l'exploitation minière », a déclaré le Grand Chef Matthew Coon Come. « Parallèlement, le Québec reconnait depuis longtemps l'importance de l'acceptabilité sociale des projets de développement proposés dans Eeyou Istchee, ce qui a été réaffirmé en 2002 avec la signature de la Paix des Braves. La recommandation du COMEX au sujet du projet Matoush reflète tout à fait ce principe fondamental. »
« En entamant ces procédures judiciaires, Strateco cherche à contourner les droits issus de traités de la Nation crie, notamment le processus d'évaluation des impacts environnementaux et sociaux découlant de la CBJNQ, et à forcer une décision qui lui est favorable, a déclaré le Grand Chef Coon Come. La société Strateco se trompe quand elle affirme que les autorisations fédérales qu'elle a obtenues à ce jour lui donnent droit à une autorisation du ministère québécois de l'Environnement. Les autorisations fédérales ne peuvent nullement déterminer si l'extraction de l'uranium et la gestion des déchets sont acceptables pour la Nation crie et le Québec. »
La position de la Nation crie sur l'extraction d'uranium est largement répandue au Québec. En effet, la Nation crie et plus de 300 municipalités ont manifesté leur vive opposition à l'extraction d'uranium. « Il est urgent d'avoir une étude indépendante et étendue de l'industrie de l'uranium, d'ajouter le Grand Chef Coon Come. Nous sommes convaincus que lorsque les Québécois prendront connaissance des faits réels sur l'extraction de l'uranium et la gestion des déchets, ils appuieront notre moratoire. La Nation crie prendra toutes les mesures nécessaires pour protéger notre santé, notre environnement et nos droits issus de traités, et elle a l'intention de participer aux procédures judiciaires que la Strateco a entamées. »
SOURCE : Grand Conseil des Cris (Eeyou Istchee)
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