MONTRÉAL, le 18 févr. 2025 /CNW/ - La précarité étudiante atteint des sommets inquiétants, et la situation continue de se détériorer. Les résultats d'un sondage Léger mené pour la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et l'Union étudiante du Québec (UEQ) le confirment : 40% des personnes étudiantes ont vécu de l'insécurité alimentaire dans la dernière année.
Depuis la rentrée d'automne, la FECQ et l'UEQ mènent la campagne Renversons le poids de la précarité, qui réclame trois mesures concrètes : la rémunération des stages, l'amélioration de l'Aide financière aux études (AFE) et la lutte contre l'insécurité alimentaire. Les résultats du sondage Léger soulignent l'urgence d'agir dans le sens de cette campagne : 46% des personnes étudiantes qui bénéficient de l'AFE souffrent d'insécurité alimentaire et 68% des personnes étudiantes qui utilisent une forme d'aide alimentaire sont des bénéficiaires de l'AFE. Cette réalité montre les failles de l'AFE et les conséquences de son inefficacité. Un programme censé garantir un minimum vital ne devrait pas laisser près d'une personne étudiante bénéficiaire sur deux dans une telle situation de précarité. Des mesures immédiates sont nécessaires.
D'ailleurs, l'insécurité alimentaire ne se limite pas à la faim : elle a des impacts bien plus larges. Le sondage Léger révèle que 26% des personnes étudiantes en ressentent les effets sur leur santé physique, 25% sur leur santé mentale et 23% sur leur réussite académique. Ces effets ne font qu'aggraver une précarité déjà bien ancrée, alors que les personnes étudiantes ne devraient pas avoir à choisir entre se nourrir et réussir leurs études.
Des aides alimentaires essentielles, mais insuffisantes sans financement
Face à l'ampleur de la crise, 19% des personnes étudiantes ont dû recourir à une aide alimentaire, tandis que 20% ont renoncé à en chercher, faute d'accessibilité ou par crainte de la stigmatisation. Les services alimentaires sur campus sont les plus utilisés (17% des personnes étudiantes), bien qu'ils ne soient pas présents dans tous les établissements et fonctionnent sans aucun soutien gouvernemental.
90% des personnes étudiantes considèrent qu'il est essentiel que les cégeps et les universités offrent de l'aide alimentaire, une preuve claire que ces aides ne sont pas seulement nécessaires, mais largement attendues. Malgré cette reconnaissance, elles reposent souvent sur les associations étudiantes, qui ont des moyens limités. Alors que la demande explose, ces ressources s'épuisent : les aides alimentaires se vident en quelques heures, les files s'allongent et le soutien devient insuffisant.
Pendant ce temps, la ministre Déry coupe…
Alors qu'on peut constater que les personnes étudiantes peinent déjà à couvrir leurs besoins essentiels, la ministre de l'Enseignement supérieur, Pascale Déry, a choisi d'aggraver leur situation en mettant récemment fin aux bourses Perspective Québec. Cette coupure représente un recul majeur, menaçant l'accessibilité aux études : en 2022, 11% des personnes étudiantes universitaires ayant bénéficié de cette aide affirment qu'elles n'auraient pas pu poursuivre leurs études sans elle. En retirant 250 M$, la ministre plonge des milliers d'entre elles dans une précarité encore plus grande et en pousse plusieurs vers l'abandon scolaire.
Plutôt que d'abandonner les personnes étudiantes à leur sort, la ministre Déry doit prendre ses responsabilités et agir sans tarder. La FECQ et l'UEQ demandent :
1. Le réinvestissement annuel des bourses Perspective Québec. Ces fonds doivent être redistribués de manière à alléger la précarité financière étudiante.
2. Une lutte accrue contre l'insécurité alimentaire, avec deux mesures essentielles :
● Une révision du calcul des dépenses admises de l'AFE, afin qu'il reflète mieux la réalité des coûts alimentaires des personnes étudiantes et leur permette de couvrir leurs besoins de base sans devoir cumuler emploi et études de manière excessive.
● La mise en place d'un programme de subvention annuel de 850 000 $ pour financer et pérenniser les aides alimentaires sur les campus, afin que chaque établissement d'enseignement supérieur puisse offrir des solutions accessibles et adéquates à ses personnes étudiantes en situation d'insécurité alimentaire.
Citations :
« Le gouvernement coupe des centaines de millions de dollars en aide financière pendant que des centaines de milliers de personnes étudiantes peinent déjà à se nourrir. On parle de personnes étudiantes qui sautent des repas ou qui dépendent d'aides alimentaires pour survivre. Si rien n'est fait, cette crise ne fera qu'empirer. La ministre Déry doit arrêter de nous tourner le dos, il est urgent d'agir contre la précarité financière étudiante », dénonce Antoine Dervieux, président de la FECQ.
« À un moment où la ministre Déry abolit des programmes de bourses, les données de notre enquête sont sans équivoque : les besoins de base des personnes étudiantes ne sont pas comblés. Elles ont faim. Il est nécessaire d'augmenter les dépenses admises de l'aide financière aux études pour que l'aide consentie réponde aux besoins réels de la population étudiante », ajoute Étienne Paré, président de l'UEQ.
Lien du sondage : L'insécurité alimentaire en milieu d'enseignement supérieur
La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) représente plus de 70 000 membres provenant de 28 établissements collégiaux répartis sur tout le territoire québécois. Depuis près de 35 ans, elle contribue à l'amélioration des conditions de vie et d'études de la population étudiante collégiale québécoise en étant la seule organisation à représenter exclusivement leurs intérêts.
L'Union étudiante du Québec (UEQ) a pour mission de défendre les droits et intérêts de la communauté étudiante, de ses associations membres et de leurs membres, en promouvant, protégeant et améliorant la condition étudiante et la condition des communautés locales et internationales. Elle compte plus de 110 000 membres universitaires à travers le Québec.
SOURCE Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ)
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INFORMATIONS : Jacob Parisée, attaché de presse et vice-président, FECQ, (514) 554-0576, [email protected]; Alexandre Ducharme, attaché politique, UEQ, 514-497-2602, [email protected]
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