QUÉBEC, le 25 mars 2025 /CNW/ - Dans un contexte où l'enseignement supérieur a cruellement besoin d'un changement de cap, le budget 2025-2026 arrive avec une rame cassée. Avec une hausse des dépenses d'à peine plus de 2%, bien en deçà des augmentations des dernières années, la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) déplore un manque flagrant d'ambition. Et pourtant, les besoins sont urgents : des infrastructures qui tombent presque en ruine, des cégeps de région en difficulté, et une population étudiante de plus en plus précaire.
Infrastructures collégiales
Aujourd'hui marquait le dépôt du premier budget caquiste depuis la publication, en mai dernier, du rapport accablant du VGQ sur l'état du parc immobilier des cégeps. La FECQ s'attendait à une réponse forte, mais déplore un sérieux manque de vision du gouvernement. Le budget alloué au maintien du parc stagne, et les sommes destinées à résorber le déficit de maintien d'actif pour 2025-2026 -- soit 70 M$ -- restent bien en deçà des besoins. Rappelons que l'an dernier, le déficit de maintien d'actif était estimé à 764 M$, sans qu'aucune mise à jour ne soit proposée cette année pour évaluer l'état réel des bâtiments.
Au-delà de la vétusté, le réseau collégial est aussi confronté à un manque criant d'espace pour accueillir la hausse des effectifs. À la rentrée 2024, par exemple, le Collège Montmorency a dû refuser l'admission de plus de 1 000 personnes étudiantes. La FECQ salue néanmoins l'ajout de près de 100 M$ sur deux ans pour bonifier le parc immobilier, qui est un pas dans la bonne direction, mais encore loin de suffire à répondre à l'ampleur des besoins.
Vitalité des cégeps de région
Dans un budget qui prétend miser sur l'innovation et anticiper les risques liés aux tensions tarifaires avec les États-Unis, l'absence de mesures pour soutenir les cégeps en région est pour le moins décevante. Ces établissements jouent pourtant un rôle central dans le développement économique et social de plusieurs régions du Québec. Or, sans mesures concrètes pour contrer la baisse des effectifs étudiants, celle-ci ne fera que s'accentuer, fragilisant l'offre de formation et limitant l'impact positif de ces cégeps sur leur milieu.
Plus spécifiquement, la FECQ déplore qu'aucune bonification n'ait été prévue pour le programme de bourses Parcours, qui vise à encourager la mobilité interrégionale, alors que certains établissements peinent à répondre à plus du tiers des demandes, faute de ressources suffisantes. Alors que plusieurs cégeps urbains font face à un contexte de surpopulation, il aurait été judicieux de bonifier ce programme afin d'inciter davantage de personnes étudiantes à réaliser leur parcours collégial en région.
Précarité financière étudiante
Depuis la rentrée 2024, la FECQ et plus de 200 000 personnes étudiantes demandent à la CAQ de renverser le poids de la précarité. Dans ce budget, un seul signal a été entendu : une indexation de l'aide financière aux études d'une valeur de 225 M$ sur cinq ans. Un pas dans la bonne direction, certes, mais insuffisant à lui seul pour répondre à l'ampleur des besoins.
Alors que le gouvernement met fin aux bourses Perspective -- une coupe de 250 M$ -- la FECQ s'attendait à ce que ces sommes soient réinvesties là où les besoins sont les plus criants, à commencer par la rémunération des stages. Or, aucune mesure n'a été annoncée. Et pendant que 40 % de la population étudiante vit de l'insécurité alimentaire, pas un seul dollar n'a été prévu pour le réseau postsecondaire à ce chapitre, alors que la FECQ réclamait pourtant moins d'un million par année. En refusant d'agir sur les enjeux les plus criants, le gouvernement tourne le dos à une génération qui, pourtant, continue de se mobiliser pour son avenir.
Citation :
« Le rapport de la VGQ sonnait l'alarme incendie. La CAQ, elle, arrive avec un verre d'eau tiède. Aucune hausse pour le maintien du parc, aucune mise à jour de l'état des infrastructures : ce n'est pas un plan d'action, c'est un plan de table. Et comme si ça ne suffisait pas, après avoir sabré 250 M$ dans les bourses Perspective, le gouvernement n'a même pas cru bon de rémunérer les stages ni de proposer des mesures contre l'insécurité alimentaire. La FECQ accueille néanmoins favorablement l'indexation de l'aide financière aux études pour une valeur de 225 M$ sur cinq ans. », mentionne Antoine Dervieux, président de la FECQ
À PROPOS
La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) représente près de 70 000 personnes étudiantes provenant de 28 établissements collégiaux répartis sur tout le territoire québécois. Depuis plus de 35 ans, elle contribue à l'amélioration des conditions de vie et d'études de la population étudiante collégiale québécoise en étant la seule organisation à représenter exclusivement leurs intérêts.
SOURCE Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ)
INFORMATIONS: Jacob Parisée, attaché de presse, vice-président, (514) 554-0576, [email protected]
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