Âgé de moins de 50 ans? Un duo silencieux pourrait gonfler vos risques d'AVC
Les AVC silencieux ou latents chez les jeunes adultes atteints d'un premier AVC sont associés à des AVC récurrents.
QUÉBEC, le 8 juin /CNW Telbec/ - Le jeune âge ne vous prémunit pas nécessairement contre les accidents vasculaires cérébraux (AVC). Vous pouvez vous sentir en pleine forme, avoir 18 ans ou la cinquantaine et vous pourriez être plus vulnérable que vous ne le pensez. Ça pourrait dépendre du rôle joué par les facteurs de risque silencieux associés aux AVC.
Désormais, grâce aux travaux de recherche provenant de l'Hôpital Notre-Dame, située à Montréal, deux de ces facteurs silencieux, la leucoaraïose et les infarctus cérébraux silencieux, ne passent plus inaperçus.
Le chercheur principal, Dr Alexandre Poppe, suggère que les patients âgés de 18 à 50 ans qui se présentent en proie à un AVC devraient subir un IRM (imagerie par résonnance magnétique) cérébral afin d'identifier s'ils ont subi des AVC silencieux, dans un effort destiné à prévenir les dommages supplémentaires.
Les infarctus cérébraux silencieux (ICS) sont de petits AVC que l'on peut observer par l'imagerie cérébrale, mais qui sont asymptomatiques; même si le patient est entièrement inconscient de leur occurrence, ça ne signifie pas qu'ils ne causent pas de dommages.
La recherche nous indique que ces problèmes de santé sont communs chez les adultes plus âgés ayant subi un AVC ischémique aigu et prédisent les AVC récurrents ainsi que le déclin cognitif. Leur présence peut aider les neurologues à évaluer le risque de maladie éventuelle reliée aux AVC et insister sur la prévention. Maintenant, avec cette étude de calibre mondial, Dr Poppe a choisi de délaisser les patients âgés pour un groupe d'âge plus jeune et moins bien étudié : les 18 à 50 ans.
Dr Poppe et ses co-chercheurs ont étudié 168 patients d'AVC au sein de ce groupe d'âge plus précoce. Tous ces patients avaient subi un IRM après leur premier AVC. Ils ont été suivis pendant en moyenne 27 mois. Pendant ce temps, des AVC récurrents sont survenus chez 11 pour cent d'entre eux.
Ceux chez qui on a identifié des AVC silencieux ou récurrents lors de l'IRM avaient trois fois plus de risque de subir un AVC récurrent que les patients n'ayant pas ces lésions latentes.
"Cette étude démontre que de jeunes patients qui se présentent avec un premier AVC peuvent déjà afficher des signes de dommages préexistants au cerveau", dit Dr Poppe. "Nous devons porter une attention particulière à ces personnes, parce qu'elles courent de plus grands risques de subir un nouvel AVC et les efforts de prévention doivent être beaucoup plus importants."
"Tous les jeunes atteints d'un AVC devraient subir une tomographie, préférablement avec l'IRM", dit Dr Poppe. "Une tomographie CT seule souvent ne suffit pas à déceler les modifications du cerveau provoquées par des infarctus latents, tandis que l'IRM peut même en donner l'âge. Il est possible de savoir si elles sont survenues avant l'AVC."
Ensuite, Dr Poppe prévoit déterminer si l'emplacement, la taille et le nombre de lésions silencieuses ont un impact non seulement sur l'AVC en cours mais aussi sur le déclin cognitif.
"Bien que l'IRM soit utile chez les jeunes patients ayant déjà subi un AVC, il est trop tôt à cette étape-ci pour recommander le dépistage chez tous les 18 à 50 ans ayant des antécédents familiaux d'AVC", dit-il.
"Le nombre d'AVC chez les jeunes est sous-évalué", selon le porte-parole du Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires, Dr Antoine Hakim. "Dix pour cent des patients d'AVC ont moins de 50 ans."
Il fait remarquer que parce que les facteurs de risque sont en croissance chez tous les groupes, il devient spécialement important pour les jeunes adultes de contrôler leurs facteurs de risque associés aux AVC.
"Les personnes plus jeunes peuvent devenir plus vulnérables aux AVC en raison du plus grand nombre de Canadiens et de Canadiennes qui ont une alimentation et des habitudes de vie malsaines", dit Dr Hakim. "Cette situation peut accélérer l'impact des facteurs de risque, spécialement de l'hypertension artérielle et les faire converger au point de menacer les progrès accomplis en traitement des maladies du cœur et des AVC au cours des 50 dernières années."
Le récent Bulletin de santé de la Fondation des maladies du cœur signale que les jeunes débutent leur vie adulte avec de multiples facteurs de risque associés aux maladies du cœur et aux AVC. "Au cours des 15 dernières années, le Canada a assisté à une augmentation significative du surpoids, de l'obésité et du diabète de type 2", selon la porte-parole de la Fondation des maladies du cœur, Dre Louise-Hélène Lebrun. "Plus de 250 000 jeunes Canadiens et Canadiennes dans la vingtaine et la trentaine font de l'hypertension artérielle, le principal facteur de risque relié aux AVC."
Dre Lebrun recommande aux adultes de tout âge de porter une attention aux facteurs de risque associés aux AVC, notamment l'hypertension artérielle, le diabète, le tabagisme, l'obésité, l'hypercholestérolémie, la sédentarité, le stress et la consommation excessive d'alcool.
Les Canadiens et les Canadiennes peuvent découvrir leurs facteurs de risque de maladies du cœur et d'AVC en visitant le site Web de la Fondation des maladies du cœur (fmcoeur.ca) et en faisant Mon évaluation de risque cardiovasculaire(MC), un profil de risque personnalisé et un plan d'action sur mesure afin de vivre sainement, qui comprend des conseils, des outils et des recettes.
Les travaux de Dr Poppe ont été présentés dans le cadre du Congrès canadien de l'AVC 2010, organisé conjointement par le Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires, le Canadian Stroke Consortium et la Fondation des maladies du cœur.
Les déclarations et les conclusions des auteurs des études sont uniquement celles des auteurs et ne reflètent pas nécessairement la position ou les politiques de la Fondation ou du RCCAC. La Fondation des maladies du cœur du Canada et le réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires ne font aucune représentation ni ne garantissent leur exactitude et leur fiabilité.
Le Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires (canadianstrokenetwork.ca) regroupe plus de 100 des meilleurs chercheurs et cliniciens de 24 universités qui collaborent sur divers aspects des AVC. Le Réseau, dont les bureaux se trouvent à l'Université d'Ottawa, comprend aussi des partenaires de l'industrie, du secteur bénévole et des gouvernements provinciaux et fédéral. Le Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires, un des Centres nationaux d'excellence du Canada, s'efforce de réduire l'impact physique, social et économique des AVC sur la vie des Canadiens et des Canadiennes ainsi que sur l'ensemble de la société.
Organisme bénévole en santé, la Fondation des maladies du cœur (fmcoeur.ca) vise à éliminer les maladies du cœur et les AVC et à réduire leur impact par le développement de la recherche et de son utilisation, la promotion des modes de vie sains et la défense des intérêts.
Renseignements: Pour obtenir de plus amples renseignements ou pour céduler des entrevues, veuillez s'adresser à BUREAU DES MÉDIAS du CCAVC (7 et 8 juin) au (418) 649-5232; Ou Hémisphère Relations Publiques: Marie-José Bégin, (514) 994-0802, [email protected]; France Gaignard, (514) 616-7705; Renseignements sur le Congrès et inscription: www.strokecongress.ca; Après le 8 juin 2010, rejoindre: Jane-Diane Fraser, Fondation des maladies du coeur du Canada, (613) 569-4361, poste 273, [email protected]
Partager cet article