Après un AVC, le dépistage de la dépression s'impose autant chez les aidants que chez les patients selon de nouvelles lignes directrices nationales English
Nouvelles fournies par
RESEAU CANADIEN CONTRE LES ACCIDENTS CEREBROVASCULAIRES19 mars, 2013, 00:01 ET
Ils sont trop nombreux, disent les spécialistes, à ne pas recevoir les soins dont ils ont besoin.
OTTAWA, le 19 mars 2013 /CNW/ - De nouvelles lignes directrices, diffusées aujourd'hui, recommandent aux médecins, infirmières et infirmiers et autres professionnels de la santé de dépister la présence de dépression chez tous les patients vivant avec les séquelles d'un AVC et leurs aidants naturels. Plus de 30 % seraient dépressifs et nombreux, selon les spécialistes, à ne pas recevoir les soins appropriés.
« Une grande proportion des patients qui ont été victimes d'un AVC sont dépressifs et présentent des déficits cognitifs », affirme Gail Eskes, professeure à l'Université Dalhousie. Mme Eskes a présidé un comité d'experts qui se sont penchés sur l'humeur et la cognition post-AVC. « Il faut également se préoccuper du grand nombre de conjoints et d'aidants naturels qui sont déprimés dans la phase de récupération après un AVC. »
Les nouvelles recommandations, publiées à www.pratiquesoptimalesAVC.ca, seront largement diffusées dans le milieu des soins de santé au Canada. Le dépistage et le suivi de la dépression et des changements cognitifs s'effectuent de manière incohérente, même en milieu urbain, selon de récents rapports sur la qualité des soins de l'AVC au Canada. Les délais ont pour effet de diminuer les résultats de santé, de prolonger la période de récupération et de brimer les espoirs des patients et de leurs familles.
La présente mise à jour des Recommandations canadiennes pour les pratiques optimales de soins de l'AVC introduit un nouvel accent en mettant de l'avant les besoins psychologiques des familles et des aidants naturels en plus de ceux des patients. La dépression peut survenir à diverses étapes de la récupération, parfois des mois, voire des années après l'AVC. Il est donc recommandé de procéder annuellement à des tests de la dépression. Par ailleurs, patients et aidants devraient avoir accès à des spécialistes de la santé mentale - neuropsychologues, psychiatres, ergothérapeutes - et autres professionnels qui ont la formation requise.
« L'AVC a des répercussions, non seulement sur le patient, mais également sur toute la famille », précise la neuropsychologue Elizabeth Gilchrist de l'Hôpital Glenrose d'Edmonton, qui a participé à l'élaboration des nouvelles recommandations. « Tout comme le patient, sa famille et ses aidants naturels sont ébranlés par cette catastrophe pour la santé de l'être cher et, par conséquent, plus à risque de dépression. Ces nouvelles lignes directrices reconnaissent l'importance de surveiller non seulement l'humeur du patient, mais également celle de sa famille et de ses aidants naturels. »
Le neurologue Eric Smith du Programme de l'AVC de Calgary, également membre du comité d'experts, soutient « que les symptômes de dépression sont fort répandus et peuvent empêcher la pleine récupération d'un AVC et même le retour au travail ». « Cela n'arrive pas que dans les cas d'AVC grave », poursuit-il. « Bien des patients qui ont été victimes d'un AVC léger, qui semble entièrement chose du passé, ont des symptômes de dépression ou des troubles cognitifs qui diminuent leur qualité de vie. »
Les recommandations préconisent également de dépister le déclin des fonctions cognitives et la survenue de la démence chez les patients avec AVC. La recherche démontre que les deux tiers souffrent de déficits cognitifs (de changements dans la façon de penser) et que près d'un tiers sont atteints de démence. Le taux de mortalité des patients avec AVC qui présentent des déficits cognitifs est deux fois plus élevé que chez les autres patients.
Les Recommandations canadiennes pour les pratiques optimales de soins de l'AVC sont une initiative conjointe du Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires et de la Fondation des maladies du cœur et de l'AVC du Canada.
On compte environ 50 000 AVC chaque année au Canada et 300 000 Canadiennes et Canadiens vivent avec les séquelles d'un AVC. L'AVC est la principale cause d'handicap et une des principales causes de décès au pays.
Le Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires (www.accidentscerebrovasculaires.ca) est un réseau national de recherche qui a son siège à l'Université d'Ottawa. Il comprend des scientifiques, des cliniciens et des spécialistes en politiques de santé qui œuvrent afin de réduire le fardeau de l'AVC.
Organisme bénévole de bienfaisance en santé, la Fondation des maladies du cœur et de l'AVC mène la lutte vers l'élimination des maladies du cœur et des accidents vasculaires cérébraux (AVC) et la réduction de leur impact, en contribuant activement à l'avancement de la recherche et sa mise en application, la promotion de modes de vie sains et la représentation auprès des instances responsables des politiques de santé. Ensemble, éliminons les maladies du cœur et les AVC pour vivre en santé. fmcoeur.ca
La Fondation encourage tous les Canadiens à vivre longtemps... en santé, en prenant dès maintenant des mesures afin qu'eux-mêmes, leurs amis et leur famille puissent non seulement vivre longtemps, mais aussi profiter pleinement de chaque instant. Évaluez maintenant votre risque en vous rendant à l'adresse PourVivreLongtempsEnSante.ca.
SOURCE : RESEAU CANADIEN CONTRE LES ACCIDENTS CEREBROVASCULAIRES
Cathy Campbell
Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires
613-562-5696 (bureau)
613-852-2303 (cellulaire)
[email protected]
Partager cet article