Budget 2015-2016 - Retour à l'équilibre budgétaire, mais à quel prix ?
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Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec26 mars, 2015, 17:34 ET
QUÉBEC, le 26 mars 2015 /CNW Telbec/ - Le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) craint les impacts d'un retour précipité à l'équilibre budgétaire : il se fera au prix d'importantes diminutions de personnel, lesquelles auront un impact direct sur les services à la population. Le budget 2015-2016 limite la croissance des dépenses de programmes dans la fonction publique à 1,2 %. « C'est nettement insuffisant pour maintenir les services dans toutes les régions du Québec. Par ailleurs, le gouvernement se privera à terme de revenus de 2,5 milliards de dollars; de l'argent en moins pour financer les services. Avec ce budget, le gouvernement continuera de limiter l'accès des citoyennes et des citoyens à des services publics de qualité », déclare la présidente générale du SFPQ, Lucie Martineau, avant de demander : « Si le vœu du gouvernement est de faire payer la population pour leurs services au privé, qu'il ait l'honnêteté de le dire clairement ».
Le SFPQ constate que le gouvernement reconnaît, année après année, que l'utilisation de la sous-traitance lui a coûté cher, autant en argent qu'en perte d'expertise. Toutefois, il n'agit jamais réellement pour améliorer la situation. Ainsi, encore une fois, le gouvernement cible la réduction du recours aux ressources externes, mais agira-t-il une fois pour toutes? « L'octroi de contrats aux entreprises privées n'est pas une panacée ! Surtout lorsqu'on sait que le contribuable paie jusqu'à deux fois plus cher lorsque l'État a recours à la sous-traitance. Le gouvernement libéral doit maintenant passer de la parole aux actes : réduire la sous-traitance et embaucher les ressources à l'interne nécessaires afin d'économiser des centaines de millions de dollars », affirme madame Martineau.
Le SFPQ demeure sceptique sur les intentions réelles du gouvernement de regarnir ses effectifs afin de réduire le recours à sous-traitance alors que, dans les faits, il remercie actuellement des employés d'expérience dans le cadre de ses réductions de 2 % du personnel. « Des employés cumulant plus 30 ans de service et des jeunes occasionnels se font montrer la porte, le gouvernement laisse échapper à la fois la relève et l'expertise qu'il prétend vouloir rebâtir. Après la modernisation de l'État et la réingénierie, voici qu'on nous annonce une rénovation de l'État. On change les mots, mais les conséquences demeurent : délais de traitement qui s'allongent, fermeture de bureaux régionaux, inspections en baisse dans tous les secteurs et dépassements de coût majeurs dans les contrats de sous-traitance », explique madame Martineau.
Négociation des secteurs public et parapublic
Enfin, le président du Conseil du trésor confirme ses véritables intentions en regard de la ronde de négociation en cours, constate le SFPQ. Il limite, pour ne pas dire réduit sa capacité de négocier avec les employés de l'État. Sa proposition de gel salarial pour les deux premières années se traduira par un appauvrissement des gens, car il ne tient pas compte de l'augmentation du coût de la vie. Concernant les modifications proposées au régime de retraite des employés de l'État, le Conseil du trésor annonce clairement sa volonté de réduire les taux cotisations. « Le chat sort du sac. Devant la démonstration des partenaires syndicaux de la santé financière de notre régime, le gouvernement avoue maintenant son réel objectif : se servir dans le fonds de pension de ses travailleurs. Du jamais vu ! Préserver les services publics, c'est aussi s'assurer que les conditions de travail des gens qui les dispensent sont concurrentielles avec le marché du travail. Nous n'accepterons pas qu'on sacrifie nos membres au profit d'un projet dogmatique d'austérité », conclut la présidente générale du SFPQ.
Le SFPQ est un syndicat indépendant qui regroupe environ 42 000 membres à travers le Québec, dont quelque 31 000 d'entre eux sont issus de la fonction publique québécoise et répartis comme suit : près de 27 000 employés de bureau et techniciens et environ 4 000 ouvriers travaillant au sein de divers ministères et organismes. Les 11 000 autres membres proviennent du secteur parapublic.
SOURCE Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec

Éric Lévesque, Responsable des relations avec les médias, Tél. : 418 623-2424, poste 338, Cell. : 418 564-4150
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