Plus de la moitié de la population au pays est touchée par les maladies du cœur, et de nouveaux obstacles se profilent à l'horizon.
OTTAWA, le 3 févr. 2015 /CNW/ - Le Bulletin de santé 2015 de la Fondation des maladies du cœur et de l'AVC (la « Fondation ») sur la santé de la population du pays fait un retour sur 60 années de recherche de pointe, révélant des améliorations étonnantes dans les diagnostics, les traitements et les résultats entre hier et aujourd'hui. Ces progrès sont cependant menacés : la population change et la prévalence de certains facteurs de risque associés aux maladies du cœur augmente fortement.
« Nous avons fait des progrès incroyables pour améliorer la santé du cœur de la population du pays depuis les années 50 et 60, dit Francine Forget Marin, directrice, Affaires santé et recherche, à la Fondation des maladies du cœur et de l'AVC. Dans ces années, 30 à 35 % des personnes qui arrivaient à l'hôpital après une crise cardiaque ne survivaient pas. Aujourd'hui, ce nombre est inférieur à 5 %. Cela signifie que désormais, 95 % des personnes qui font une crise cardiaque y survivent - grâce à la recherche. »
Selon un nouveau sondage de la Fondation, les gens ne sont pas conscients d'un tel progrès - moins du quart des répondants réalisent que les taux de survie sont aussi prometteurs. Et pourtant, les maladies du cœur touchent un grand nombre de personnes partout au pays. En effet, plus de la moitié de la population rapporte qu'un membre de leur entourage a souffert de ces maladies.
Plusieurs décennies de progrès
La Fondation a interrogé 16 des principaux experts en santé cardiovasculaire du pays, et tous sont d'accord sur le fait que la plus grande réalisation dans le domaine est l'amélioration du taux de survie. En 1952, les maladies cardiovasculaires (maladies du cœur et AVC) étaient responsables de près de la moitié des décès (46 %) au Canada. Aujourd'hui, cette proportion se situe à environ un décès sur quatre (27 %). Il y a 60 ans, moins de 20 % des nouveau-nés souffrant de malformations cardiaques complexes atteignaient l'âge adulte, alors qu'aujourd'hui, cette proportion est de plus de 90 %.
Ce succès est directement attribuable aux progrès de la recherche en matière de prévention, de diagnostic, de traitements et de soins, dont :
Plusieurs de ces découvertes - ainsi que les stimulateurs cardiaques, l'opération chirurgicale des nouveau-nés atteints de la « maladie bleue » et les médicaments thrombolytiques - sont des percées réalisées grâce à des projets de recherche financés par la Fondation. Depuis sa création, en 1952, la Fondation a investi plus de 1,4 milliard de dollars dans la recherche d'importance vitale sur les maladies du cœur et l'AVC, ce qui en fait le plus grand organisme subventionnaire dans ce domaine après le gouvernement fédéral. L'année dernière, nous avons investi près de 34 millions de dollars dans la recherche au Canada, et nous nous sommes engagés à recueillir 300 millions de dollars pour la recherche au cours de la prochaine décennie.
De nouveaux défis menacent les progrès réalisés
Malgré ces réalisations remarquables, nous risquons de perdre les gains que nous avons réalisés aux prix de grands efforts.
« Nous ne devons pas sous-estimer tout le chemin parcouru, mais il y a encore beaucoup à accomplir, affirme Mme Forget Marin. Les maladies du cœur et l'AVC demeurent la deuxième principale cause de décès au pays et une cause importante d'invalidité, et sont responsables de 66 000 décès chaque année. Et nous sommes confrontés à de nouveaux défis que nous relèverons grâce à plus de recherche et au développement de nouvelles solutions. »
Alors que nous avons apporté des améliorations dans la prise en charge de certains facteurs de risque, nous avons malheureusement perdu beaucoup de terrain dans d'autres domaines :
Le visage changeant des maladies du cœur
Le portrait du patient cardiaque typique a changé de façon spectaculaire. Le Dr Eldon Smith, qui a commencé à pratiquer la cardiologie dans les années 60, a observé un changement chez le patient cardiaque typique au cours de sa longue carrière.
« À l'époque, 75 % de mes patients étaient des hommes. Leur âge moyen était de 55 ans. Ils étaient mariés, salariés, fumeurs et sédentaires et avaient un surplus de poids. Ils présentaient généralement d'autres facteurs de risque tels qu'un taux de cholestérol élevé et de l'hypertension, qui avaient peut-être été diagnostiqués, mais n'étaient probablement pas gérés. Les médicaments étaient tellement mauvais que les patients ne voulaient pas les prendre », déclare le Dr Smith.
La situation est bien différente de nos jours. Le Dr Smith fait remarquer que le patient typique est sensiblement plus âgé, et encore susceptible d'être un homme, bien que le nombre de femmes souffrant de troubles cardiaques ait augmenté. Les patients ont toujours tendance à faire de l'embonpoint, et bon nombre d'entre eux font de l'hypertension artérielle et présentent un taux de cholestérol élevé, mais la plupart du temps, ces problèmes sont gérés. Il y a moins de patients qui fument, mais ils sont plus sédentaires qu'auparavant.
Une révolution dans le rétablissement
Une comparaison de la qualité de vie des survivants d'une maladie du cœur d'hier et d'aujourd'hui révèle aussi une évolution marquée, selon le Dr Smith. Il y a cinquante ans, un survivant d'une crise cardiaque était souvent très malade et soumis à des restrictions. La convalescence durait des mois, et lorsque le patient retournait à la maison, on lui conseillait d'acheter une chaise berçante et de regarder la télévision, de ne pas retourner au travail et d'éviter les activités physiques, y compris celles de nature sexuelle. Il ne retrouvait jamais sa vie normale. Aujourd'hui, les survivants obtiennent leur congé souvent quelques jours après l'événement, peuvent retourner au travail quelques semaines plus tard et retrouvent souvent une vie normale.
« Je suis la preuve que la recherche est importante »
Vincent Loiselle avait 34 ans lorsqu'il a fait une crise cardiaque. Trente minutes plus tard, il était à l'hôpital grâce à son frère. Les médecins lui diagnostiquent une rare maladie dégénérative du muscle cardiaque, ce qui rend son cœur mécaniquement faible lorsqu'il est sous tension et le fait battre à un rythme élevé, et le renvoient à la maison avec un défibrillateur et des médicaments. À la suite d'une arythmie soutenue, Vincent doit subir une intervention cardiaque par cathéters. Si ce deuxième événement était arrivé seulement six ans plus tôt, il en serait probablement décédé, car la technologie qui a été utilisée pour arrêter son arythmie n'existait pas alors. D'autant plus que les médicaments et la défibrillation préalablement administrés n'avaient pas été efficaces.
« Je suis la preuve que la recherche est importante. Grâce aux avancées sur les maladies du cœur et aux nouvelles technologies développées, je suis encore en vie. Selon les spécialistes dans le domaine, 20 % des gens souffrant de ma maladie décèdent au premier événement. »
La recherche pour un avenir plus sain : c'est possible
Ce que les gens en disent :
Lorsqu'on les interroge sur l'importance de la recherche pour la santé du cœur, 98 % des répondants au sondage disent considérer cela comme étant assez ou très important.
Lorsqu'on leur a demandé de nommer les trois principaux facteurs qui pourraient améliorer la santé de leur cœur, une grande majorité a indiqué que les choix pour un mode de vie sain sont les plus importants. Les deux autres choix les plus populaires étaient le fait d'obtenir davantage de renseignements pour s'aider à gérer les facteurs de risque, comme la ligne d'aide téléphonique et d'autres types de soutien, et de meilleurs tests et outils diagnostiques.
Selon les gens du pays, les priorités en matière de recherche sur la santé du cœur sont :
Ce qu'en disent les experts :
Les experts interrogés par la Fondation sont d'accord. Selon le Dr Paul Dorian, la recherche est le meilleur espoir si l'on veut réussir à déterminer comment aider la population à adopter de saines habitudes de vie. « Nous devons mieux comprendre comment il est possible de modifier le comportement des gens. Bon nombre des maladies que nous traitons sont théoriquement évitables en ayant recours à des activités qui ne nécessitent pas l'intervention d'un médecin. »
Selon les experts, les avancées dans plusieurs domaines de recherche auront un impact majeur pour continuer à améliorer la santé du cœur de la population.
La médecine régénérative au service des cœurs endommagés. Le nombre de personnes atteintes d'insuffisance cardiaque augmente, phénomène qui est en partie lié au fait que davantage de gens survivent à des crises cardiaques et à d'autres troubles cardiaques aigus. À mesure que les gens dont le cœur est endommagé survivent plus longtemps, ils deviennent plus susceptibles de faire de l'insuffisance cardiaque. Les efforts pour trouver de nouvelles façons de traiter les cœurs endommagés en réparant le muscle à l'aide de cellules souches et d'autres thérapies pour arrêter la mort des cellules ou en générer de nouvelles se poursuivent.
Prédire l'avenir. Imaginez un monde où les chances de développer une maladie du cœur peuvent être prédites. Des études sont en cours pour repérer les marqueurs génétiques permettant de connaître les gènes qui prédisposent une personne aux maladies cardiovasculaires. Ces données pourraient aider à éliminer la maladie avant qu'elle ne survienne ou arrêter sa progression. En étudiant le code de l'ADN, il deviendrait possible d'expliquer pourquoi les maladies du cœur se transmettent dans certaines familles, et d'élaborer une pharmacothérapie personnalisée pour demain.
Passer de la théorie à l'action. La mise en application des connaissances est un domaine qui représente un immense potentiel de progrès en santé du cœur. Il s'agit d'un processus dynamique qui comporte le partage de renseignements avec tous les intervenants, et l'utilisation des données pour informer les décideurs en matière de prévention, de soins, de traitement, de réadaptation, et de création de systèmes et de politiques pour soutenir l'initiative. « La lutte antitabac est un excellent exemple de mise en application des données probantes », selon le Dr Scott Lear.
Favoriser le rétablissement. Étant donné le plus grand nombre de personnes au pays qui survivent à une maladie cardiovasculaire et vivent avec les séquelles, il est nécessaire d'entreprendre d'autres travaux de recherche pour les soutenir afin qu'elles se rétablissent le mieux possible et que leur qualité de vie soit améliorée.
Créer une politique publique favorable à la santé. La recherche est la base des décisions majeures en matière de politique, qui touchent la population, comme les politiques encourageant la construction de quartiers qui appuient l'activité physique, l'étiquetage nutritionnel et la disponibilité d'aliments sains qui favorisent une saine alimentation, ainsi que les politiques antitabac.
Quelques statistiques nationales
Cliquez ici pour lire le Bulletin complet www.fmcoeur.ca/bulletindesante
*Le sondage téléphonique a été effectué par Environics Research Group auprès de 2 006 Canadiens et Canadiennes en novembre 2014.
La Fondation des maladies du cœur et de l'AVC a pour mission de prévenir les maladies, de préserver la vie et de favoriser le rétablissement. En tant qu'organisme bénévole de bienfaisance en santé, nous nous efforçons chaque jour d'améliorer de façon tangible la santé de toutes les familles du pays. Ensemble, éliminons les maladies du cœur et les AVC pour vivre en santé. fmcoeur.ca
SOURCE Fondation des maladies du cœur et de l'AVC
Bas de vignette de la vidéo : "Vidéo: La course pour sauver des vies.". Lien URL de la vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=QjuThM6g0yw
Bas de vignette : "Une personne sur deux est touchée par les maladies du coeur. (Groupe CNW/CNW Communiqués enrichis)". Lien URL de l'image : http://photos.newswire.ca/images/download/20150203_C7632_PHOTO_FR_11768.jpg
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Pour obtenir une entrevue avec l'un des experts en santé cardiovasculaire ou avec un porte-parole des survivants, veuillez communiquer avec : Personne-ressource pour les médias : Maryse Bégin, [email protected], 514 871-8038, poste 232
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