Changements climatiques : la CMM demande au gouvernement d'adopter d'urgence des mesures pour favoriser l'adaptation
MONTRÉAL, le 11 oct. 2024 /CNW/ - À l'issue du Forum métropolitain sur les inondations par ruissellement urbain, les élu•es de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) sonnent l'alarme et demandent au gouvernement du Québec d'adopter de toute urgence des mesures favorisant l'adaptation des villes et des résidences à la nouvelle réalité climatique.
Au-delà des obstacles techniques, financiers et temporels que représente le remplacement des infrastructures municipales pour être en mesure de recevoir et gérer des quantités d'eau découlant d'événements météorologiques extrêmes, la CMM estime qu'il est plus judicieux de mettre en place d'autres mesures d'adaptation. Elle exhorte ainsi le gouvernement à agir rapidement pour :
- Bonifier les plans de mesures d'urgence existants et la capacité des villes à les mettre en œuvre;
- Soutenir la rénovation des résidences pour les rendre plus résilientes et moins vulnérables aux risques de ruissellement urbain;
- Accroître l'indemnisation offerte aux propriétaires en ajustant le Programme général d'assistance financière lors de sinistres (PGAF) pour qu'il couvre les refoulements d'égout causés par le ruissellement urbain.
Pour la CMM, ces trois mesures doivent s'inscrire dans une vision gouvernementale de gestion des risques d'inondation qui doit être portée par le Plan de protection du territoire face aux inondations adopté en 2020. Elle demande ainsi au gouvernement de mettre à jour ce plan immédiatement afin d'inclure les inondations par ruissellement urbain.
Cette vision doit par ailleurs se traduire par la mise en place de programmes et mesures pour soutenir les municipalités et les riverains, comme s'est engagé à le faire le ministre Benoit Charrette le 11 juin dernier lors du lancement de la consultation publique sur la modernisation du cadre réglementaire sur les zones inondables. Comme le soulignait la CMM dans son mémoire du 30 septembre, un nouveau cadre est nécessaire et doit être adopté avant la crue printanière 2025, mais la proposition actuelle du gouvernement doit être modifiée pour respecter les différentes réalités du territoire métropolitain et doit être accompagnée d'outils permettant de faire face aux défis financiers de l'adaptation aux changements climatiques. Afin de mettre en place un cadre adapté, la CMM invite le gouvernement à fournir des outils d'accompagnement et à consulter la population.
Rappelons que le passage de la tempête tropicale Debby a entraîné dans son sillage des pluies torrentielles atteignant entre 150 et 180 mm, soit près du double des valeurs enregistrées sur 24 heures dans les 20 dernières années. Les dommages causés par ce phénomène sont considérables et touchent plus de cinquante municipalités, dont une vingtaine sont localisées sur le territoire de la CMM. Alors que de tels événements sont appelés à s'intensifier et à devenir plus fréquents, il est impératif d'adopter très rapidement des mesures afin de diminuer la vulnérabilité de leur territoire et de leur population.
Afin d'aider les municipalités à faire face à de tels événements, la CMM a mis à profit son expertise en produisant une cartographie des cuvettes et patrons d'écoulement qui leur permettra de mieux cibler les interventions d'urgence et de mettre en place des mesures pour diminuer autant que possible la vulnérabilité des éléments exposés aux inondations par ruissellement urbain. Depuis 2022, elle diffuse en outre les données sur la hauteur d'eau approximative sur une propriété en l'absence d'ouvrage de protection ainsi que les prévisions de submersion sur un horizon de 3 jours sur le site cruesgrandmontreal.ca, qui permet aux intervenants et aux propriétaires des secteurs à risque de mieux se préparer et de réduire ainsi l'impact des inondations des cours d'eau.
« Devant les impacts de plus en plus grands et fréquents des inondations qui sont vécus par la population, l'inaction n'est pas une option. L'adaptation est urgente et conséquemment, le gouvernement doit ajuster ses pratiques pour aider les villes et la population à faire face à d'autres phénomènes extrêmes provoqués par les changements climatiques. Ces événements vont continuer de se multiplier et nous avons le devoir de nous préparer adéquatement. Les villes adaptent déjà leur réseau souterrain et les surfaces, mais il est tout autant prioritaire pour le gouvernement d'améliorer les mesures d'accompagnement et les programmes d'aide. Le cadre réglementaire doit offrir davantage de souplesse pour concilier les objectifs de gestion du risque d'inondation avec les différentes réalités du territoire métropolitain et les besoins de la population. »
- Valérie Plante, mairesse de Montréal et présidente de la Communauté métropolitaine de Montréal
« La ville de Laval a reçu plus de 170 mm d'eau en douze heures, soit l'équivalent de presque deux mois de précipitations! Aucun réseau d'égout au Québec n'est conçu pour absorber une telle quantité de pluie. Les villes doivent gérer 60% de toutes les infrastructures publiques, avec sept fois moins de revenus par habitant que le gouvernement du Québec. Il y a tant à faire pour mieux protéger nos citoyens des événements météorologiques extrêmes. »
- Stéphane Boyer, maire de Laval et vice-président du conseil de la Communauté métropolitaine de Montréal
« Il est crucial de transformer notre approche face aux inondations urbaines, non seulement en renforçant nos infrastructures, mais en adaptant également notre façon de vivre avec l'eau. Nous devons apprendre à mieux coexister avec ces risques en intégrant des solutions durables qui protègent à long terme nos communautés. Cette transformation exige une collaboration étroite entre tous les acteurs - citoyennes et citoyens, municipalités, gouvernements et assureurs privés - afin de s'assurer que le partage des responsabilités et des risques soit équitable et juste. C'est en agissant ensemble, dès maintenant, que nous pourrons réellement bâtir des villes plus résilientes face aux défis croissants posés par les changements climatiques. »
- Catherine Fournier, mairesse de Longueuil et vice-présidente du comité exécutif de la Communauté métropolitaine de Montréal
« Les pluies diluviennes survenues en août dernier démontrent bien à quel point les changements climatiques peuvent avoir des conséquences désastreuses. La question n'est pas de savoir si de tels événements météorologiques extrêmes vont se reproduire, mais plutôt à quel moment ce sera le cas. On ne peut rester les bras croisés à attendre une prochaine crise, il faut agir dès maintenant pour renforcer notre résilience collective et mieux adapter les bâtiments dans les zones à risque. Il est également important de s'assurer que le programme actuel de soutien aux sinistrés soit adapté pour tenir compte de cette nouvelle réalité climatique. En ce sens, nous en appelons au gouvernement du Québec à soutenir nos efforts dans l'adaptation de nos infrastructures et supporter nos concitoyens qui vivent de tels drames. »
- Guillaume Tremblay, maire de Mascouche et membre du conseil de la Communauté métropolitaine de Montréal
Créée en 2001, la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) est un organisme de planification, de coordination et de financement qui regroupe 82 municipalités, soit 4,2 millions de personnes réparties sur un territoire de plus de 4 370 km2. La CMM exerce notamment des compétences dans les domaines de l'aménagement du territoire, du développement économique, de l'habitation, du transport en commun et de l'environnement. Pour plus de détails : www.cmm.qc.ca.
SOURCE Communauté métropolitaine de Montréal
Renseignements : Julie Brunet, Directrice, Communications et Affaires publiques, 514 350-3445, [email protected]
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