Commission parlementaire sur les écoles passerelles - Le SFPQ demande au
gouvernement de sursoir au projet de loi no 103 pour la survie de la langue
française
Nouvelles fournies par
Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec23 sept, 2010, 16:00 ET
QUÉBEC, le 23 sept. /CNW Telbec/ - Le Syndicat de la fonction publique dénonce la docilité complaisante du gouvernement libéral dans le dossier de la langue. De passage cet après-midi devant la Commission de la culture et de l'éducation, dans le cadre des consultations sur le projet de loi no 103, le vice-président du SFPQ, Paul de Bellefeuille a été clair. « Nous observons un recul de l'usage du français au sein même de la fonction publique ainsi qu'une régression de la langue, non seulement à Montréal, mais dans tout le Québec. Nous croyons qu'il faudra prendre des moyens beaucoup moins timides pour que l'éducation française constitue, comme le reconnaissent de nombreux experts de la protection des langues minoritaires, l'outil d'intégration à la langue commune », a indiqué le vice-président.
Dans son mémoire déposé aujourd'hui, le Syndicat met en garde le gouvernement. Si la loi 103, Loi modifiant la Charte de la langue française et d'autres dispositions législatives, devait être adoptée et que trois années de fréquentation étaient exigées à l'école anglaise non subventionnée, dite école passerelle, plutôt qu'une année, le SFPQ est d'avis qu'elle aurait pour effet de stimuler à nouveau la fréquentation des écoles anglaises plutôt que de s'attaquer à la question de fond qu'est l'intégration de tous les nouveaux arrivants à la nation québécoise. « À notre avis, c'est la Charte de la langue française que le gouvernement aurait dû imposer aux écoles non subventionnées. Il aurait ainsi réaffirmé une fois pour toutes le caractère français du Québec et la nécessité d'y offrir l'éducation dans la langue de la majorité, comme partout ailleurs dans le monde », soutient le vice-président du SFPQ.
Par ailleurs, un aspect du projet de loi no 103 devrait inquiéter tous les parlementaires, y compris ceux du parti au pouvoir, estime le SFPQ. Dorénavant, sur la seule recommandation de deux ministres, le ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport et le ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, il serait possible de modifier en profondeur la portée de la loi et de réduire, par exemple, les exigences permettant de s'inscrire dans le réseau public anglophone. Ce pouvoir arbitraire de modifier l'élément le plus important de la Charte de la langue française, qui est l'intégration des nouveaux arrivants à la majorité française, laisse entrevoir la possibilité de nouveaux reculs du français, pire même, estime le Syndicat, le retour au libre choix de la langue d'enseignement, non pas comme avant la Charte de la langue française, mais désormais pour ceux qui ont les moyens financiers de contourner la loi.
Le SFPQ joint donc sa voix aux autres organisations qui réclament un engagement plus ferme de la part du gouvernement pour l'intégration de la majorité de la population à l'école française. « Si le présent gouvernement persiste à ne pas prendre ses responsabilités politiques et historiques, il devra être tenu responsable de la chute du français comme langue d'usage au Québec », conclut monsieur de Bellefeuille.
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Éric Lévesque
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