Consultation régionale sur l'encadrement du cannabis (Montréal) - Le CQTS recommande des actions coordonnées pour le cannabis et le tabac
MONTRÉAL, le 8 sept. 2017 /CNW Telbec/ - C'est ce matin que le Conseil québécois sur le tabac et la santé (CQTS) réclame d'assujettir le cannabis à la Loi concernant la lutte contre le tabagisme, afin d'en restreindre la promotion, la vente et la consommation, lors de la Consultation régionale sur l'encadrement du cannabis (Montréal). L'organisme conseille aussi d'arrimer les interventions sur le cannabis et le tabac afin d'éviter toute hausse de consommation de l'une ou l'autre de ces substances.
Selon Marc Drolet, directeur général du CQTS, la légalisation du cannabis soulève divers enjeux. « Cette mesure risque de faire hausser le taux de tabagisme et de saper les gains obtenus en ce domaine au cours des dernières années, ce qui nous préoccupe au plus haut point. Ces gains restent fragiles en matière de santé publique. Un plus grand accès au cannabis peut en favoriser la consommation, surtout chez les jeunes. »
La consommation du cannabis est liée à celle du tabac
L'usage du cannabis représente déjà un problème important au Québec. En 2014-2015, 15 % des Québécois avaient fumé du cannabis au cours des 12 derniers mois, ce qui en fait la drogue la plus consommée par la population de 15 ans et plus, indique une récente enquête de l'Institut de la statistique du Québeci. Pire : chez les 15-24 ans, cette proportion atteignait 38 %, soit le groupe qui avait fumé le plus de cannabis. Toujours selon la même étude, la consommation du cannabis est plus répandue chez les fumeurs de cigarettes (jusqu'à 40 % des fumeurs fument du cannabis) que chez les non-fumeurs de tabac (10 %). « Les jeunes fument peut-être davantage de cannabis que des produits du tabac. Or, comme le cerveau se développe jusqu'à l'âge de 25 ans, le cannabis peut causer des problèmes importants chez ces derniers: risque de dépendance, effets sur la réussite scolaire, troubles mentaux, etc.», signale Mario Bujold, conseiller stratégique, au CQTS. Pour minimiser les risques, l'organisme conseille de fixer à 21 ans l'âge minimal pour acheter du cannabis récréatif. Cette recommandation rejoint celles de l'Association des médecins psychiatres du Québec et de l'Association médicale canadienne. C'est aussi le choix fait en la matière par huit États américains : Alaska, Californie, Colorado, Maine, Massachusetts, Nevada, Oregon et Washington.
Dans son mémoire, le CQTS fait de nombreuses autres recommandations, dont les suivantes :
- Réaliser des campagnes de sensibilisation et d'éducation auprès de divers segments de la population sur les effets néfastes du cannabis.
- Instaurer un contrôle gouvernemental de la production, de la distribution, de la vente, ainsi que de la gestion des permis, et interdire les points de vente à moins d'un kilomètre des établissements scolaires, des organismes communautaires et des parcs.
- Interdire toute forme de marketing et de promotion des produits du cannabis et s'assurer qu'ils soient vendus dans des emballages neutres, à l'étiquetage strictement informatif.
- Interdire la production et la vente de produits comestibles : biscuits, bonbons, etc.
- Taxer le cannabis dès sa légalisation et consacrer la majorité des revenus ainsi générés à des campagnes de sensibilisation, des programmes de prévention et à des services de traitement de la toxicomanie.
Pour Marc Drolet, la santé publique doit être la priorité dans ce dossier. « Le modèle adopté doit viser la prévention ainsi que la réduction des méfaits et être cohérent pour la consommation de cannabis, de tabac et d'alcool. Nous souhaitons vivement collaborer avec le gouvernement et jouer un rôle actif pour réduire les méfaits liés à cette drogue. Notre savoir-faire dans le domaine du tabagisme peut aisément être mis à profit en ce sens », conclut-il.
À propos du CQTS
Vers un Québec sans tabac est la mission du Conseil québécois sur le tabac et la santé qui œuvre depuis plus de 40 ans à mobiliser les intervenants de divers milieux afin de réduire, prévenir et protéger la population des méfaits liés à la consommation de tabac dans notre province. Cet organisme à but non lucratif coordonne plusieurs programmes de prévention et d'abandon du tabagisme en milieu scolaire et communautaire, dans les entreprises et auprès de la population, ainsi que des campagnes sociétales de promotion de la santé, dont la Semaine pour un Québec sans tabac.
Pour consulter le mémoire du CQTS
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i Institut de la statistique du Québec, L'Enquête québécoise sur la santé de la population, 2014-2015: pour en savoir plus sur la santé des Québécois. Résultats de la deuxième édition, 2016.
SOURCE Conseil québécois sur le tabac et la santé
Claire Harvey, agente de communication et relations médias, Tél. : 514 948-5317, poste 229, Cell. : 514 912-8454, C : [email protected]
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