D'après les dirigeants du secteur public, il faudrait davantage de dépenses
en infrastructure, outre le financement de relance, selon une étude de KPMG
Pour assurer le développement de l'infrastructure, les participants de l'étude souhaitent des décisions moins politiques et une meilleure collaboration entre les secteurs privé et public
Depuis un an, il s'agit de la troisième étude d'une série sur l'infrastructure mondiale qu'a commandée KPMG International à l'Economist Intelligence Unit (EIU). Les première et seconde études, menées en janvier et en août 2009, sondaient respectivement les chefs d'entreprise et les fournisseurs de services d'infrastructure. Dans tous les pays, les opinions des participants étaient convergentes quant à la plupart des sujets abordés.
Dans l'étude la plus récente, 70 % des participants nord-américains ont cité l'insuffisance de financement comme l'obstacle principal au développement de l'infrastructure, comparativement à 56 % de leurs homologues dans le monde.
"Bien que le financement de relance ait été un point de départ, de nombreux représentants gouvernementaux disent clairement avoir besoin d'une stratégie d'investissement à long terme pour répondre aux besoins en infrastructure de leur pays, a déclaré Alain Drouin, associé du groupe Secteur public de KPMG au
Dans son discours sur l'état de l'Union, Barack Obama a fait valoir les avantages à court et à long terme d'un développement de l'infrastructure stratégique et soutenu, en le qualifiant de l'un des meilleurs investissements que puissent faire les États-Unis. Par ailleurs, les maires des grandes villes canadiennes ont vivement recommandé au gouvernement fédéral de prolonger son programme de financement de l'infrastructure, malgré la période d'austérité dans laquelle entre le pays. Ils souhaitent que le gouvernement maintienne le financement de relance de 4 milliards de dollars et qu'il accroisse son aide financière dans le prochain budget, même s'il cherche à faire des économies ailleurs.
"Les représentants de tous les ordres de gouvernement réclament explicitement une stratégie d'investissement à long terme pour répondre aux besoins en infrastructure essentielle sur leur territoire, a ajouté M. Drouin. Les dirigeants du secteur public sont très conscients que la prudence s'impose en cette période de reprise économique, mais ils croient que les investissements dans l'infrastructure publique sont non seulement nécessaires pour le maintien de la qualité de vie des citoyens, mais qu'ils sont justifiés sur le plan économique."
Les représentants du secteur public en Amérique du Nord ont dit, à 82 %, que le manque d'efficacité gouvernementale était un frein important à la prestation des services d'infrastructure. Les participants nord-américains des études précédentes étaient du même avis, dans une proportion de 62 % pour les chefs d'entreprise et de 76 % pour les fournisseurs de services d'infrastructure du secteur privé. Les trois groupes ont aussi cité le manque de financement disponible comme un obstacle de taille au développement de l'infrastructure : c'est l'opinion exprimée par 77 % des dirigeants du secteur public, 60 % des chefs d'entreprise et 66 % des fournisseurs de services d'infrastructure.
Les représentants du secteur public en Amérique du Nord ont aussi nommé d'autres enjeux qui nuisent au développement de l'infrastructure :
- la lenteur du processus d'approbation du financement de relance a été évoquée par 47 % participants de l'étude, facteur qui les empêche d'affecter les fonds avec rapidité et efficacité sur leur territoire; - le manque de financement (70 %) et la politisation des priorités liées aux projets (38 %) font le plus barrage à la prestation des services d'infrastructure, suivis du manque de diligence et d'une mauvaise compréhension de la gravité de l'enjeu (21 % dans chaque cas); - faisant écho aux fournisseurs de services d'infrastructure du secteur privé, les participants du secteur public ont dit dans une proportion de 59 % se préoccuper du fait que le contexte politique les empêche de fournir les services d'infrastructure nécessaires.
Il est intéressant de noter que les personnes sondées dans le cadre des trois études envisagent relativement la même solution pour régler le problème lié à l'infrastructure; 65 % des représentants du secteur public, 80 % des chefs d'entreprise et 36 % des fournisseurs de services d'infrastructure ont en effet indiqué que les gouvernements devraient collaborer plus étroitement avec le secteur privé pour améliorer la prestation des services.
"De toute évidence, l'ensemble des groupes trouve crucial que les secteurs public et privé travaillent de plus près, a précisé M. Drouin. Nous bénéficions des innovations faites à l'époque de nos grands-parents et de nos parents, mais si nous ne trouvons pas ensemble des solutions rapidement, nous grevons l'héritage de nos enfants et petits-enfants."
Cependant, en Amérique du Nord, la moitié des représentants du secteur public reconnaissent également que les différences culturelles sont l'un des facteurs nuisant le plus à une meilleure collaboration avec leurs homologues du secteur privé.
Lorsqu'on leur a demandé comment dépolitiser la politique gouvernementale, les participants du secteur public ont d'abord cité l'établissement et l'application de lignes directrices pour définir les priorités en matière d'infrastructure (33 %), puis l'accroissement de la transparence dans le choix des projets d'infrastructure (32 %) et enfin l'amélioration du processus de réalisation des ouvrages dans le cadre des partenariats public-privé et l'accroissement de la participation des parties prenantes (31 % dans les deux cas).
En outre, les participants du secteur public ont indiqué que les principaux moyens de développer l'infrastructure sur leur territoire étaient de dépolitiser la politique gouvernementale en matière d'infrastructure (38 %), de faire meilleur usage des partenariats public-privé (34 %) et de mieux former les représentants du secteur public (31 %).
"Il est aujourd'hui possible d'en arriver à un consensus apolitique sur la façon d'investir stratégiquement dans l'infrastructure, a conclu M. Drouin. Ces investissements peuvent porter leurs fruits sur-le-champ et pour les années à venir, en stimulant l'économie par la création d'emplois à long terme, en attirant et en conservant les entreprises au pays, et en haussant le niveau de vie."
Ont été sondés pour cette étude mondiale, menée en novembre et en décembre 2009, 392 dirigeants du secteur public responsables de l'infrastructure (politique, prestation de services ou développement). De ce nombre, 126 participants étaient Nord-Américains, soit 32 %. Le rapport complet intitulé The Changing Face of Infrastructure: Public sector perspectives est publié sur le site www.kpmg.ca.
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