Déclaration - Rapport annuel de la CCDP : 2017 est l'année où « l'invisible est devenu visible » English
OTTAWA, le 18 avril 2018 /CNW/ - Marie-Claude Landry, présidente de la Commission canadienne des droits de la personne (CCDP), déclare ce qui suit à l'occasion de la publication du Rapport annuel 2017 de la CCDP :
« Si je la regarde avec du recul, l'année 2017 restera gravée dans notre mémoire comme étant un moment charnière pour la promotion de l'égalité au Canada - un point tournant. C'est l'année où l'invisible est devenu visible. Où le toléré est devenu intolérable. Dans toutes les régions du Canada, des gens ont joint le mouvement mondial qui dénonce la discrimination et le harcèlement par des moyens d'une ampleur inégalée depuis des dizaines d'années.
« Nous avons assisté en 2017 à une vague de campagnes dans les médias sociaux, de marches, de protestations et de manifestations qui a mis en lumière le fait que le racisme, la misogynie et l'intolérance sont beaucoup plus courants, destructeurs et tentaculaires au Canada que la majorité des gens veut bien l'admettre.
« Il faut pourtant se rendre à l'évidence : nous connaissons tous et toutes au moins une personne qui a subi de la discrimination ou du harcèlement, mais il se peut que nous n'ayons pas pensé lui demander d'en parler ou que nous n'ayons pas voulu l'écouter ou la croire. Trop de gens étaient restés invisibles -- incapables de raconter leur histoire ou de se faire entendre.
« Heureusement, les choses commencent à changer. Cette année, nous avons assisté à l'ajout de deux nouveaux motifs de discrimination à la Loi canadienne sur les droits de la personne. Ces deux ajouts mettent noir sur blanc que la protection garantie par la Loi s'étend aux personnes susceptibles de subir de la discrimination à cause de leurs caractéristiques génétiques ou de leur identité ou expression de genre. Le résultat : de donner de la visibilité à des groupes de personnes qui se sentaient exclus ou ignorés par notre loi fédérale sur les droits de la personne.
« Ces ajouts importants à la Loi démontrent qu'il est possible de modifier et d'améliorer les lois qui ne reflètent plus la réalité de notre société. Il suffit que les gens parlent, dénoncent et réclament la fin du statu quo.
« Voilà pourquoi la mobilisation sans précédent que nous avons vue en 2017 est encourageante. Parmi les personnes qui ont décidé de se manifester cette année, certaines ont probablement hésité avant de le faire, mais elles ont compris que l'opportunité était venue de contribuer à changer les choses. Elles ont vu l'opportunité de contester l'invisibilité qu'on leur imposait et qui les empêchait de se faire connaître et de parler de leur situation.
« Maintes fois, les plaintes de discrimination que la CCDP reçoit montrent à quel point une personne peut avoir un impact négatif sur une autre. Elles nous montrent également qu'en portant plainte, une personne peut changer les choses pour elle-même et aussi pour la société tout entière. Les plaintes de discrimination représentent une façon de lever le voile de l'invisibilité sur ces enjeux. En 2017, la CCDP a mis en ligne un nouveau formulaire de plainte et, par la même occasion, a découvert une communauté de gens qui voulait être entendue -- une communauté de gens qui n'était pas visible avec l'ancien modèle de plainte. Nous travaillerons fort pour mettre en lumière ces plaintes et les utiliser pour faire progresser les droits de la personne en faveur de l'ensemble de la population canadienne.
« En fin de compte, on peut aussi faire progresser les droits de la personne par une seule action d'une seule personne qui peut inspirer les autres, lancer un mouvement, changer la loi ou améliorer les milieux de travail. C'est dans cet esprit que le Rapport annuel 2017 de la CCDP met en lumière l'histoire de quelques personnes désireuses de changer la vie d'une foule d'autres gens d'une manière positive et durable.
« Chaque organisation, chaque personne a le pouvoir de changer la vie des gens et de contribuer à rendre le Canada encore plus inclusif, encore meilleur. Nous pouvons tous contribuer à faire voir l'invisible. »
Le Rapport annuel 2017 de la CCDP peut maintenant être consulté sur le site Web de la CCDP.
Faits en bref
- En 2017, la déficience est encore, et de loin à 59 %, le motif de discrimination le plus invoqué par la population du Canada.
- Pendant ce temps, de toutes les plaintes que la CCDP a reçues en 2017, un total de 23 % concernaient la race, la couleur ou l'origine nationale ou ethnique de la personne.
- De toutes les plaintes déposées à la CCDP en 2017, 18 % concernaient la santé mentale.
- La majorité (46 %) des plaintes que la CCDP a reçues en 2017 ont été déposées par des personnes résidant en Ontario.
- En novembre 2017, la CCDP est intervenue devant la Cour suprême du Canada dans l'affaire historique appelée Matson et Andrews pour faire valoir que la population du Canada devrait pouvoir utiliser le système des droits de la personne pour lutter contre la discrimination générée par une loi fédérale.
- Le Rapport annuel de la CCDP présente aussi cinq histoires de Canadiennes et de Canadiens qui ont surmonté des embuches et réalisé des projets inclusifs pour les autres. Ces gens témoignent sur divers enjeux de droits de la personne, comme des préoccupations légitimes concernant le dépistage génétique; les combats des personnes handicapées pour obtenir des mesures d'adaptation; des difficultés dans les régions nordiques; des situations difficiles vécues par des camionneuses dans le secteur du transport commercial; et l'utilisation, par une compagnie de danse, de l'expression artistique pour favoriser l'inclusion sociale et même le changement.
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SOURCE Commission canadienne des droits de la personne
pour les médias : Relations avec les médias, 613-943-9118, [email protected]
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