Déclaration commune des coprésidents du Comité consultatif spécial sur l'épidémie de surdoses d'opioïdes - Plus récentes données nationales sur les méfaits associés aux substances English
OTTAWA, ON, le 28 sept. 2023 /CNW/ - Les coprésidents du Comité consultatif spécial fédéral-provincial-territorial sur l'épidémie de surdoses d'opioïdes, la Dre Theresa Tam, administratrice en chef de la santé publique du Canada, et le Dr Yves Léger, médecin-hygiéniste en chef par intérim du Nouveau-Brunswick, publient aujourd'hui la déclaration qui suit concernant la parution des plus récentes données de surveillance des méfaits associés aux opioïdes et aux stimulants au Canada. Ce communiqué fait le point sur les données recueillies de janvier à mars 2023 et s'appuie sur les données historiques réunies tous les trimestres depuis 2016.
Selon ces données, le Canada a enregistré 1 904 décès liés aux opioïdes entre janvier et mars 2023, soit une moyenne de 21 décès par jour. Il s'agit d'un taux de mortalité similaire à celui observé depuis le début de la pandémie de COVID-19, lorsque le nombre de décès liés aux opioïdes a augmenté.
Si l'on ventile les données par sexe et par âge, les hommes de 20 à 59 ans restent les plus touchés, représentant 64 % des décès liés aux opioïdes, bien que les données soient susceptibles d'évoluer à mesure que d'autres enquêtes sont menées à bien.
Le nombre d'hospitalisations au Canada pour intoxication liée aux opioïdes entre janvier et mars 2023 est également comparable à celui de l'année dernière, avec une moyenne de 15 hospitalisations chaque jour, et semble être revenu aux niveaux observés avant la pandémie de COVID-19.
La publication d'aujourd'hui comprend également un bref rapport révélant que les hospitalisations répétées sont plus fréquentes pour les troubles liés aux substances (par exemple, un trouble lié à la consommation d'opioïdes ou une affection médicale liée à la consommation de substances, comme une maladie alcoolique du foie) que pour les intoxications liées aux substances sur une période de cinq ans (de 2016 à 2021) au Canada. Il peut être utile de comprendre les caractéristiques que présentent les personnes hospitalisées à plusieurs reprises pour des méfaits liés à la consommation de substances pour élaborer des stratégies de prévention, des interventions de réduction des méfaits, ainsi que des services et des systèmes de traitement et de rétablissement. Le rapport souligne que les interactions répétées avec le système de santé peuvent ouvrir des possibilités de soutien aux personnes qui subissent des méfaits liés à la consommation de substances.
La collecte de ces données est essentielle pour comprendre l'ampleur de cette crise de santé publique difficile et complexe, ainsi que pour orienter la prise de décisions et l'intervention en matière de santé publique dans tout le Canada. Nous devons garder à l'esprit que derrière ces statistiques se trouvent des personnes qui ont perdu la vie et dont les familles et les communautés ont été gravement affectées par les méfaits de la consommation de substances.
Non seulement la crise des surdoses au Canada est une crise de santé publique causée par l'offre de drogues toxiques, mais elle est également due à de nombreux facteurs sociaux et économiques qui exposent certaines personnes à un risque accru de méfaits liés aux substances, tels que les traumatismes, l'insécurité économique, le sans-abrisme, l'isolement social et la stigmatisation.
Pour s'attaquer à ces problèmes, il faut une approche coordonnée de la santé publique qui comprenne une série de mesures prises par les différentes administrations et dans le continuum des soins, depuis les efforts de prévention en amont jusqu'aux services et mesures de soutien visant à réduire les méfaits, en passant par la réduction de la stigmatisation, ainsi que par l'accès et le soutien au traitement et au rétablissement. Essentiellement, nous devons nous inspirer des témoignages et de l'expertise des personnes ayant une expérience passée et présente, afin d'orienter nos efforts d'intervention et de nous assurer que nous rencontrons les gens là où ils en sont rendus dans leur cheminement.
Partout au pays, un grand nombre d'exemples de mesures prometteuses ont été prises pour aider à prévenir et à réduire les effets néfastes de la consommation de substances. Pensons par exemple au programme en milieu scolaire The Fourth R [en anglais seulement], qui renforce la capacité à sensibiliser les adolescents à la sécurité et aux risques. Grâce à ce programme, les élèves disposent des compétences nécessaires pour nouer des relations saines et réduire les comportements risqués, notamment la consommation de drogues et d'alcool.
Un exemple innovant en Saskatchewan est axé sur la réduction et la prévention des méfaits subis par les personnes qui consomment des drogues. On utilise un spectromètre infrarouge pour vérifier la présence de contaminants dans les drogues, ce qui permet aux consommateurs de prendre les mesures requises pour réduire le risque de surdose. Des initiatives similaires existent dans d'autres provinces et territoires du Canada.
En outre, Moms Stop the Harm (MSTH) travaille avec assiduité pour lutter contre la stigmatisation, un obstacle important au traitement médical salvateur pour de nombreuses personnes aux prises avec une dépendance. MSTH supervise un réseau d'animateurs pairs bénévoles et rémunérés ayant une expérience concrète de la dépendance dans tout le Canada. Ces animateurs proposent un soutien aux familles en les informant sur les services et les ressources fondés sur des données probantes à leur disposition. Ils sensibilisent également les familles à la réduction des risques afin qu'elles puissent assurer la sécurité de leurs proches, et apportent un soutien à celles qui ont perdu un être cher à la suite d'une surdose.
Nous continuons à encourager toutes les personnes au Canada -- décideurs, professionnels de la santé, prestataires de services, familles et amis soutenant des proches qui consomment des drogues -- à se renseigner sur les données les plus récentes et sur la manière dont elles peuvent faire la différence. Les mesures concrètes que nous pouvons tous prendre sont notamment d'apprendre à reconnaître les signes d'une surdose, d'avoir sur soi de la naloxone, et de savoir repérer et remettre en question les attitudes et le langage stigmatisants liés à la consommation de substances. Si une de vos connaissances ou un de vos proches est aux prises avec des problèmes de consommation de substances ou a des questions à ce sujet, Espace mieux-être Canada et d'autres ressources sont là pour aider.
Dre Theresa Tam
Administratrice en chef de la santé publique du Canada
Coprésidente, Comité consultatif spécial fédéral-provincial-territorial sur l'épidémie de surdoses d'opioïdes
Dr Yves Léger
Médecin-hygiéniste en chef par intérim du Nouveau-Brunswick
Coprésident, Comité consultatif spécial fédéral-provincial-territorial sur l'épidémie de surdoses d'opioïdes
- Méfaits associés aux opioïdes et aux stimulants au Canada
- Espace mieux-être Canada
- Ligne d'écoute d'espoir plus de mieux-être
- Obtenez de l'aide concernant la consommation de substances
- Soutien en santé mentale : Demander de l'aide
- Comment parler à un membre de sa famille ou à un ami de sa consommation de drogues et d'alcool
- Comité consultatif spécial sur l'épidémie de surdoses d'opioïdes
- SaskHealthAuthority [en anglais seulement]
- Moms Stop The Harm [contenu limité en français]
- The Fourth R - Strategies for Healthy Youth Relationships [en anglais seulement]
SOURCE Agence de la santé publique du Canada
Relations avec les médias, Agence de la santé publique du Canada, 613-957-2983, [email protected]
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