Déclaration de l'administratrice en chef de la santé publique du Canada à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida et de la Semaine de sensibilisation au sida chez les Autochtones English
OTTAWA, ON, le 1er déc. 2021 /CNW/ - Le 1er décembre est la Journée mondiale de lutte contre le sida et le début de la Semaine de sensibilisation au sida chez les Autochtones (en anglais seulement). Il s'agit d'une occasion pour nous de faire de la sensibilisation à propos du VIH et du sida, d'appuyer les personnes qui vivent avec le VIH puis de nous souvenir des personnes qui nous ont quittés.
Cette année, le thème de la Journée mondiale de lutte contre le sida est « Mettre fin aux inégalités. Mettre fin au sida. Mettre fin aux pandémies. », tandis que le thème de la Semaine de sensibilisation au sida chez les Autochtones (en anglais seulement) traite de l'intervention des Autochtones contre une convergence de pandémies. Comme en témoignent ces thèmes, c'est évident que la pandémie de COVID-19 a nui aux interventions contre le VIH au Canada et dans le monde.
La pandémie de COVID-19 a touché de manière disproportionnée les populations ayant un risque accru d'infection à VIH, dont les peuples autochtones. Parce que nous reconnaissons que chaque communauté à ses propres besoins en manière de santé, nous continuerons de travailler avec les chefs de file, les communautés et les partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis, de même qu'avec les gouvernements des provinces et des territoires, pour donner la priorité aux approches communautaires et fondées sur les distinctions en vue de combattre l'infection à VIH et les autres infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) chez les peuples autochtones.
Le VIH demeure une source de préoccupation pour la santé publique au Canada. En 2020, 1 639 nouveaux diagnostics d'infection à VIH ont été déclarés. C'est le groupe d'âge des 30-39 ans qui compte le plus de ces nouveaux diagnostics déclarés. Le nombre total de cas nouvellement déclarés en 2020 est en baisse de 21 % comparativement à ceux déclarés en 2019. De façon superficielle, cette baisse peut apparaître comme une évolution positive des tendances, mais il est probable qu'une sous-détection des cas a réduit les chiffres. Pendant la pandémie, les mesures de santé publique contre la COVID-19 ont eu des effets observés négatifs sur la prestation des services liés aux ITSS et sur l'accès à ces services, dont le dépistage. Le dépistage est la porte d'accès aux services de prévention et de traitement. Les données préliminaires de sondage démontrent que pendant la pandémie, un fournisseur de services de soutien et de traitements pour les personnes touchées par le VIH ou l'hépatite C sur cinq (21 %) a observé une diminution de demandes pour leurs services, ainsi qu'une diminution en la capacité de les fournir. Le dépistage, c'est la seule façon de connaître son statut sérologique relativement au VIH.
Il est possible d'obtenir gratuitement un test de dépistage du VIH à de nombreux endroits, dont des cliniques, des cabinets de médecins et des séances de dépistage. Certains endroits offrent le dépistage anonyme et le dépistage rapide. Pour savoir où vous pouvez vous faire dépister, communiquez avec les autorités de santé publique de votre région ou consultez hiv411.ca/fr.
De plus, des trousses d'autodépistage du VIH sont maintenant offertes au Canada. Les organismes communautaires ont joué un rôle crucial dans la distribution de ces trousses partout au pays et dans la mise en contact des gens avec des ressources en santé. Les trousses d'autodépistage du VIH constituent un moyen sûr, efficace, anonyme et confidentiel de connaître son statut sérologique relativement au VIH. Il s'agit aussi d'une solution de dépistage prometteuse pour les personnes qui habitent dans des régions rurales ou éloignées ou dans des communautés autochtones, où les méthodes de dépistage habituelles ne sont peut-être pas offertes ou faciles d'accès.
Il existe de nombreuses mesures préventives que les gens peuvent prendre pour réduire leurs risques de contracter le VIH. La prophylaxie préexposition (PPrE) est un médicament que les personnes séronégatives peuvent prendre pour réduire leurs risques de contracter le VIH. Au Canada, il y a eu une augmentation du nombre estimé de personnes prenant une PPrE entre 2016 et 2020; la plus forte augmentation a été observée chez les personnes de 18 à 24 ans. Les personnes de 25 à 35 ans représentaient un peu plus du tiers des utilisateurs de la PPrE en 2020. Ça m'encourage de voir une telle utilisation des médicaments préventifs, et je tiens à remercier les fournisseurs de soins de santé et les organismes communautaires qui ont travaillé sans relâche tout au long de la pandémie pour encourager le dépistage et orienter les gens vers les ressources de soins et de prévention, comme la PPrE.
Il existe également un médicament appelé prophylaxie post-exposition (PPE) qui peut être pris après l'exposition au VIH, en vue d'aider à prévenir l'infection à VIH. Si vous pensez que vous avez récemment été exposé au VIH, consultez immédiatement un professionnel de la santé et demandez-lui si la prophylaxie post-exposition (PPE) vous convient. La PPE doit être amorcée dès que possible après l'exposition, au plus tard 72 heures après l'exposition.
En 2020, la majorité des nouveaux cas de VIH signalés ont été attribués à une transmission par contact sexuel et par utilisation de drogues injectables. Pour réduire le risque de transmission, choisissez des pratiques sexuelles sécuritaires, comme l'utilisation adéquate et systématique de condoms et de lubrifiants. Le VIH peut également être transmis par le partage d'aiguilles, notamment le matériel utilisé pour le tatouage, le perçage corporel et l'acupuncture. Le fait d'avoir recours aux services de professionnels qui suivent les bonnes pratiques de prévention des infections, qui utilisent les aiguilles une seule fois et les jettent de façon sécuritaire après, peut aider à réduire votre risque. Il est également important de ne pas partager d'aiguilles ni d'autres articles associés à l'utilisation de drogues.
Il n'y a pas de vaccin contre le VIH, mais il existe des traitements très efficaces qui permettent aux gens de vivre leur vie pleinement et en bonne santé. Les personnes vivant avec le VIH qui suivent un traitement et qui maintiennent une charge virale supprimée ne courent effectivement aucun risque de transmettre le VIH à leurs partenaires sexuels. On utilise également la formule Indétectable = Intransmissible ou I = I. Il s'agit d'un message que nous devons diffuser largement pour aider à lutter contre la stigmatisation vécue par de nombreuses personnes atteintes du VIH.
Je me réjouis que le Canada contribue à accélérer la réponse au VIH à l'échelle nationale et internationale en 2022 en accueillant le 24e Congrès international sur le sida à Montréal (Québec). Ce congrès réunira des gens du milieu du VIH, des scientifiques, des défenseurs, des fournisseurs de soins de santé, des personnes ayant une expérience vécue et d'autres intervenants afin de rendre hommage à la résilience des personnes infectées ou touchées par le VIH, de discuter des défis et de déterminer comment nous pouvons travailler ensemble pour faire progresser la réponse au VIH et atteindre les objectifs mondiaux d'élimination.
Nous pouvons tous, en tant que personnes, contribuer à faire progresser les efforts du Canada visant à éliminer le VIH et les autres ITSS des préoccupations en matière de santé publique d'ici 2030. Je vous encourage à vous informer et à agir pour mettre fin à la stigmatisation liée au VIH.
SOURCE Agence de la santé publique du Canada
Relations avec les médias, Agence de la santé publique du Canada, 613-957-2983, [email protected]
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