OTTAWA, ON, le 18 janv. 2023 /CNW/ - Les méfaits liés à la consommation d'alcool représentent un problème de santé publique considérable au Canada. C'est pourquoi, en tant que médecins hygiénistes en chef*, nous voulons encourager tous les gens au pays à se conscientiser aux risques associés à la consommation d'alcool et encourager la prise de décisions éclairées en ce qui concerne celle-ci.
Le Centre canadien sur les dépendances et l'usage de substances (CCDUS) a publié les Repères canadiens sur l'alcool et la santé. Les Repères permettent aux gens à comprendre les risques réels associés à la consommation d'alcool dans le but de diminuer les méfaits pour la santé à court et à long terme. Les nouvelles directives recommandent une approche de réduction des méfaits et précisent que même une réduction modeste de consommation aurait une incidence sur la réduction des méfaits. La mise à jour de ces directives est une première étape pour sensibiliser la population et susciter un changement comportemental en matière de consommation de l'alcool. Mais nous devons aussi élaborer des programmes et des politiques concernant les lieux où l'on peut acheter et consommer de l'alcool, qui inciteront les gens à suivre les conseils et conduiront à de meilleurs résultats en matière de santé. En santé publique, nous jouons un rôle primordial dans l'élaboration de stratégies globales à long terme dans ces domaines.
Les données probantes les plus récentes révèlent les liens qui existent entre la consommation d'alcool et l'augmentation du risque d'au moins sept types de cancer. Ces preuves, contrairement aux idées reçues, montrent qu'une consommation modeste d'alcool n'offre aucun effet protecteur contre les maladies cardiaques, alors qu'une consommation régulière et importante d'alcool augmente le risque de celles-ci. La recherche indique également que la consommation de plus de deux boissons à une même occasion est associée à un risque accru de méfaits pour soi et pour les autres, notamment de blessures et de violence. Ces études récentes confirment également le message qu'il n'y a pas de quantité connue d'alcool qui puisse être consommée sans danger par les personnes enceintes, qui essaient de concevoir ou qui allaitent.
Il faut aussi reconnaître que le risque de méfaits liés à l'alcool est fortement influencé par une série de facteurs dans nos environnements sociaux, économiques et physiques. Ces facteurs comprendraient notamment l'accessibilité et le caractère abordable de l'alcool, l'exposition au marketing de l'alcool, les normes sociales et culturelles associées à la consommation, l'adaptation à la perte d'identité culturelle, le racisme, la stigmatisation et la discrimination, ainsi que les ressources économiques. Ces facteurs varient selon les groupes et contribuent aux différences de risques et de méfaits liés à l'alcool au niveau de la population. Il est important de comprendre et de prendre des dispositions pour s'attaquer à ces déterminants sociaux plus larges des méfaits de l'alcool, et cela exige que nous conjuguions nos efforts.
Nous devons tout particulièrement nous pencher sur la manière dont les pratiques coloniales ont rendu les peuples autochtones de ce pays vulnérables aux effets néfastes de l'alcool, non seulement par les traumatismes infligés aux peuples et aux communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis, mais les politiques racistes aussi. La sensibilisation à ces situations est inadéquate; elle doit être jumelée à un investissement et à une responsabilisation envers les nombreux engagements fondamentaux qui appellent à des services holistiques de guérison et de bien-être mental dirigés par les Autochtones et se fondant sur la terre.
La parution de ce nouveau guide en janvier arrive à point, puisque c'est un mois au cours duquel de nombreuses personnes au Canada et dans le monde se penchent sur leur consommation d'alcool, la réduisent ou font une pause, dans le cadre de la campagne Défi de janvier. La publication de Repères canadiens sur l'alcool et la santé représente un moment déterminant pour les autorités de santé publique dans leur but de communiquer l'impact de la consommation d'alcool sur la santé et le bien-être de ceux vivant au Canada; de mener des discussions franches à propos des effets de l'alcool sur nos communautés; et de chercher des moyens de réduire ces effets au minimum à tous les niveaux de notre société. Par ailleurs, nous disposons désormais de nouvelles orientations permettant aux individus d'évaluer leur propre consommation d'alcool.
Le Conseil des médecins hygiénistes en chef comprend le médecin hygiéniste en chef de chaque province et de chaque territoire, l'administratrice en chef de la santé publique du Canada, la conseillère médicale principale de Santé Canada, le médecin en chef de la santé publique de Services aux Autochtones Canada, le médecin en chef de l'Autorité sanitaire des Premières Nations et les membres d'office d'autres ministères fédéraux. Renseignez-vous sur la collaboration fédérale, provinciale et territoriale en matière de santé publique au Canada en visitant le site Web du Réseau pancanadien de santé publique.
*À l'exclusion du médecin hygiéniste en chef du Québec.
SOURCE Agence de la santé publique du Canada
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