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Fédération québécoise des professeures et professeurs d'université (FQPPU)27 mars, 2025, 05:00 ET
EN BREF :
- Un coup porté à l'université : devant déjà faire face à un marasme financier, les universités voient de nouveau leur financement réduit par le gouvernement du Québec, ce qui compromet leur capacité à remplir leur mission d'enseignement et de recherche.
- Des professeur•es au bord de l'épuisement : alors que les ressources diminuent, la surcharge de travail des professeur•es atteint un seuil critique, menaçant leur santé, la qualité de l'encadrement étudiant et la vitalité de la recherche.
- Un appel à la concertation : la FQPPU exhorte le gouvernement à revoir sa stratégie et appelle les administrations à ne pas aggraver la situation par des alourdissements administratifs inutiles. Il est temps de défendre collectivement la mission d'intérêt public de l'université.
MONTRÉAL, le 27 mars 2025 /CNW/ - La Fédération québécoise des professeures et professeurs d'université (FQPPU) exprime sa vive inquiétude et son indignation devant la décision du gouvernement du Québec de réduire le financement des universités pour l'année budgétaire 2025-2026. À l'heure où notre réseau peine déjà à faire face aux conséquences majeures de récentes décisions gouvernementales malavisées, et dans un contexte économique singulièrement difficile, cette décision constitue une menace directe à l'intégrité de toutes les universités québécoises, grandes comme petites, dans les centres urbains comme dans les régions. Les coupes imposées les placent en effet dans une position impossible, les contraignant à faire des choix qui pourraient notamment avoir pour conséquence d'alourdir davantage la charge de professeur•es déjà en surcharge de travail, mettant à risque l'excellence de la recherche et de l'enseignement pour les années à venir.
Un sous-financement chronique, une précarisation durable
Cette réduction du financement arrive d'ailleurs au pire moment, alors que les pertes anticipées liées à la diminution forcée du nombre d'étudiantes et étudiants internationaux (estimées à environ 200 millions de dollars pour les deux prochaines années) aggravent considérablement la crise budgétaire actuelle. Cette situation prescrit déjà aux administrations universitaires des choix aux conséquences délétères, exacerbant le déséquilibre entre ressources disponibles et besoins croissants. Le gouvernement semble également ignorer que cette réduction de financement, conjuguée à une surcharge de travail accrue des professeurs, menace directement la capacité de nos universités à maintenir leur excellence en recherche et à offrir une formation de qualité. La FQPPU demande donc au gouvernement de revoir immédiatement sa stratégie budgétaire pour assurer la pérennité et la compétitivité du réseau universitaire québécois.
« Année après année, la diminution des ressources impose aux professeur•es universitaires un effort démesuré pour maintenir la qualité de leur enseignement et de leur recherche », souligne Madeleine Pastinelli, présidente de la FQPPU. « À force de devoir constamment prendre le relais pour combler des lacunes croissantes, nos collègues nous disent à quel point elles et ils sont au bord de l'épuisement. La situation devient intenable. Et, tout autant que le bien-être et la santé des professeur•es, c'est l'université et sa mission d'intérêt public qui se trouvent fragilisées. Couper ainsi les ailes de la recherche et de l'enseignement, c'est faire preuve d'une vue courte qui aura, bien malheureusement, des conséquences graves pour de nombreuses années. »
Dans ce contexte particulièrement préoccupant, la FQPPU rappelle aux administrations universitaires qu'elles doivent jouer leur rôle pour préserver l'intégrité de la contribution des professeur•es à la mission fondamentale des universités. Ainsi, elles doivent à tout prix éviter de céder à la tentation d'accroître davantage la charge administrative des professeur•es en réponse aux contraintes budgétaires actuelles, ce qui ne ferait qu'aggraver une situation déjà critique, affaiblissant davantage la capacité des professeur•es à s'acquitter adéquatement de leurs tâches essentielles d'enseignement et de recherche. La FQPPU invite plutôt les administrations à collaborer avec les représentant•es des professeur•es et autres parties prenantes pour identifier et élaborer des solutions qui évitent d'amplifier les nombreuses difficultés que vit déjà la communauté universitaire, notamment la surcharge administrative du corps professoral. Face à des décisions budgétaires qui menacent nos lieux de savoir, il est nécessaire d'agir avec vision, en plaçant le bien commun avant des mesures de contrôle administratif contreproductives et dommageables.
Depuis 1991, la FQPPU est l'instance de concertation et de représentation du corps professoral universitaire québécois.
SOURCE Fédération québécoise des professeures et professeurs d'université (FQPPU)

Pour plus d'information ou pour toute demande d'entrevue, veuillez contacter : Émile Bordeleau-Pitre, Conseiller stratégique en communications, 514-692-3643, [email protected], www.fqppu.org/
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