Des hausses des taux d'intérêt s'annoncent, mais elles seront moins élevées que beaucoup ne le prédisent : Banque CIBC English
Les taux se stabiliseront sans doute nettement en deçà de la plus récente prévision de 4 pour cent de la Réserve fédérale américaine
TORONTO, le 10 avril 2014 /CNW/ - Bien qu'il est clair que les taux d'intérêt sont à la hausse, un nouveau rapport de Marchés mondiaux CIBC révèle que l'augmentation sera moins élevée qu'au cours des cycles précédents et se situera en deçà des prévisions d'un bon nombre d'intervenants, notamment celles de la Réserve fédérale américaine.
« En raison de la nature de la croissance prochaine, même en cas de plein emploi, les taux américains devront être moins élevés que ceux des cycles passés, tant en termes réels que nominaux », a affirmé Avery Shenfeld, économiste en chef, Banque CIBC. « Parallèlement, le taux de financement à un jour au Canada pourrait atteindre un plateau à un niveau étonnamment bas. »
Le rapport, rédigé en collaboration par M. Shenfeld et par Peter Buchanan, économiste principal, Banque CIBC, indique que dans les deux pays, le taux neutre - soit le niveau auquel les taux d'intérêt ne stimulent ni ne restreignent la croissance économique - pourrait n'être que de 2,5 pour cent, ce qui est nettement moins que le taux de 4 pour cent prévu par la Réserve fédérale américaine à l'occasion de sa dernière réunion.
M. Shenfeld affirme que le Canada et les États-Unis sont sur la voie d'une croissance beaucoup plus lente de la population d'âge actif, dont le rythme a ralenti à moins de la moitié de celui de la dernière expansion. À moins que la productivité ne bondisse, selon lui, le rythme de croissance potentiel du PIB réel (non inflationniste) ralentira également. En outre, la morosité des dépenses en capital et l'augmentation des taux d'épargne - particulièrement dans les économies des marchés émergents - mettent aussi un frein aux perspectives de gains économiques.
Les remarques dans le rapport indiquent que Larry Summers, ancien secrétaire du trésor des États-Unis, prévoit que ces facteurs pousseront les pays industrialisés, dont les États-Unis et le Canada, vers une « stagnation séculaire ». Il recommande le recours à une hausse des dépenses d'infrastructure financées par emprunt comme solution de rechange à une autre bulle immobilière afin de remettre l'économie américaine sur la bonne voie. Toutefois, pour M. Shenfeld, le maintien d'une trajectoire moins élevée pour les taux d'intérêt et, pour le Canada, le maintien de son taux de change plus concurrentiel, seront aussi des éléments clés.
« Si nous n'optons pas pour un déficit financier plus important, la politique monétaire devra fournir une contrepartie suffisante pour neutraliser ces freins à la croissance. Le fait de veiller à ce que le différentiel de taux d'intérêt avec les États-Unis demeure assez bas pour garder le dollar canadien à un niveau concurrentiel pour les exportateurs permettra à l'économie de tolérer la fin du boom immobilier », a-t-il ajouté.
Il remarque qu'au Canada, le taux de change a suffisamment d'influence pour compliquer l'estimation du taux de financement à un jour neutre, compte tenu de l'importance des conditions monétaires globales dans une petite économie ouverte. « Cependant, le ralentissement du PIB potentiel, de pair avec le niveau d'endettement élevé des ménages qui augmentera la sensibilité des dépenses aux hausses des taux, porte à croire qu'un taux nominal de moins de 3 pour cent pourrait être le taux neutre à plus long terme à l'heure actuelle. »
Bien qu'il s'agisse d'une bonne nouvelle pour le marché des obligations, les coauteurs ne prévoient pas encore un marché haussier, puisque même si les taux de financement à un jour aux États-Unis et au Canada se stabilisent à 2,5 pour cent pour une période prolongée, le marché des obligations en 2014-2015 pourrait ne pas anticiper une longue pause et procéder à des ventes excessives.
« Pour les intervenants du marché des obligations, les augmentations de taux sont comme les croustilles : après avoir mangé la première, vous continuez jusqu'à ce que le sac soit vide », a dit M. Shenfeld.
Il s'attend à ce que les taux des obligations grimpent fortement au cours de l'année prochaine, mais enregistrent un recul en 2016 alors que les banques centrales marqueront une pause précoce au chapitre de l'augmentation des taux. Il prévoit que les taux de rendement des obligations du Trésor américain sur 10 ans atteindront un sommet de l'ordre de 3,5 à 4 pour cent au cours de ce cycle, soit environ 100 à 150 points de base en deçà du sommet enregistré au cours de la dernière décennie. Au Canada, il prévoit que les taux de rendement devraient être moins importants, compte tenu de la cote de crédit plus élevée et de la dette gouvernementale inférieure du pays.
« Tout en prévoyant des taux de rendement supérieurs jusqu'en 2015, nous nous attendons à ce que la Banque du Canada surprenne les marchés avec une pause des taux en 2016, et à ce que la Réserve fédérale américaine lui emboîte le pas après une dernière hausse, ce qui aidera les obligations à regagner une partie du terrain perdu », selon lui.
Par ailleurs, il croit qu'une progression plus douce des taux « sera bénéfique pour les multiples des marchés d'actions ».
Vous pouvez consulter le rapport intégral de Marchés mondiaux CIBC à : http://research.cibcwm.com/economic_public/download/eiapr14.pdf
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SOURCE : Banque CIBC
Avery Shenfeld, économiste en chef, Marchés mondiaux CIBC inc., 416 594-7356, [email protected] ou Kevin Dove, chef, Communications externes, 416 980-8835, [email protected].
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