Déversement d'eaux usées dans le Fleuve : Projet Montréal réclame une politique de compensation
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Ville de Montréal - Opposition officielle à l'Hôtel de Ville de Montréal09 oct, 2015, 14:59 ET
MONTRÉAL, le 9 oct. 2015 /CNW Telbec/ - À une semaine de la date prévue du déversement de huit milliards de litres d'eaux usées dans le fleuve Saint-Laurent, Projet Montréal réclame que le gouvernement fédéral mette en place une politique de compensation qui viendrait mettre un terme aux déversements d'eaux usées faits en toute impunité. « Pour les municipalités, rejeter des eaux usées dans le Fleuve ou dans tout autre cours d'eau constitue une voie facile, souvent invisible, et gratuite. Une politique de compensation doit être mise en place immédiatement par le gouvernement fédéral pour forcer les municipalités à trouver des solutions autres que des déversements ou les forcer à compenser financièrement leurs rejets », a déclaré Luc Ferrandez, chef de l'Opposition officielle.
Cette politique doit inclure le déversement que s'apprête à faire Montréal. « Si le déversement ne peut être arrêté, Montréal doit compenser les impacts qu'il aura. Mais l'option que nous privilégions est toujours de trouver une solution à cette crise et d'empêcher le déversement », a ajouté Luc Ferrandez.
Projet Montréal exhorte le gouvernement fédéral à implanter une politique de compensation qui toucherait toutes les villes du pays qui procèdent à des déversements d'eaux usées dans les cours d'eau. Les sommes amassées permettraient de couvrir les frais relatifs aux déversements et de corriger les impacts environnementaux causés par ceux-ci. « Les sommes amassées devraient aider les municipalités à investir dans leurs infrastructures de traitement des eaux usées ou permettre de financer des projets de nettoyage des berges ou de cours d'eau, par exemple », a soutenu Luc Ferrandez.
Le fonds de compensation créé par le gouvernement fédéral pourrait en effet servir à de multiples programmes et solutions de gestion des eaux usées et de dépollution. « Plusieurs solutions doivent être mises en place à moyen et long terme pour améliorer notre gestion des eaux usées. Il faut accélérer la mise en place des options de rétention d'eaux de pluie grâce à des mesures de verdissement. Il faut accélérer la mise en place de bassins de rétention. Il faut accélérer l'ozonation des eaux usées. Il faut accélérer l'identification des égouts inversés dans l'ouest et l'est de l'île. Et il faut prévoir un plan en cas de fermeture de l'intercepteur Nord. Montréal a beaucoup de pain sur la planche », a expliqué Sylvain Ouellet, porte-parole en matière d'eau et d'environnement.
Projet Montréal exige plus de transparence
Projet Montréal s'inquiète de ne toujours pas avoir pu consulter les rapports et les études qui démontrent qu'il est nécessaire et urgent de procéder aux travaux de décintrage et à la purge de l'intercepteur et réclame davantage de transparence de la part de l'administration.
« Denis Coderre nous a assuré qu'il n'avait d'autre choix que de déverser l'équivalent de 2 600 piscines olympiques d'eaux usées dans le Fleuve, mais il ne nous a jamais montré les documents qui appuient ses dires, que ce soit une étude d'impact ou une évaluation des autres options. Les seuls documents que nous avons pu consulter sont le sommaire décisionnel, qui était loin d'être explicite sur le déversement, et le document du ministère du Développement durable, qui a admis s'être fié aux informations de la Ville pour prendre sa décision. Rien, dans ces deux documents, ne confirme une quelconque urgence de retirer les cintres de l'intercepteur, des travaux qui seront responsables de 90 % du déversement. Le manque de transparence dans ce dossier est sans précédent », a rappelé Luc Ferrandez.
L'opacité de l'administration ne se limite pas au déversement qui doit avoir lieu à compter du 18 octobre. Elle se répercute également dans les déversements planifiés et les surverses qui ont lieu au cours de l'année. « Comment se fait-il qu'il n'existe en ce moment aucune donnée en temps réel sur les endroits où ont lieu les surverses ou sur les quantités d'eau qui y sont rejetées? J'ai demandé, en octobre 2014, de telles données à la Ville et je n'ai jamais obtenu de réponse. De la même manière, on manque cruellement d'information sur les déversements planifiés, sur la nature des rejets dans le fleuve et sur les méthodes mises en place pour en atténuer l'impact. Enfin, ce n'est pas normal, en 2015, que les élus soient obligés de concevoir eux-mêmes des cartes pour connaître les sites de déversement autour de l'île de Montréal comme ce fut le cas pour le déversement prévu dans un peu plus d'une semaine », a conclu Sylvain Ouellet.
SOURCE Ville de Montréal - Opposition officielle à l'Hôtel de Ville de Montréal
Joël Simard-Ménard, Directeur de cabinet, Cabinet de l'opposition officielle, 514 872-1108, [email protected]
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