Des œuvres et des installations des gagnant.e.s présentées au Musée des beaux-arts du Canada
À l'affiche du 13 octobre 2022 au 29 janvier 2023
OTTAWA, ON , le 13 oct. 2022 /CNW/ - Le Musée des beaux-arts du Canada (MBAC), en collaboration avec le Conseil des arts du Canada, expose des œuvres et installations des gagnant.e.s du Prix du Gouverneur général en arts visuels et en arts médiatiques 2022 jusqu'au 29 janvier 2022. L'exposition crée des dialogues entre les pratiques des lauréat.e.s et les œuvres des collections contemporaines et historiques du Musée.
Réparties dans les salles d'art autochtone et canadien, d'art contemporain, d'art européen et les espaces publics du Musée, les installations et les interventions de Brigitte Clavette, joallière et orfèvre, Fredericton, NB, gagnante du Prix Saidye Bronfman ; de Gerald McMaster, commissaire, artiste et auteur, Chelsea, QC, gagnant du Prix de contribution exceptionnelle ; et des récipiendaires du Prix de réalisation artistique Moyra Frances Davey, artiste en arts visuels, New York, NY ; Jocelyn Robert, artiste, Québec, QC ; Carole Condé + Karl Beveridge, artistes en arts visuels, Toronto, ON ; David Ruben Piqtoukun, sculpteur/artiste, Plainfield, ON ; Monique Régimbald-Zeiber, artiste en arts visuels, Montréal, QC ; et Pierre Bourgault, artiste en arts visuels, Saint-Jean-Port-Joli, QC, perturbent et déstabilisent les récits ancrés dans la collection permanente et empruntent des voies inattendues pour créer des œuvres porteuses de sens.
Greg Hill, conservateur principal fonds Audain, Art autochtone, MBAC ; Josée Drouin-Brisebois, gestionnaire principale, Rayonnement national, MBAC ; Andrea Kunard, conservatrice principale, Photographies, MBAC ; et Stephanie Burdzy, conservatrice adjointe, Art contemporain, MBAC ont travaillé en étroite collaboration avec les gagant.e.s sur le choix et l'emplacement des installations et des interventions.
« Nous sommes fiers de présenter les œuvres des gagnantes et gagnants des Prix du Gouverneur général en arts visuels et en arts médiatiques 2022 en partenariat avec le Conseil des arts du Canada. Tout au long de leurs carrières prolifiques, elles et ils ont suscité la réflexion et la discussion sur les arts au Canada et au-delà », a déclaré Angela Cassie, directrice générale par intérim du Musée des beaux-arts du Canada. « Pour la première fois, le travail des lauréates et lauréats des GGArts est mis en dialogue avec la collection du Musée. Dans cette expérience dynamique, nous invitons les visiteurs à explorer les liens et les interrelations et à observer les différentes perspectives et points de vue. »
« Le Conseil des arts du Canada est fier de s'associer au Musée des beaux-arts du Canada pour rendre hommage aux gagnantes et gagnants des GGArts 2022 », a souligné Simon Brault, directeur et chef de la direction du Conseil des arts du Canada. « L'exposition de leurs œuvres offre une occasion exceptionnelle pour le public de découvrir ou de redécouvrir les contributions de ces artistes à notre propre histoire de l'art et à l'évolution de notre société. »
Ankosé -- Tout est relié -- Everything is Connected
Le Musée des beaux-arts du Canada a pour vocation d'amplifier les voix par le biais de l'art et d'élargir la portée et l'envergure de sa collection, de son programme d'expositions et de ses activités publiques pour représenter toute la population canadienne, tout en misant sur les façons autochtones d'être et de savoir. Ankosé, un mot anishinaabemowin qui signifie Tout est relié, représente la mission du Musée en vue de créer des expériences dynamiques qui ouvrent le cœur et l'esprit et changent le regard que nous portons sur nous-mêmes, sur les autres et sur nos histoires diversifiées, à travers les arts visuels. Le Musée des beaux-arts du Canada abrite une riche collection internationale d'art autochtone contemporain, ainsi que d'importantes collections d'art canadien et européen historique et contemporain du XIVe au XXIe siècle. Fondé en 1880, le Musée des beaux-arts du Canada joue un rôle clé dans la culture canadienne depuis plus d'un siècle. Pour en savoir plus sur la programmation et les activités du Musée, visitez beaux-arts.ca et suivez-nous sur Twitter, Facebook, YouTube et Instagram. #Ankose #ToutEstRelié #EverythingIsConnected.
Le Conseil des arts du Canada est l'organisme public de soutien aux arts du Canada. Le mandat du Conseil est de « favoriser et de promouvoir l'étude et la diffusion des arts ainsi que la production d'œuvres d'art ». Sa Banque d'art administre des programmes de location d'œuvres et favorise l'engagement du public envers les arts contemporains par le biais d'expositions et d'activités de rayonnement. Ses investissements favorisent un engagement sans cesse accru des publics tant canadiens qu'internationaux, ce qui contribue au dynamisme d'une scène artistique et littéraire créative et diversifiée ainsi qu'à son rayonnement ici et dans le monde. Pour en savoir davantage, visitez conseildesarts.ca.
Tour d'horizon des interventions et des œuvres des gagnant.e.s. exposées au MBAC
Dans les salles d'art autochtone et canadien, les visiteurs découvriront le travail de commissariat de Gerald McMaster, récipiendaire du Prix de contribution exceptionnelle. Dans la salle A 101a, McMaster met en dialogue une reproduction d'un tableau du chef wendat Telariolin (1815-1886), un autoportrait de l'artiste Zacharie Vincent, avec des objets d'orfèvrerie de traite exposés dans les vitrines à proximité. Des notes de McMaster, superposées à cette image contiennent des précisions supplémentaires et des réflexions plus générales sur l'argent, le wampum et le rôle politique et culturel du chef Telariolin. On peut aussi admirer dans les salles adjacentes des articles d'orfèvrerie de traite mis en dialogue avec d'autres œuvres d'art et objets de la même période, dont deux peintures qui les mettent en scène : les portraits Josephte Ourné (v. 1840) de Joseph Légaré et Thayendanegea (Joseph Brant) (v. 1807) de William Berczy. La salle A108 présente des carnets de McMaster qui renferment ses réflexions sur des gens, des lieux, des rencontres et des événements ainsi que des dessins et des idées qui sont plus tard devenus des essais.
Exposées dans la salle A102, quatre œuvres de la joallière et orfèvre Brigitte Clavette, gagnante du Prix Saidye-Bronfman, remettent en question la fonctionnalité et l'ornementation d'une époque révolue et relient plus directement l'argent au monde vivant. Dans les mains de Clavette, ce matériau sensible, longtemps associé au luxe domestique, enveloppe des formes surprenantes, de la nourriture en décomposition aux restes d'animaux. Dans des œuvres telles que Wasted, 2017, À table, 2012, et Untitled, 2020, des récipients en argent en relief, des ustensiles et des matériaux organiques explorent la participation au monde actuel d'excès et de gaspillage, de pénurie et d'abondance. Sacrifice, 2002-2004/2022, un encensoir cérémoniel qui se substitue à l'ostensoir du 18e siècle de Guillaume Loir, exprime un amalgame d'idées. Percé de clous, le récipient, comme le rituel religieux, est à la fois beau et interdit, réconfortant et blessant -- une beauté épineuse. L'objet est présenté entouré d'argenterie liturgique du 16e siècle.
Le bronze Dansant sur la lune II, 2016, de l'artiste David Ruben Piqtoukun, présenté dans l'Atrium de la Famille Michael et Sonja Koerner, au cœur des salles d'art autochtone et canadien, est une interprétation sculpturale d'une tradition orale inuvialuit. Avec cette œuvre, Piqtoukun met en lumière les concepts de voyage spirituel et de créativité. Évoquant les chamans qui s'envolent vers la lune, l'œuvre montre une figure féminine qui n'est pas née chamane, n'a pas été initiée à ce rôle, mais s'est entraînée avec ardeur et a persévéré jusqu'à réussir son vol cosmique. L'artiste nous rappelle que tout est possible et exprime l'euphorie qu'on ressent quand on réussit quelque chose d'exceptionnel.
Accrochées au mur du balcon qui surplombe le Jardin Fred & Elizabeth Fountain se trouvent deux œuvres de Carole Condé + Karl Beveridge : Le jardin de Carole, 2021, et La chute des eaux, 2006-2007. La première est une fenêtre en triptyque évoquant un retable médiéval annonce un désastre imminent sur l'environnement découlant de la culture capitaliste et marchande. La seconde reprend le récit biblique des anges déchus illustré dans La chute des anges rebelles de Pieter Bruegel (1562) pour aborder l'enjeu politique de la gestion de l'eau. Dans leur travail, Condé et Beveridge emploient des stratégies théâtrales et politiques et des procédés comme le collage, le pastiche et la manipulation de textes et d'images pour dénoncer les inégalités persistantes dans le tissu social.
Du côté des salles d'art contemporain, au premier niveau, on peut admirer deux installations à grande échelle de Pierre Bourgault. Flèche, 1986, inspirée par le dessin automatique et les jeux de hasard pour enfants, comprend 75 planches de bois peint reliées bout à bout et ancrées dans le lit de la rivière du Gouffre. Ce dessin-sculpture a flotté sur place pendant douze jours avant que ses amarres ne soient larguées et que l'œuvre ne soit portée au gré du courant. Mémoires du temps qui passe, l'horizontalité, et les forces puissantes du Saint-Laurent, Piliers de sel, 2005/2012, sont des monuments lumineux et éphémères érigés en un matériau indispensable qui évoquent la purification, la renaissance et le renouveau.
Tout près, dans l'une des salles adjacentes, l'installation Mon père et moi, 2019, de Jocelyn Robert, fait lentement émerger deux portraits. Au sol, un vieux piano actionné par de petits moteurs balbutie quelques notes. Il s'agit du portrait du père qui s'est éteint. Sur le mur arrière, le visage de Robert se décline en une série d'autoportraits. L'artiste y a superposé les visages de criminels que lui a renvoyés Google après avoir effectué une recherche à partir de sa photo de passeport. Il brouille ainsi la notion d'une image vraie ou juste qu'on peut se former d'une personne. L'artiste pose son regard sur ce qui a été, et ce qui aurait pu être, révèle une complicité discrète, presque muette entre le père et le fils.
Toujours au premier niveau des salles d'art contemporain, dans la salle B108, l'œuvre vidéo Horse Opera, 2020-2022, de Moyra Davey, suit sa protagoniste, Elle, dans des soirées dansantes mémorables du New York contemporain. Le récit de ces expériences collectives dans des endroits utopiques débordant de jeunesse contraste avec la thématique du corps obéissant aux exigences de l'âge et du temps qui passe. Quand elle ne fait pas la fête, Elle laisse s'exprimer un monologue intérieur stimulé par diverses lectures, notamment d'Hilton Als, Anne Boyer et Elizabeth Hardwick. La musique vient ponctuer une structure narrative cyclique, laquelle est aussi interrompue par les impératifs de la distanciation physique et l'aliénation qui en découle. L'œuvre de Davey est mise en dialogue avec des œuvres de Sarah Anne Johnson.
Présentée à l'étage plus haut, le tableau Après l'Europe : peinture lacérée, 1984-2022, de Monique Régimbal-Zeiber, occupe un mur de la salle B204. En 2013, l'artiste a cessé d'acheter des matériaux. Elle préfère récupérer des retailles de toutes sortes et réutiliser ses anciennes œuvres, comme elle l'a fait pour cette œuvre à partir de tableaux peints depuis 1984. En réagençant des chutes de toiles lacérées, Régimbal-Zeiber crée une production novatrice à la fois figurative et abstraite, qui incarne l'idée d'un tableau. Ce geste de tourner le dos à la grande peinture académique fait écho à la décision d'Agnès Martin -- dont une œuvre est exposée à proximité -- de quitter New York pour s'isoler et approfondir sa propre quête d'une nouvelle forme.
Découvrez les gagnantes et gagnants de 2022 : https://fr.ggarts.ca/
SOURCE Musée des beaux-arts du Canada
À l'intention des médias seulement : Pour de plus amples renseignements, organiser une entrevue, ou obtenir des images, prière de communiquer avec : Josée-Britanie Mallet, Agente principale, Relations publiques et médiatiques, Musée des beaux-arts du Canada, [email protected]; Denise Siele, Gestionnaire principale, Communications, Musée des beaux-arts du Canada, [email protected]
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