Gaz de schiste : un autre moratoire n'est pas une solution, selon la FCCQ
MONTRÉAL, le 18 févr. 2014 /CNW Telbec/ - « Voici trois ans, le gouvernement voulait se donner le temps de mener une analyse sur l'impact du développement de l'industrie des gaz de schiste au Québec. Aujourd'hui, en l'absence de toute analyse économique de l'enjeu et de l'immobilisme imposé sur l'industrie, on a tout simplement privé la province d'investissements et de retombées économiques potentielles importantes sans avancer d'un pas » : c'est la conclusion que tire la présidente-directrice générale de la Fédération des chambres de commerce du Québec, Mme Françoise Bertrand. Au moment où nous avons besoin de toutes les initiatives pour soutenir la vitalité et le développement économique, nous ne pouvons considérer un nouveau moratoire de cinq ans. Nous avons besoin de projets structurants responsables qui contribueront à la prospérité des générations futures.
L'organisation avait appuyé le développement de cette filière depuis ses premiers balbutiements et aujourd'hui elle revient à la charge pour insister sur le besoin de documenter les aspects économiques, et non pas seulement environnementaux et sociaux, liés au développement de cette industrie.
« La création de richesse est de plus en plus difficile au Québec. Ce projet de loi est néfaste et envoie le message aux investisseurs étrangers que le Québec is not open for business dans le secteur des gaz de schiste », renchérit le directeur Stratégie et affaires économiques, M. François-William Simard, qui présentera ce soir les recommandations de la FCCQ aux auditions publiques sur le projet de loi 37.
Il faut détenir un portrait complet et fiable des retombées économiques
Depuis le mois d'août 2010, le gouvernement du Québec a multiplié les interventions visant à encadrer et à évaluer l'impact du développement de l'industrie des gaz de schiste au Québec, mais il n'est toujours pas capable de chiffrer correctement les retombées économiques de cette filière.
Si le gouvernement ne veut pas utiliser uniquement les chiffres avancés par l'industrie et puisqu'il n'y a pas encore un bureau d'analyse économique indépendant, tel que le demande la FCCQ depuis plusieurs années, des centres d'étude indépendants tels que le CIRANO pourraient apporter des informations neutres et objectives dans le débat public.
Des projets pilotes pour une analyse exhaustive de l'enjeu
La Fédération propose au gouvernement d'être proactif et de lancer des projets d'exploration de concert avec les entreprises. Cela lui permettra de déterminer le potentiel réel de développement de cette ressource et d'obtenir des données scientifiques qui permettront de valider ou d'invalider tous les calculs et les conclusions des études théoriques actuelles.
Prévisibilité et transparence : des conditions sine qua non
La Fédération propose aussi une autre avenue qui pourrait aider ce type de projet à être mieux encadré, mieux évalué et mieux accepté. Le gouvernement doit accompagner les promoteurs en mettant en place un cadre qui permettra à la population locale d'être entendue et d'émettre des idées. Une entreprise ne devrait pas être laissée à elle-même pour faire ce travail et, encore plus, si elle est étrangère à l'environnement d'affaires qui prévaut au Québec. Ainsi, la prévisibilité, primordiale pour les investisseurs, serait garantie et une telle approche contribuerait à mieux établir la réputation du Québec sur la scène internationale.
Prendre l'exemple du développement de la filière ailleurs au Canada et dans le monde
Il est impératif que le gouvernement se penche sur les meilleures pratiques qui ont eu lieu ailleurs. La FCCQ invite donc le gouvernement à examiner les redevances, la création d'emplois et les retombées économiques générées dans d'autres provinces et d'autres pays, afin qu'il puisse estimer la création de richesse dont il se prive en retardant l'examen complet de cette industrie. Afin de s'inspirer des meilleures pratiques, où le développement de la filière de gaz de schiste se fait de façon responsable et à profit de l'ensemble de la population, l'organisation donne les exemples probants d'exploitation du gaz naturel en Colombie-Britannique, en Alberta et aux États-Unis, ainsi que la récente ouverture de l'Union européenne pour l'exploration, notamment au Royaume-Uni, en Danemark, en Pologne et en Roumanie.
« Une des façons pour le gouvernement du Québec d'améliorer sa balance commerciale et réduire son déficit passerait sans contredit par le développement de la filière de gaz de schiste. Pour ce faire, l'industrie a besoin de trouver une stabilité réglementaire qui permettra au Québec d'envoyer un signal clair et définitif à l'international pour attirer les investissements », de poursuivre M. Simard.
La FCCQ a pris acte du dépôt du rapport d'évaluation environnementale stratégique et de la demande du gouvernement au Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) de mener une nouvelle consultation publique sur le gaz de schiste, annonces qui ont été rendues publiques moins de 24 heures avant le début des travaux en commission parlementaire qui se penche sur cet enjeu.
La Fédération comprend la volonté du gouvernement de mener une analyse environnementale en profondeur, mais s'inquiète des délais que la démarche va engendrer et de l'absence d'une étude exhaustive coûts-bénéfices qui puisse mettre en évidence les retombées économiques liées au développement de la filière. « Il faut que l'exercice soit rigoureux et les résultats clairs. Pour cela, il doit y avoir une démonstration à l'effet que l'on tient compte de l'ensemble des composantes liées au dossier, soit les aspects économique, environnemental et social », conclue Mme Bertrand qui déplore le manque de transparence du gouvernement, alors qu'il est à l'heure de prendre des décisions importantes dans ce dossier et pour l'avenir économique du Québec.
Le mémoire contenant les propositions détaillées présentées par la Fédération est disponible en ligne sur le site Web de l'organisme :
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SOURCE : Fédération des chambres de commerce du Québec
Camilla Sironi
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