Grève de loyer - Les centres d'éducation populaire de Montréal refusent de payer leur loyer
MONTRÉAL, le 28 mars 2024 /CNW/ - Après des années sans solution durable, les Centre d'éducation populaire de Montréal (CEP) réitèrent leur refus d'utiliser l'argent de la mission dédié à leurs activités pour payer un loyer imposé unilatéralement par le Centre de services scolaires de Montréal (CSSDM). Dès le premier avril, les six (6) centres d'éducation populaire de Montréal (InterCEP) relanceront donc un mouvement de grève de loyer.
À l'issue d'une première année de grève de loyer, les CEP ont réussi à faire reconnaître au Ministère de l'éducation (MEQ) et au CSSDM l'urgence de régler la situation pour de bon. En effet, après avoir reçu une mise en demeure de la part du CSSDM pour non-paiement de loyer le 13 octobre 2023, les CEP avaient interpellé le MEQ pour les sortir de l'impasse. À ce moment, le ministre avait annoncé un financement ponctuel et non-récurrent permettant aux centres d'honorer leurs loyers jusqu'en mars 2024. Cette annonce de financement faisait suite à une déclaration du ministre Bernard Drainville faite aux CEP à l'effet que « si [il] était à leur place, [il] ferait la même chose [qu'eux] ».
Cette reconnaissance de la nécessité pour les CEP de recevoir un financement leur garantissant le maintien dans leurs bâtiments ne date pas d'hier. Pourtant, elle ne se traduit toujours pas par une solution pérenne. Les Centres d'éducation populaire, logés dans des bâtiments excédentaires du CSSDM, sont menacés quant à leur maintien dans leurs locaux. Année après année, le financement qui leur est accordé à cet effet est remis en question. En octobre dernier, quatre des six centres avaient reçu une mise en demeure de la part du CSSDM. Afin d'éviter de se retrouver à nouveau victimes du manque d'initiative du Ministère, plusieurs CEP annoncent déjà qu'ils continueront de retenir leur loyer si le financement qu'ils reçoivent ne contient pas de promesse de récurrence.
Les partis d'opposition à Québec sont unanimes : il n'en tient qu'au ministre Drainville de trouver une solution pérenne à la situation présente et sauver l'avenir des CEP. Madwa-Nika Cadet, porte-parole de l'opposition officielle en matière d'éducation, rappelle que « la situation actuelle des centres d'éducation populaire est le reflet d'un manque de vision et d'engagement de la part du gouvernement. Il est impératif que le ministre de l'éducation, Bernard Drainville, prenne des mesures concrètes pour garantir un financement pérenne et prévisible afin de protéger l'avenir de ces centres. » Ruba Ghazal, députée de Mercier et responsable en Éducation pour le deuxième groupe d'opposition renchérit : « J'appelle le ministre de l'Éducation, encore une fois, à leur donner les moyens de continuer à autonomiser, former, accompagner... Ce que les CEP font de mieux depuis plus de 50 ans. Il est grand temps que leurs équipes puissent se concentrer pleinement à leurs missions d'éducation populaire » Enfin, selon M. Pascal Bérubé, porte-parole du Parti Québécois en matière d'Éducation : « La société québécoise ne peut pas prendre le risque de perdre les Centres d'éducation populaire qui sont un maillon essentiel de notre système d'éducation. En période d'inflation généralisée des loyers, le gouvernement a le devoir d'appuyer ces organisations qui rendent des services essentiels auprès des pans plus vulnérables de la population. »
À la veille de vider leur enveloppe de financement, les 6 CEP se réunissent donc le 28 mars 2024 au Ministère de l'éducation, 600 rue Fullum pour dénoncer la situation. Cette manifestation n'est qu'une première étape dans la mobilisation renouvelée des CEP : « Le ministre Drainville ne peut plus nous ignorer. Nous demandons un financement récurrent et prévisible pour payer nos loyers. Tant que nous n'aurons pas de promesse à cet effet, il continuera à nous trouver sur son chemin, » lance Xavier Philippe-Beauchamp, co-porte-parole pour interCEP.
De plus, en janvier dernier, l'un des CEP (le PEC d'Hochelaga-Maisonneuve) s'est vu forcé de déménager par le CSSDM. Les CEP profiteront également de ce rassemblement pour exiger qu'une telle situation ne se reproduise pour aucun autre CEP. D'une même voix, les six CEP réclament le maintien de tous leurs bâtiments dans le patrimoine public.
Ancrés dans leurs milieux de vie depuis plus de 50 ans, les CEP sont des organismes communautaires logés dans des bâtiments excédentaires du CSSDM. Ils offrent des ateliers d'alphabétisation, de francisation, de découverte littéraire, d'expression artistique et d'initiation à l'informatique, ainsi que des cuisines collectives, des activités culturelles et bien plus. Une quinzaine d'organismes partenaires ont aussi leurs locaux dans les CEP et sont touchés directement par ce manque de financement.
Quoi : Manifestation
Où : Rassemblement au métro Papineau, marche jusqu'au 600 rue Fullum
Quand : 28 mars 2024, de 11h00 à 13h00
SOURCE InterCep
Xavier Philippe-Beauchamp, co-porte-parole. Téléphone : 514-984-3722, Courriel : [email protected]; Marie-Josée Desrochers, co-porte-parole, Téléphone : 514-824-8073 (ne pas diffuser publiquement), Courriel : [email protected]; Centre éducatif communautaire René-Goupil de Saint-Michel 4105, 47e rue Montréal 514 596-4420; Ateliers d'éducation populaire du Plateau 4273, rue Drolet Montréal 514 350-8881; Comité social Centre-Sud 1710 rue Beaudry Montréal 514 596-7092; Comité d'éducation aux adultes de la Petite-Bourgogne et de Saint-Henri 2515, rue Delisle Montréal 514 596-4422; Carrefour d'éducation populaire de Pointe-Saint-Charles 2356, rue du Centre Montréal 514 596-4444; Pavillon d'éducation communautaire Hochelaga-Maisonneuve 4650 rue Ontario Est Montréal 514 596-4488
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